GLAGLAOK, il va faire froid cette semaine, mais n’en fait-on pas un peu trop ?

Vague de froid : Ok, on va se cailler, mais n’en fait-on pas un peu trop avec cet épisode « Moscou-Paris » ?

GLAGLALa journée de mardi s’annonce comme la plus froide de la semaine avec des températures qui seront rarement positives.
En février 2012, il avait vraiment fait très froid à Paris, mais cette fois-ci, on ne pourra pas parler d'une « vague de froid ».
En février 2012, il avait vraiment fait très froid à Paris, mais cette fois-ci, on ne pourra pas parler d'une « vague de froid ».  - V. WARTNER / 20 MINUTES / V. WARTNER / 20 MINUTES
Caroline Politi

C.Po.

L'essentiel

  • Une vague de froid traverse la France depuis dimanche et au moins jusqu’à jeudi.
  • Cet air froid nous arrive de Russie et des pays nordiques. Un phénomène classique appelé « Moscou-Paris » qui a déjà provoqué des vagues de froid bien plus intenses par le passé.
  • L’épisode attendu cette semaine ne remplit pas tous les critères d’une « vague de froid ».

Elle est pas belle la vie ? A partir de demain, vous allez pouvoir inaugurer le superbe bonnet tricoté pour Noël par tata Jacqueline (assorti aux mitaines et au cache-col, une splendeur), tester vos moufles chauffantes dernier cri (si si, on vous promet ça existe) et ressortir du fond du placard cette doudoune beaucoup trop chaude pour les hivers doux de ces dernières années. Car à partir de ce dimanche et au moins jusqu’à jeudi, une vague de froid va traverser la France.

C’est à l’Est qu’il fera le plus froid (mais ne faites pas trop les malins à l’Ouest)

Jusqu’à présent, l’hiver ressemblait à un interminable automne, pluvieux mais pas franchement frisquet. Mais cette semaine, les températures dépasseront rarement 0 degré. La journée de mardi devrait être la plus froide, avec des températures négatives en matinée sur la quasi-totalité du pays : -5 °C à Belfort, -3 à Lille, -2 à Paris, Bordeaux et Rennes, 0 à Lyon et Toulouse… mais 9 à Marseille. Ce jour-là, l’indicateur thermique national (moyenne de la température relevée dans 30 stations météorologiques du territoire) devrait passer en dessous de 0 °C, ce qui n’est plus arrivé depuis février 2018.

L’est du pays est la région la plus exposée. « Les températures plongeront jusqu’à -10 à -15 °C localement la nuit dans les combes, les trous à froid et certains fonds de vallées », précise La chaîne météo. Le froid sera plus modéré dans l’ouest du pays et sur la façade méditerranéenne.

La faute au « Moscou-Paris » (pour une fois, ça n’a rien à voir avec Poutine)

Cet air froid nous arrive tout droit de la Russie et des pays du nord de l’Europe. Un phénomène appelé « Moscou-Paris » relativement classique qui a déjà occasionné chez nous des vagues de froid bien plus intenses que celle qui nous attend. Pour les pays nordiques, l’épisode est plus rude. Les températures sont, par exemple, descendues jeudi sous les – 40 °C en Suède. Un record depuis vingt-cinq ans. Dans tout le nord de l’Europe, de fortes chutes de neige ont bloqué des milliers d’automobilistes sur les routes. En France, il ne devrait pas (ou très peu) neiger cette semaine.

Pas une vague de froid (dans les règles de l’art)

Météo France précise qu'« avec le changement climatique, des vagues de froid sont encore possibles, alors même que le climat se réchauffe ». Mais ces vagues sont devenues « plus rares, moins longues et moins intenses » au cours des trente-cinq dernières années. Les « quatre vagues de froid les plus longues et les plus sévères » ont été observées il y a plus de trente ans précise l’organisme, en février 1956, janvier 1963, janvier 1985 et janvier 1987.

Ainsi, l’épisode de froid attendu dans les prochains jours ne remplit pas les critères d’une « vague de froid » proprement dite. Pour qu’une vague de froid soit considérée comme telle, il faut que l’indicateur thermique national soit inférieur à 0,9° pendant au moins deux jours – cela devrait être le cas pendant quatre jours – mais il faut également que la température moyenne nationale passe sous le seuil des – 2°. Or, elle ne devrait pas dépasser les – 1° mardi, journée la plus froide. On parlera donc plutôt d’un épisode de froid marqué. Cela n’a pas empêché un certain nombre de préfectures d’activer leur plan « grand froid ».