Chats noirs ou pinces, les cadeaux de Noël sont un problème pour eux

Témoignages : Radins, sans imagination, déçus... Les cadeaux de Noël sont un problème pour eux

L’intention qui compteSous le sapin, les surprises sont parfois mauvaises et certains sont même abonnés aux cadeaux pourris. D’un autre côté, il y a ceux qui rivalisent d’ingéniosité pour ne pas se ruiner en présents. Et il arrive que les deux soient liés
Mikaël Libert

Mikaël Libert

L'essentiel

  • Qu’on se le dise, le syndrome du cadeau pourri de Noël est répandu. Près de 60 % des personnes interrogées dans un sondage ont déjà reçu un cadeau qu’elles n’ont pas aimé.
  • Le budget moyen consacré aux cadeaux de Noël par la majorité des personnes interrogées est compris entre 100 et 400 euros. Néanmoins, ils sont aussi nombreux à vouloir faire des économies sur ce poste de dépenses.
  • Pour cela, il y a des astuces, comme fabriquer ses cadeaux soi-même ou acheter des objets de seconde main, une tendance qui est d’ailleurs de plus en plus populaire.

«Plaisir d’offrir, joie de recevoir ». Qui n’a jamais grimacé intérieurement en découvrant l’habituel cadeau de Noël bien moisi de la tante Micheline ? Qui n’a jamais eu la goutte au front à l’idée de cramer le PIB du Yémen pour combler toute la famille, y compris le cousin Machin qui s’incruste à chaque réveillon ? Oui, l’étape cadeaux de Noël s’avérer être un véritable calvaire comme nous l’ont confié nos lecteurs. Pour autant, une enquête d’Appinio révèle que les Français interrogés ont des réponses assez contradictoires sur cette question.

« Quand on a des enfants on s’en moque un peu des cadeaux qu’on reçoit, le plus beau c’est la grande joie qu’ils ont d’ouvrir les leurs », nous confie Nat, 36 ans. C’est vrai que dans la jurisprudence, il existe une exception nous interdisant de jeter les dessins approximatifs et les colliers de nouilles. En dehors de ça, on est quand même en droit d’attendre de nos proches qu’ils se cassent un peu la tête, à défaut de leur PEL, pour nous offrir un truc qui va nous plaire. Sauf que non : « Ma fille m’a offert une casquette horrible », avoue Bernard, 94 ans. « Je l’ai pas jetée mais ne l’ai jamais mise ! », ajoute-t-il. Pour Marie, 30 ans, la liste est beaucoup plus longue : « Une lime a ongles, des vernis à ongles alors que je n’en mets jamais, une tablette de chocolat, un pin's, du sucre, un coussin… », détaille-t-elle. « On m’a même offert plusieurs fois un couteau », se rappelle-t-elle.

On garde souvent les cadeaux que l’on n’aime pas

Il faut croire que le syndrome du cadeau pourri est plus répandu que l’on voudrait le croire. Selon l’étude d’Appinio, près de 60 % des personnes interrogées ont déjà reçu un cadeau qu’elles n’ont pas aimé. Et parmi ces personnes, la plupart (63 %) ont gardé le cadeau sans jamais rien en faire, comme Bernard. D’autres (17 %) ont opté pour la revente, 6 % l’ont échangé en magasin et certains (1,2 %) l’ont même rendu à la personne qui leur avait offert. « Maintenant, je précise que je ne veux vraiment rien et au moins, je n’ai pas de soucis à devoir être faussement content de recevoir un truc dont je me passerais allègrement », tranche Bidru, un autre lecteur.

S’il y a des déçus d’un côté, c’est peut-être parce qu’il y a des pinces de l’autre. Certes, ce n’est sans doute pas le prix qui compte et le sondage nous confirme de toute façon que les personnes interrogées ne sont pas majoritairement des pingres. Plus de 57 % d’entre elles consacrent un budget entre 100 et 400 euros pour les cadeaux de Noël alors que seulement 4,7 % se limitent à 50 euros. Conjoncture, inflation, beaucoup reconnaissent que leur budget Noël n’augmentera pas, voire baissera, et les cadeaux seront le principal poste d’économies (62 %).

Astuces de pince sans passer pour un rat

Il y a tout de même des astuces pour donner le change et le pas passer pour un rat : « Utiliser ses tickets-resto pour acheter et offrir des pots de foie gras, de belles boîtes de biscuits, des pots de miel, des colis d’épicerie fine achetés en supermarché », conseille Caroline, une internaute.

Un autre bon plan pour éviter de vous ruiner, c’est le DIY : « J’offre de chocolats et des biscuits faits maison. L’idée est que ce soit original, donc pas les traditionnels biscuits en forme d’étoile, et surtout goûteux », avance Patrick. Le tout, « bien emballé et décoré pour montrer qu’on s’est donné du mal », poursuit-il.

La troisième astuce de pince, c’est d’offrir des objets de seconde main. Dans son enquête, Appinio montre que près de 30 % des personnes interrogées l’ont déjà fait et que presque 40 % d’entre elles se disent prêtes à sauter le cap. « Je fais des cadeaux achetés en ressourceries chaque année », reconnaît Gaya, une lectrice de 46 ans. Et si elle assume parfaitement, Gaya assure néanmoins que « cela en choque certains qui pensent que je n’aime pas ma famille ».

C’est beau et ça ne coûte pas un rond : « Dire à ses parents qu’on les aime si ça n’a jamais été fait. Ce n’est pas un cadeau, c’est le début du bonheur », préfère Anthony, 29 ans. Heremoana, un autre internaute, nous livre ce qui est peut-être la solution ultime : « Provoquer une bonne embrouille dans la famille, et du coup, ne pas offrir de cadeaux pour Noël, sans passer pour un radin ». Ça peut fonctionner, et même sur le long terme.