Pourquoi Carrefour n’a plus de Pepsi, de Doritos ou de Lipton dans ses rayons
CONSOMMATION•Michel-Édouard Leclerc opte pour une autre stratégie pour négocier avec les industriels. Il annonce prendre les « gants de boxe »20 Minutes avec agence
La mesure prise par Carrefour de retirer les marques du groupe Pepsico de ses rayons donne des idées aux concurrents du secteur. Invité de Franceinfo ce jeudi, Michel-Édouard Leclerc s’est dit « tenté » d’appliquer la même méthode.
Depuis ce jeudi, Carrefour a en effet décidé de ne plus vendre les produits du groupe Pespsico dans ses magasins. Cela ne concerne pas seulement les boissons Pepsi ou 7 Up mais aussi les chips Lays, le thé Lipton, les céréales Quaker, les tortillas Doritos ou encore la marque Benenuts.
Une décision radicale
« Nous ne vendons plus cette marque pour cause de hausse de prix inacceptable », peut-on lire sur des affichettes placées par le distributeur en lieu et place des produits. « Veuillez nous excuser pour la gêne occasionnée. » Le message est clair. Carrefour espère faire reculer Pepsico, qui réclame une hausse de 7 % de l’ensemble des produits, pointe La Dépêche.
Interrogé sur cette décision de Carrefour, Michel Édouard Leclerc a rappelé ce jeudi que son groupe avait déjà pris des mesures comparables « une ou deux fois par an ». Mais pour le PDG, « ce jeu n’est jamais gagnant ». « Les consommateurs ne veulent pas payer cher, mais s’ils n’ont pas leur produit [en rayon], ils vont chez les concurrents », a résumé Michel-Édouard Leclerc.
Les « gants de boxe » pour limiter les hausses de prix
Le patron de Leclerc préfère adopter une stratégie « moins brutale », qu’il estime pouvoir se permettre car son groupe a « un avantage par rapport à Carrefour » : il a enregistré un accroissement en volume. Cela signifie que les industriels de l’agroalimentaire peuvent compter sur le réseau des magasins Leclerc pour vendre en gros volume, quitte à rogner leur prix.
Durant cette interview, celui qui veut « casser la gueule à l’inflation » a confirmé qu’il allait prendre les « gants de boxe » pour négocier avec les industriels, jugeant certaines augmentations inadmissibles. « On nous demande des hausses sur les tablettes de chocolat de 11 % », a pesté le PDG. « Je sais bien que Noël est fini mais quand même. » Pour lui, les augmentations ne doivent pas dépasser « 2 % ou 2,5 % ».
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