streaming« Mami Nena », la mamie gameuse de 81 ans qui défie les clichés au Chili

« Mami Nena », la mamie gameuse de 81 ans qui défie les clichés au Chili

streamingLa grand-mère a eu jusqu’à quatre millions d’abonnés sur TikTok et 650.000 sur YouTube, où elle diffuse notamment ses conseils pour améliorer son jeu
« Mami Nena » a eu jusqu'à quatre millions d'abonnés sur TikTok et 650.000 sur YouTube, où elle diffuse notamment ses conseils pour améliorer son jeu.
« Mami Nena » a eu jusqu'à quatre millions d'abonnés sur TikTok et 650.000 sur YouTube, où elle diffuse notamment ses conseils pour améliorer son jeu. - AFP / Pablo Vera
Hakima Bounemoura

H. B. avec AFP

Lorsque les joueurs du célèbre jeu vidéo Free Fire affrontent « Mami Nena », rares sont ceux qui savent que derrière ce personnage de guerrière, il y a une grand-mère chilienne de 81 ans qui a troqué la solitude par une nouvelle passion.

La vieille dame a eu jusqu’à quatre millions d’abonnés sur TikTok et 650.000 sur YouTube, où elle diffuse notamment ses conseils pour améliorer son jeu. « Je n’avais jamais imaginé cela. J’ai joué pour le plaisir de jouer, juste pour être là, en agitant mon doigt », a-t-elle raconté lors d’une récente cérémonie où elle a reçu un prix en tant que l’une des cent plus importantes personnes âgées du pays par le journal El Mercurio et l’Université catholique.

« Je ne savais même pas ce qu’était une souris »

C’est pour remédier à la solitude qu’elle a ressentie en 2020 après le décès de son mari, avec qui elle a été mariée pendant 56 ans, qu’elle s’est tournée vers les jeux vidéo. Trois ans après s’être initiée au jeu dans sa maison de Llay-Llay, un bourg à 90 km de la capitale Santiago (Chili), Maria Elena Arévalo assure que la solitude n’est plus un fardeau pour elle.

« Je ne savais même pas ce qu’était une souris », se souvient Maria Elena Arévalo, initiée au jeu par son petit-fils Héctor Carrasco, 20 ans, qui l’aide à gérer ses réseaux sociaux et à diffuser en ligne ses parties de jeux vidéo. « Il m’a appris tout ce que je sais. Sans lui, je ne serais pas là », dit-elle avec émotion.

Avec son personnage de « Mami Nena », comme l’appelle son petit-fils, elle s’est fait connaître comme une rivale féroce vêtue d’un kimono court, de gants noirs et d’un masque à crocs. « Je ne voulais blesser personne » au début, raconte la grand-mère chilienne, avant d’expliquer dans un sourire s’être mise à « suivre et tuer » ses adversaires sans scrupule.

« J’adore ce que je fais. Je continuerai aussi longtemps que je le pourrai »

Grâce à son succès, Free Fire a fait d’elle une ambassadrice officielle du jeu et l’a invitée au Mexique en 2022 pour l’anniversaire de la marque. Son seul voyage hors des frontières du pays. « Tous les enfants me demandaient de signer des autographes (…) C’était très sympa. Le jour où je partirai, je partirai avec ça », assure-t-elle.

La « mamie gameuse », comme l’appellent ses fans, est aujourd’hui moins active sur le jeu en raison d’une sclérodermie, une grave maladie qui provoque un durcissement de la peau. Elle n’envisage cependant pas pour autant d’arrêter de jouer. « J’adore ce que je fais. Je continuerai aussi longtemps que je le pourrai », affirme-t-elle.

De plus en plus de personnes âgées dans le monde se passionnent pour les jeux vidéo, comme la Japonaise Hamako Mori, 93 ans, « streameuse » la plus âgée au monde selon le Livre Guinness des records.