RECRUTEMENTLa relance du nucléaire va entraîner des embauches massives

Emploi : Avec la relance du nucléaire, le secteur va procéder à des embauches massives

RECRUTEMENTTroisième filière industrielle française, le nucléaire a encore de beaux jours devant lui, surtout depuis que le président de la République a annoncé l’extension du parc actuel
Le secteur du nucléaire va devoir embaucher massivement dans les dix prochaines années
Le secteur du nucléaire va devoir embaucher massivement dans les dix prochaines années - iStock / City Presse
Julie Polizzi pour 20 Minutes

Julie Polizzi pour 20 Minutes

Si l’industrie nucléaire est sous le feu des critiques depuis plusieurs années, elle est bien trop importante pour que la France se passe de cette énergie faiblement émettrice de carbone. De fait, les structures existantes permettent de produire plus de 70 % de l’électricité disponible dans l’Hexagone, selon les données du secteur.

Le président de la République Emmanuel Macron a donc annoncé en 2022 que le parc actuel allait être prolongé et que six nouveaux réacteurs seraient créés, sans compter la mise à l’étude de centrales complémentaires.

De quoi offrir des perspectives durables en matière d'emploi...

Des besoins massifs

Le nucléaire a besoin de main-d’œuvre, et de façon massive ! Dans une récente interview donnée à Pôle emploi, Hervé Maillart, délégué permanent de la Filière nucléaire française auprès du Conseil national de l’industrie, a évoqué « 150.000 embauches d’ici 2033 ».

Dans le détail, cela représente entre 10.000 et 15.000 recrutements annuels sur les 10 ans à venir.

Le nucléaire a besoin de main-d'œuvre, et de façon massive !
Le nucléaire a besoin de main-d'œuvre, et de façon massive ! - iStock

En tête de liste, la filière aura besoin de pourvoir 4.000 postes d’ingénieurs chaque année sur cette période, soit 10 % des futurs diplômés annuels.

Si les professionnels spécialisés dans le nucléaire, et notamment en radioprotection et dans la sûreté nucléaire, sont les premiers ciblés, des ingénieurs généralistes sont eux aussi nécessaires afin de répondre aux très nombreux besoins du secteur.

Plus largement, le développement de la filière requiert d’innombrables métiers industriels, en particulier ceux de soudeurs, de chaudronniers, d’électriciens, de robinetiers, de tuyauteurs, de mécaniciens ou encore de conducteurs de travaux, comme l’a précisé Hervé Maillart à Pôle emploi.

Renforcer l’attractivité du secteur

Or, bien que l’industrie nucléaire soit aujourd’hui la troisième de France avec quelque 220.000 salariés pour 3.200 entreprises, elle éprouve des difficultés à attirer de nouveaux professionnels.

Le secteur du nucléaire a créé « l'Université des métiers du nucléaire » afin de promouvoir la branche
Le secteur du nucléaire a créé « l'Université des métiers du nucléaire » afin de promouvoir la branche - iStock

Afin de rappeler que le secteur offre des emplois durables, porteurs d’innovation mais aussi très diversifiés, toute la filière s’est donc mobilisée, en partenariat avec Pôle emploi, afin de convaincre les personnes en reconversion et les jeunes en formation de se tourner vers le nucléaire.

Dès 2021, le secteur a pour cela créé l’Université des métiers du nucléaire afin de promouvoir la branche.

Cette même année, des bourses d’études financées par l’État ont en outre été mises en place pour cinq professions en tension : électricien industriel, chaudronnier, tuyauteur, mécanicien machines tournantes et soudeur.

De plus, un portail web dédié permet désormais de se renseigner sur les métiers, formations et offres d’emploi : Monavenirdanslenucleaire.fr.

Et pour donner un coup de projecteur supplémentaire, la première édition de la Semaine des métiers du nucléaire a été lancée en mars 2023, tandis que la seconde édition se déroulera du 5 au 9 février 2024.

La seconde édition de la Semaine des métiers du nucléaire se déroulera du 5 au 9 février 2024
La seconde édition de la Semaine des métiers du nucléaire se déroulera du 5 au 9 février 2024 - iStock

Des formations pour tous

Quelque 5.800 établissements dispensent des formations préparant en partie ou totalement aux métiers de la filière, depuis le CAP jusqu’au bac + 5. À la rentrée 2023, l’Université des métiers du nucléaire a en outre déployé son « Passeport nucléaire » au niveau national.

Notre dossier « Nucléaire »

Ce dispositif consiste à colorer les formations transverses scientifiques et techniques en y intégrant des enseignements dédiés. L’occasion pour les étudiants de suivre des modules donnant une première connaissance des enjeux et métiers, de découvrir le fonctionnement des centrales, d’effectuer des travaux pratiques ou encore de bénéficier d’un appui pour la recherche de stages ou d’alternance dans la filière.

Des parcours en bref

Le secteur du nucléaire vous tente ? Voici quelques exemples de métiers porteurs :

  • Soudeur : spécialisé dans les travaux d’assemblage, d’installation et de maintenance des réseaux de tuyauteries et autres grands ensembles chaudronnés, ce métier est très recherché par les entreprises. Vous pouvez y accéder après un CAP (réalisations industrielles ou de métallier), un titre professionnel de soudeur ou encore un bac professionnel technicien en chaudronnerie industrielle.
  • Électricien industriel : il s’agit ici d’intervenir sur les équipements électriques des centrales afin de maintenir les machines et bâtiments en bon état de fonctionnement. Vous pouvez passer par un CAP ou un bac professionnel et compléter votre formation par un BTS électrotechnique. Des certificats de qualification professionnelle (CQP) sont également possibles.
  • Ingénieur radioprotection : de formation bac + 5, il doit adapter et améliorer les moyens et outils de prévention en radioprotection, en effectuant des contrôles et en analysant les risques. Vous pouvez passer par un master mention ingénierie nucléaire ou risques et environnement ou intégrer l’Institut national des sciences et techniques nucléaires ou l’École nationale supérieure des mines.