london callingAprès la grève dans le tunnel sous la Manche, Eurostar ajoute des trains

Après la grève surprise dans le tunnel sous la Manche, Eurostar ajoute des trains

london callingHuit trains ont été ajoutés entre vendredi et dimanche, soit plus de 10.000 sièges supplémentaires
Des passagers à la gare de Londres St Pancras International lors du Frantic Friday, alors que les départs en vacances pour le week-end de Noël se poursuivent. Le jeudi 21 décembre 2023, les trains Eurostar au départ et à destination de Londres ont été annulés à la dernière minute en raison d'un mouvement de grève d'Eurotunnel/Getlink.
Des passagers à la gare de Londres St Pancras International lors du Frantic Friday, alors que les départs en vacances pour le week-end de Noël se poursuivent. Le jeudi 21 décembre 2023, les trains Eurostar au départ et à destination de Londres ont été annulés à la dernière minute en raison d'un mouvement de grève d'Eurotunnel/Getlink. - Dinendra Haria/LNP/Shutterstock/SIPA / SIPA
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Après la grève surprise qui a paralysé jeudi le Tunnel sous la Manche, les voyageurs tentaient ce vendredi de rejoindre Londres dans des trains supplémentaires mis en place par Eurostar, ou en autocar.

La circulation des trains à grande vitesse Eurostar au départ de Londres, Paris et Bruxelles « est aujourd’hui (vendredi) revenue à la normale », a indiqué la compagnie, filiale de la SNCF, ce vendredi midi dans un message à l’AFP. Huit trains ont été ajoutés entre vendredi et dimanche, soit plus de 10.000 sièges supplémentaires, dont certains restaient à prendre vendredi midi.

Des moyens de transport alternatifs

« L’objectif d’Eurostar aujourd’hui et pendant le week-end est de permettre aux gens de rentrer chez eux et de partir en vacances pour Noël », a indiqué la compagnie. Un total de 30 trains avait été annulés jeudi, laissant des milliers de voyageurs sans solution. Certains ont misé sur le car ou l’avion.

« Tous nos bus étaient immédiatement complets une heure après l’annonce » de la grève, a affirmé l’opérateur Blablacar à l’AFP. Jeudi, trois autocars ont emprunté des ferries plutôt que de passer par le tunnel.

Marcus Haywood-Alexander, 29 ans, devait rentrer jeudi à Sheffield (Angleterre) pour passer les fêtes en famille. Il était en route pour la gare du Nord jeudi quand son train a été annulé, et s’est rabattu vendredi matin sur un bus à la gare routière de Paris-Bercy.

« Il n’y avait pas d’autre train avant samedi, donc j’ai directement cherché s’il y avait des bus et j’ai réussi à trouver un billet pour aujourd’hui à 72 livres » (83 euros), a dit à l’AFP le chercheur en mécanique, qui vit à Zurich. L’annulation de son train l’a toutefois contraint à passer une nuit à l’hôtel, pour 150 euros, et il espère obtenir un remboursement.

Bloqué à Douvres

Jeudi après-midi, le tunnel sous la Manche a été fermé à cause d’une grève surprise du personnel français d’Eurotunnel, la société qui l’exploite. Il a pu rouvrir jeudi dans la soirée, les syndicats faisant valoir des discussions « porteuses de résultats » avec leur direction.

La direction de Getlink, maison mère d’Eurotunnel, avait indiqué dans l’après-midi que les organisations syndicales réclamaient un triplement de la prime de 1.000 euros qui leur avait été promise.

Le ministre délégué aux Transports Clément Beaune « s’est occupé personnellement du sujet », en contact avec le directeur général de Getlink Yann Leriche et le syndicat FO, « pour que le blocage soit levé », selon son entourage.

La grande débrouille

Entretemps, tous les trains entre Paris et Bruxelles d’un côté et Londres de l’autre, avaient été annulés en début d’après-midi, provoquant la panique parmi des milliers de voyageurs sur le départ. La compagnie a annoncé qu’elle rembourserait tous ceux dont le train a été annulé.

« Je suis sûre que je ne vais même pas recevoir de mail d’excuses », pestait de son côté Odile Louis, une « personal shopper » de 53 ans qui réside à Londres, tout juste descendue de son autocar. A l’annulation de son Eurostar hier, elle dit s’être rabattue rapidement sur un bus BlaBlaCar qui « s’est retrouvé bloqué à Douvres », la contraignant à « passer la nuit » dedans. « Je pense que je vais porter plainte contre la société », a-t-elle lancé, excédée. Des journalistes de l’AFP ont assisté à des scènes similaires tant à Lille qu’à Londres et Paris jeudi après-midi.

« On devait aller à Disneyland (près de Paris, N.D.L.R.) avec les enfants. On pense prendre le ferry de Douvres à Calais, mais on a besoin d’une voiture pour ça. C’est juste trop stressant. On ne peut pas improviser un voyage en voiture avec trois enfants, il faut se préparer », enrageait Sam Boyal, un voyageur britannique resté à quai à Londres.

Les voyageurs avaient encore moins de chances du côté des aéroports : Air France a indiqué qu’à cette période de l’année tous les vols vers Londres étaient déjà complets ou quasi complets.