DIVORCE DIPLOMATIQUEConséquence des relations exécrables, Paris ferme son ambassade au Niger

Niger : Conséquence des relations exécrables avec Niamey depuis le coup d’Etat, Paris ferme son ambassade

DIVORCE DIPLOMATIQUEDepuis le putsch du 26 juillet, rien ne va plus entre Paris et Niamey avec notamment la finalisation ce vendredi du départ des soldats français déployés au Niger
Des militaires passant devant l’ambassade de France au Niger, à Niamey le 28 août 2023.
Des militaires passant devant l’ambassade de France au Niger, à Niamey le 28 août 2023. - AFP / AFP
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Les très mauvaises relations entre la France et le Niger, depuis l’arrivée au pouvoir des généraux à Niamey lors d’un coup d’Etat le 26 juillet, se terminent par un divorce. Paris a décidé de fermer son ambassade car « elle n’est plus en capacité de fonctionner normalement ni d’assurer ses missions », a-t-on appris jeudi de sources diplomatiques.

Cette mesure, extrêmement rare, intervient alors que Niamey avait annoncé le 12 décembre le départ de tous les soldats français déployés au Niger dans le cadre de la lutte antidjihadiste d’ici le 22 décembre, soit ce vendredi.

Des relations également tendues avec le Mali et le Burkina

Au Mali et au Burkina Faso, où des régimes militaires ont également chassé l’armée française ces dernières années après des coups d’Etat, la France a maintenu ses représentations diplomatiques, malgré de fortes tensions avec ces pays. Mais le différend paraissait insurmontable au Niger où, « après l’attaque contre notre ambassade le 30 juillet dernier, et après l’instauration d’un blocus autour de notre emprise par les forces nigériennes, nous avions procédé, fin septembre, au départ de l’essentiel de nos personnels diplomatiques », ont expliqué les sources diplomatiques.

Après le coup d’Etat du 26 juillet, les militaires au pouvoir avaient rapidement exigé le départ des soldats français – environ 1.500 déployés pour lutter contre les djihadistes – et dénoncé plusieurs accords militaires conclus avec Paris. Le régime militaire avait aussi prononcé fin août l’expulsion de l’ambassadeur de France Sylvain Itté. Celui-ci était resté près d’un mois coincé à l’intérieur de la représentation diplomatique avant de la quitter. Il était « pris en otage », avait commenté Emmanuel Macron.

Le 30 juillet, la manifestation violente qui avait visé l’ambassade de France s’était muée en « attaque » et avait « duré plus de 2h30 », avait raconté Sylvain Itté fin septembre sur TF1. « Ce jour-là, nous étions collectivement en danger et nous sommes passés très, très près du drame, parce qu’il y avait plus de 6.000 personnes qui étaient là pour en découdre, qui étaient là pour rentrer dans l’ambassade », avait relaté le diplomate.

Moscou nouvel acteur clef dans la région

La France a compté jusqu’à 5.500 militaires déployés dans le Sahel, avant d’en être chassée par des coups d’Etat successifs au Mali, au Burkina Faso et enfin au Niger. Barkhane, la force antidjihadiste Barkhane déployée en 2014 dans le Sahel, a cristallisé le sentiment anti-français d’une partie des opinions publiques africaines. Les trois pays, après ces putschs, se sont ensuite rapprochés à plus ou moins forte mesure de la Russie.

Le groupe paramilitaire russe Wagner s’est surtout implanté au Mali, avec qui Moscou a signé en octobre un accord de coopération sur le nucléaire civil. Un « renforcement de la coopération militaire » a également été acté début décembre entre Niamey et Moscou.