OUPSYvan Attal et Carole Bouquet gênés par la tribune de soutien à Depardieu

Gérard Depardieu accusé de viol : Yvan Attal et Carole Bouquet « mal à l’aise » par rapport à la tribune qu’ils ont signée

OUPSL’un n’est finalement « pas totalement » en phase avec le texte quand l’autre est très embarrassée par les idées d’extrême droite de l’auteur de la tribune
Yvan Attal et Carole Bouquet n'assument plus trop la tribune pour Gérard Depardieu
20 Minutes avec agences

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«Que diable allait-il faire dans cette galère ? » Cette réplique des Fourberies de Scapin pourrait illustrer le questionnement de nombreuses personnes qui ont découvert la signature d’Yvan Attal dans la tribune de soutien à Gérard Depardieu publiée dans Le Figaro. Mais nous ne sommes pas chez Molière et il ne s’agit pas de comédie.

Yvan Attal a signé ce qu’il nomme « une pétition », avec 55 autres personnes, en grande partie des « hommes d’âge avancé », comme l’ont fait remarquer plusieurs actrices telle que Marilou Berry. Il a signé… et il le regrette… en partie. Au point de s’en expliquer aujourd’hui.

Non à la cancel culture

Le compagnon de Charlotte Gainsbourg a justifié sa position jeudi soir dans le studio de BFMTV. Sa défense repose sur cette idée : « Je ne veux pas défendre Depardieu l’acteur, mais le citoyen Depardieu ». Et c’est justement le citoyen Depardieu qui est mis en examen en raison d’une accusation de viols, et visé par d’autres plaintes pour violences sexuelles… mais Yvan Attal le précise : « c’est justement parce qu’il y a une instruction qu’il faut laisser la justice parler. »

Saluant tout de même le travail des féministes pour libérer la parole des femmes, l’acteur a ajouté ressentir « un malaise » après avoir signé « cette pétition qui ne me va pas totalement ». Il précise avoir « demandé aux gens qui ont écrit cette pétition de reformuler des choses, de parler de certaines choses, et ils n’ont pas voulu ». Mais l’acteur et réalisateur a signé « parce qu’il y a trop de choses qui ne vont pas ». Et ces « choses » qui le dérangent, « c’est qu’il y a une tyrannie d’une certaine morale qui se substitue à la justice, une meute qui se permet de lyncher des gens sur la place publique ». L’acteur et réalisateur a aussi mis en avant la crainte de voir se développer en France une « cancel culture » à l’américaine.

« Mal à l’aise »

Yvan Attal n’est pas le seul signataire à prendre finalement quelques distances. Depuis la publication de cette tribune, de nombreux articles se sont penchés sur son auteur, Yannis Ezziadi. Le comédien de 32 ans est surtout connu pour son travail d’éditorialiste dans le magazine d’extrême droite Causeur. Défenseur de la corrida et soutien d’Eric Zemmour pendant la campagne présidentielle, il déplore également « le mépris » porté à deux auteurs en particulier. Renaud Camus, qui a popularisé la théorie raciste et complotiste du grand remplacement, et Gabriel Matzneff, qui louait « l’amour » entre adultes et enfants, et est aujourd’hui accusé de viols sur mineures après la sortie du livre de Vanessa Springora, Le Consentement.

Autant de prises de position qui ne semblent pas du tout convenir à Carole Bouquet, qui s’est dit « mal à l’aise » dans une publication sur Instagram. « J’ai signé une tribune pour Gérard Depardieu, cependant, je ne soutiens pas les idées et valeurs associées au journaliste porteur de cette tribune. Lui donner de la visibilité par l’entremise de Gérard me met, comme vous pouvez l’imaginer, profondément mal à l’aise », a-t-elle déclaré.

Comme quoi, il faut toujours bien regarder ce que l’on signe.

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