ArgentCertaines consultations de santé spécialisées sont de plus en plus chères

Santé : De (trop) nombreux spécialistes pratiquent les dépassements d’honoraires

ArgentUne étude de l’UFC-Que Choisir dénonce le coût prohibitif des consultations chez les gynécologues, pédiatres ou ophtalmologues
D'après une étude d'UFC-Que Choisir, les tarifs libres des médecins spécialistes explosent
D'après une étude d'UFC-Que Choisir, les tarifs libres des médecins spécialistes explosent - iStock / City Presse
J.P. pour 20 Minutes

J.P. pour 20 Minutes

Professionnels et associations dénoncent depuis des années la fracture sanitaire qui s’aggrave en France. Alors que le maillage médical ne cesse de se détériorer, les tarifs élevés des consultations chez les médecins spécialistes viennent s’ajouter au manque de praticiens en rendant l’accès aux soins toujours plus difficile.

Militant activement pour un encadrement des pratiques tarifaires, UFC-Que Choisir a publié mi-décembre une étude chiffrée montrant l’ampleur des dépassements d’honoraires actuels.

La libre concurrence ne marche pas

L’association de consommateurs a passé à la loupe les tarifs déclarés à l’Assurance maladie par quelque 4.615 gynécologues, 4.448 ophtalmologues et 2.735 pédiatres.

Or, d’après ses conclusions, les médecins qui pratiquent des dépassements d’honoraires (secteur 2) ont tendance à harmoniser leurs tarifs lorsqu’ils sont plusieurs sur un même secteur… mais en appliquant une fourchette de prix élevée.

Des spécialistes de santé trop chers
Des spécialistes de santé trop chers - iStock

Selon l’UFC, il faut ainsi débourser en moyenne 72 € à Paris pour consulter un gynécologue, contre 56 € à Reims pour voir un ophtalmologue, alors que, dans les deux cas, le remboursement de la Sécurité sociale se fait sur la base de 31,50 € (à 70 % en principe, soit 21,50 € versés).

De même, à Nice, la consultation chez le pédiatre coûterait en moyenne 53 €, pour une base de remboursement entre 29,50 € et 38,50 € en fonction de l’âge de l’enfant.

À l’inverse, l’association précise que « la présence de médecins en secteur 1 (respectant le tarif conventionné) dans une zone est associée à une modération des dépassements d’honoraires de leurs confrères exerçant en secteur 2 ».

La baisse de tarifs observée atteint en effet 32 % pour des gynécologues du secteur 2, lorsque la densité de spécialistes conventionnés augmente d’un point dans la commune, contre une diminution de 16 % pour les ophtalmologues et de 18 % pour les pédiatres dans la même situation.

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Selon l’UFC-Que Choisir, il est donc urgent de fermer l’accès aux honoraires libres pour les nouveaux médecins, en ne leur laissant le choix qu’entre des tarifs conventionnés ou des dépassements d’honoraires strictement encadrés.