REACTEURS NUCLEAIRESSelon Agnès Pannier-Runacher, la France devra aller « au-delà » de six EPR

Transition énergétique : Agnès Pannier-Runacher estime que la France devra aller « au-delà des six premiers EPR »

REACTEURS NUCLEAIRESAlors qu’en février 2022 Emmanuel Macron avait acté la relance du nucléaire, un projet de loi relatif à la souveraineté énergétique est attendu dans quelques semaines
La centrale nucléaire du Bugey dans le département de l'Ain à Saint-Vulbas (illustration).
La centrale nucléaire du Bugey dans le département de l'Ain à Saint-Vulbas (illustration). - Mourad ALLILI / Sipa
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Pour Agnès Pannier-Runacher, il va falloir faire plus dans la stratégie de relance du nucléaire. Dans une interview à la Tribune Dimanche, à quelques semaines de la présentation du projet de loi relatif à la souveraineté énergétique, la ministre de la Transition énergétique estime en effet que la France devra aller « au-delà des six premiers EPR » déjà annoncés.

Depuis le discours de Belfort de février 2022, dans lequel Emmanuel Macron avait acté la relance du nucléaire, le gouvernement porte un programme de six nouveaux réacteurs EPR et huit en option. Le chef de l’Etat avait déjà ouvert la porte en décembre à une annonce sur ces huit réacteurs supplémentaires « dans les prochains mois ».

« Le parc historique ne sera pas éternel »

La ministre enfonce ainsi le clou, près d’un mois après cette sortie : « Il faut du nucléaire au-delà des six premiers EPR puisque le parc historique ne sera pas éternel », déclare-t-elle à l’hebdomadaire, selon lequel le texte qui sera présenté en Conseil des ministres acte ces huit réacteurs mais ne donne pas d’objectifs précis de développement des énergies renouvelables d’ici à 2030.

La rédaction du texte « reste neutre technologiquement », assure en outre Agnès Pannier-Runacher, selon qui, pour faire passer en France de plus de 60 % à 40 % en 2035 la part des énergies fossiles dans le mix énergétique, « il s’agit d’engager, après 2026, "des constructions supplémentaires représentant 13 gigawatts" ». Une puissance qui correspond « à la puissance de huit EPR, sans graver dans le marbre telle ou telle technologie », affirme la ministre.

Toutefois, le texte « rompt avec la précédente loi de programmation, qui réduisait à 50 % la part du nucléaire dans le mix électrique d’ici à 2025 », indique la ministre qui n’a pas fermé la porte au fait d’aller encore plus loin, qualifiant de « bon objet de discussion avec les parlementaires » un objectif au-delà de ces 14 EPR.

Des mesures pour la « régulation des prix »

Parmi les autres mesures portées par ce projet de loi, la ministre mentionne deux volets consacrés à la « régulation des prix » et à la « protection des consommateurs », qui prévoient notamment l’obligation pour les fournisseurs de « transmettre un échéancier mensuel et une estimation annuelle à chaque changement de contrat », ainsi que des sanctions plus rapides pour « les fournisseurs voyous ».

Par ailleurs, elle indique que la question des infrastructures de recyclage des combustibles nucléaires serait au menu du prochain Conseil de politique nucléaire (CPN), prévu en janvier, n’excluant pas de « construire de nouvelles capacités ».

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