récapDes F-16 bientôt livrés au 667e jour de la guerre en Ukraine

Guerre en Ukraine : Des F-16 bientôt livrés et la glissade de la Russie vers le « totalitarisme »

récap« 20 Minutes » fait le point pour vous tous les soirs sur l’avancée du conflit en Ukraine
Les F-16 livrés par les Pays-bas doivent permettre à l'Ukraine de réduire la menace aérienne russe (illustration).
Les F-16 livrés par les Pays-bas doivent permettre à l'Ukraine de réduire la menace aérienne russe (illustration). - Go Bum-jun/AP/SIPA / SIPA
Guillaume Novello

G.N. avec AFP

L'essentiel

  • La Russie a lancé son « opération militaire » en Ukraine le jeudi 24 février 2022. Tous les soirs, 20 Minutes vous propose son récap du conflit russo-ukrainien.
  • Une déclaration marquante, un chiffre-clé, les tendances de fond… Voici les informations essentielles pour mieux comprendre une guerre d’une ampleur inédite sur le sol européen.
  • Ce vendredi, la Pologne s’affiche en solide allié de son voisin ukrainien, un romancier russe s’inquiète de la dérive totalitaire de son pays et les Pays-Bas annoncent livrer 18 chasseurs F-16 à Kiev.

Vous avez raté les derniers événements sur la guerre en Ukraine ? 20 Minutes fait le point pour vous tous les soirs, à 19h30. Entre les déclarations fortes, les avancées sur le front et le bilan des combats, voici l’essentiel de la journée.

Le fait du jour

Voisin et allié. Le nouveau chef de la diplomatie polonaise, Radoslaw (ou Radek) Sikorski a réservé sa première visite à l’étranger à Kiev afin de montrer le soutien de son pays, malgré quelques tensions. « Dans ce combat titanesque, monsieur le ministre, la Pologne est de votre côté », a déclaré Radek Sikorski à son homologue ukrainien Dmytro Kouleba, fustigeant une Russie qui « bombarde des villes, détruit des provinces entières, déporte des enfants et se prépare à anéantir un voisin qui n’a rien fait de mal ».

« La Russie doit perdre et l’Ukraine doit gagner. Et sur cette question, indépendamment de qui sera au pouvoir en Pologne, comme vous pouvez le voir, nous sommes unis », a-t-il encore affirmé. La Pologne est l’un des principaux soutiens de l’Ukraine en Europe, mais les relations entre les deux voisins avaient connu un froid ces derniers mois sur fond de disputes commerciales. Cette page semble tournée avec l’arrivée récente au pouvoir des pro-européens à Varsovie.

Le ministre s’est rendu en Ukraine pour tenter de « trouver une solution au problème de l’afflux excessif de produits agricoles [ukrainiens] dans l’Union européenne, et en particulier en Pologne », a détaillé vendredi le ministre polonais de l’Agriculture Czeslaw Siekierski. Un autre dossier épineux entre Kiev et Varsovie porte sur le blocage de la frontière ukraino-polonaise par des routiers polonais, qui se poursuit depuis début novembre créant des files d’attente interminables. Dmytro Kouleba a d’ailleurs indiqué espérer trouver une « solution » au blocage « inacceptable et préjudiciable » de la frontière.

La phrase du jour

« Le régime de Poutine a clairement décidé de sauter un nouveau pas dans sa mue d’un Etat policier et autocratique en un Etat totalitaire. » »

L’écrivain russe Boris Akounine, en exil depuis 2014, s’est montré inquiet quant à l’avenir de son pays, dans un entretien avec l’AFP. La Russie a placé le romancier sur sa liste des personnalités « terroristes et extrémistes » et une enquête le visant a été ouverte en raison de ses critiques de la guerre en Ukraine. « Quand la répression s’étend à la sphère de la littérature dans un pays comme la Russie, où la littérature est si centrale, c’est un signe important », observe le dissident.

Né en 1956 en Géorgie, alors république soviétique, Boris Akounine, de son vrai nom Grigori Tchkhartichvili, est connu pour ses romans policiers historiques, notamment la saga à succès Les enquêtes d’Eraste Fandorine, un héros vivant à l’époque tsariste. Il s’était prononcé en 2014 contre l’annexion de la péninsule ukrainienne de Crimée, avant de partir en exil en Europe. Le 24 février 2022, lorsque la Russie a envahi l’Ukraine, il a déploré sur Facebook le déclenchement d'« une guerre absurde ». « La folie l’a emporté », estimait-il alors.

Le chiffre du jour

18. C’est le nombre de chasseurs F-16 que les Pays-Bas vont livrer à l’Ukraine, a annoncé vendredi le gouvernement néerlandais, sans toutefois préciser la date de livraison. Avec le soutien des Etats-Unis, le Danemark et les Pays-Bas ont officialisé en août leur engagement à fournir jusqu’à 61 avions de combat une fois que les pilotes ukrainiens auront été formés. « La livraison des F-16 est l’un des éléments les plus importants des accords conclus sur le soutien militaire à l’Ukraine », a déclaré le Premier ministre sortant Mark Rutte. Volodymyr Zelensky a quant à lui affirmé sur X s’être entretenu avec Mark Rutte et avoir remercié les Pays-Bas de leur « décision » concernant les F-16.

La tendance du jour

Fournir plus de munitions et de drones à l’Ukraine est une « urgente nécessité », a constaté le président de la commission Défense du Sénat français, Cédric Perrin, de retour d’une mission d’études à Kiev. « Les Russes cherchent à les user de manière permanente en tirant des milliers d’obus de 155 mm chaque jour sur le champ de bataille […] et ils sacrifient parfois un millier de drones par jour » contre les Ukrainiens, fait valoir le sénateur.

Notre dossier sur la guerre en Ukraine

« En se battant pour leur terre, les Ukrainiens se battent aussi pour la sécurité de l’Europe tout entière. L’Histoire est écrite par les vainqueurs. Si Vladimir Poutine gagne, il imposera ses règles du jeu », prévient Cédric Perrin. « La France produit 20.000 obus de 155 mm par an, on ne peut pas s’en satisfaire », a-t-il ajouté, alors que Paris a demandé aux industriels de se mettre dans une logique d'« économie de guerre » pour pouvoir fournir des munitions à l’Ukraine et reconstituer les stocks français. En parallèle, sur le plan des drones, « on a besoin de masse, de sacrifiable. On est en train de changer de logiciel mais il y a urgence », a-t-il souligné.