MAUVAIS CONTE DE NOËL (5/5)Qui a tué JonBenét Ramsey, retrouvée morte le soir de Noël dans son sous-sol ?

Qui a tué JonBenét Ramsey, cette mini-miss américaine retrouvée morte dans son sous-sol le soir de Noël ?

MAUVAIS CONTE DE NOËL (5/5)Le 26 décembre 1996, JonBenét Ramsey, 6 ans, connue pour sa participation à des concours de beauté aux Etats-Unis, est retrouvée morte dans le sous-sol de la maison familiale. Vingt-sept ans plus tard, le mystère reste entier, sans aucun suspect
JonBenét Ramsey a été retrouvée morte, ligotée avec d'importantes marques sur le crâne, dans son sous-sol en décembre 1996 et depuis, aucun suspect n'a été arrêté
JonBenét Ramsey a été retrouvée morte, ligotée avec d'importantes marques sur le crâne, dans son sous-sol en décembre 1996 et depuis, aucun suspect n'a été arrêté - /AP/SIPA / Sipa
Elise Martin

Elise Martin

L'essentiel

  • Oubliez les belles histoires de Noël, assis au coin du feu. Cette année, 20 Minutes se plonge dans les faits divers les plus marquants survenus à cette période : disparition, meurtres, tentative d’attentat…
  • Dans ce cinquième et dernier épisode, 20 Minutes s’intéresse à l’affaire de JonBenét Ramsey, une fillette de 6 ans, lauréate d’une petite dizaine de concours de beauté aux Etats-Unis, retrouvée morte dans son sous-sol à Noël 1996.
  • Vingt-sept ans plus tard, le meurtrier n’a toujours pas été arrêté.

«Nous avons un kidnapping ». Dans la nuit du 25 au 26 décembre 1996, c’est par cette phrase que l’affaire « JonBenét » débute aux Etats-Unis. A Boulder, dans le Colorado, précisément. A 5h52, Patsy Ramsey appelle affolée le 911, le numéro d'urgence. Sa fille de 6 ans, JonBenét, connue pour avoir remporté de nombreux concours de beauté pour enfants, a disparu. Elle explique avoir trouvé une lettre de deux pages et demie, réclamant 118.000 dollars de rançon. Sans cette somme, les ravisseurs menaçent de décapiter l'enfant.

Huit heures plus tard, le corps de la fillette est retrouvé dans le sous-sol de la maison familiale par John, son père. Ses poignets sont liés, elle a un ruban adhésif sur la bouche et présente des marques de coups violents sur le crâne. L’autopsie révèle qu’elle est morte étranglée. « Du sang et des abrasions ont été trouvés dans la zone vaginale de la jeune fille et elle a été frappée à la tête assez violemment pour provoquer des saignements et une blessure de 8,5 mm à la tête », précise le rapport.

Un manque de preuve et les parents comme principaux suspects

Arrivés rapidement sur place après l’appel de Patsy Ramsey, la police ne constate aucune trace d’effraction à leur domicile. Comme le rappelle The Independant, l’affaire ayant d’abord été traitée comme un kidnapping et non comme un meurtre, seule la chambre de la fillette a été placée sous scellée. De nombreuses personnes sont entrées et sorties de la maison des Ramsey entre le moment où JonBenét a été portée disparue et la découverte de son corps. Des potentielles preuves ont alors été détruites. John Ramsey a également porté le cadavre de son enfant lorsqu’il l’a découvert, contaminant à son insu d’autres indices.

Comme le retrace le documentaire Casting JonBenét, de Netflix, les premiers soupçons de la police de Boulder - une ville de 100.000 habitants qui n’a « jamais connu de meurtre » - se dirigent vers la mère de l'enfant, elle-même ancienne reine de beauté. Les enquêteurs pointent des éléments troublants. A commencer par cette rançon « très longue », écrite à la main, avec une feuille et un stylo qui étaient dans la maison des Ramsey. Ensuite, le montant, très précis, correspond exactement à la prime de Noël de John Ramsey. Le comportement du couple avec la police laisse planer le doute sur leurs responsabilités, notamment parce qu’ils ont donné une interview à CNN, le 1er janvier 1997, assurant qu’il y avait un « tueur en liberté » alors qu’ils refusaient d’être interrogés par la police.

Extrait de la lettre de rançon
Extrait de la lettre de rançon  - AP/SIPA

Des excuses après des accusations

Pendant des années, la famille de la jeune victime sera dans le viseur des enquêteurs. En 1998, un grand jury a voté pour inculper les parents pour « maltraitance d’enfants entraînant la mort et complicité d’un crime », a révélé des années après, le Daily Camera Boulder. Mais aucun acte d’accusation n’a été émis en raison du manque de preuves dans l’affaire. Il faudra attendre 2007 - un an après la mort de Pasty Ramsey d’un cancer des ovaires - pour que leur nom soit entièrement lavé.

Un rapport de police révèle alors que l’ADN tiré de gouttes de sang retrouvées sur les sous-vêtements de la fillette provient d’un homme inconnu. En 2008, la procureure Mary Lacy s’est excusée auprès de la famille. Burke, le frère de JonBenét, âgé de 9 ans à l’époque, a également été soupçonné d’avoir tué sa sœur, en la frappant à la tête à l’aide d’un objet.

Des aveux de pédocriminels

Deux mois après le décès de la mère de JonBenét, John Mark Karr, 41 ans, est arrêté en Thaïlande pour des actes pédocriminels. Il déclare aux enquêteurs qu’il est l’auteur du crime de la fillette, précise l'avoir droguée puis agressée sexuellement avant de la tuer. Mais son ADN ne correspond pas aux échantillons trouvés sur les lieux du crime. Comme le rappelle CNN, il a, depuis, été innocenté.

En 2019, un autre homme, emprisonné pour pédopornographie, avoue le meurtre de la mini miss. Gary Oliva prétend dans une lettre écrite à un de ses anciens camarades de lycée avoir tué JonBenét « par accident », relate le Daily Mail à l’époque. Il a, lui aussi, été disculpé grâce à son ADN.

L’enquête relancée plus de vingt après les faits

En décembre 2021, à l’occasion du 25e anniversaire de la mort de la petite Ramsey, la ville de Boulder publie un communiqué dans lequel elle précise que plus de 1.500 éléments de preuve ont été traités et 1.000 échantillons d’ADN ont été analysés depuis 1996. Le département de police précise qu’il « utilise activement les nouvelles technologies pour améliorer l’enquête » et vérifie régulièrement les correspondances ADN.

Un an après, la police et le procureur de Boulder annoncent qu’ils vont désormais consulter le « Colorado cold case review team », l’équipe des affaires non résolues, pour aider à faire avancer l’enquête. Les services de Boulder travaillent déjà avec le FBI, le CBI (California bureau of investigation) et le ministère de la sécurité publique du Colorado. Dans ce nouveau communiqué, ils assurent que les détectives ont enquêté sur « plus de 21.000 tuyaux, lettres et courriels ». « Nous nous sommes rendus dans dix-neuf États pour interroger ou parler avec plus de 1.000 personnes », insistent les autorités.

« Ce crime a laissé un vide dans le cœur de nombreuses personnes et nous ne cesserons jamais d’enquêter jusqu’à ce que nous trouvions l’assassin de JonBenét », a déclaré la cheffe de la police Maris Herold dans le dernier communiqué publié en ligne.