incidentLa porte arrachée du Boeing 737 d’Alaska Airlines retrouvée

Boeing 737 d’Alaska Airlines : L’enquête avance, la porte arrachée en plein vol a été retrouvée

incidentLa porte arrachée de l’avion Boeing 737 d’Alaska Airlines a été retrouvée ce vendredi à Portland, dans l’État de l’Oregon selon les autorités aéronautiques américaines.
Cette photo publiée par le National Transportation Safety Board montre un trou béant là où la porte à panneaux était sur vol 1282 d’Alaska Airlines le dimanche 7 janvier 2024 à Portland, dans l’Oregon.
Cette photo publiée par le National Transportation Safety Board montre un trou béant là où la porte à panneaux était sur vol 1282 d’Alaska Airlines le dimanche 7 janvier 2024 à Portland, dans l’Oregon. - National Transportation Safety Board via AP/SIPA / SIPA
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

La porte du Boeing 737 d’Alaska Airlines qui s’est détachée du fuselage peu après le décollage ce vendredi a été retrouvée, ont annoncé les autorités aéronautiques américaines. Cette découverte permettrait de comprendre la cause de cet incident très rare qui a conduit à clouer au sol des Boeing 737 MAX 9 et à annuler des dizaines de vols dans le monde. « Je suis heureuse d’annoncer que nous avons trouvé le panneau de porte », a déclaré lors d’une conférence de presse Jennifer Homendy, présidente de l’agence américaine chargée de la sécurité des transports, le National Transportation Safety Board (NTSB) qui a dépêché une équipe pour enquêter sur les raisons de l’incident.

Un enseignant a récupéré le panneau, tombé dans son jardin de la ville de Portland, dans l’État de l’Oregon. « Il a pris une photo. Sur les photos, je peux juste voir l’extérieur du panneau de la porte, les parties blanches. Nous ne voyons rien d’autre, mais nous allons aller le chercher et commencer à l’analyser », a indiqué la cheffe du NTSB.

« C’était vraiment brutal »

Vendredi, vers 18h30 (2h30 GMT samedi) peu après le décollage d’un vol Alaska Airlines de l’aéroport international de Portland (Oregon, nord-ouest), une porte s’est ouverte et détachée du fuselage en plein vol, selon le NTSB. Il s’agit d’une porte condamnée et masquée par une cloison qui ne laisse apparaître qu’un hublot, a précisé le NTSB, une configuration proposée par Boeing aux clients qui le demandent. Ces modèles ont « la porte du milieu bouchée », selon la directive de la Federal Aviation Administration (FAA) publiée sur son site.

L’appareil, qui transportait 171 passagers et 6 membres d’équipage, était alors à près de 5.000 m d’altitude. L’avion est rapidement retourné à Portland et l’incident n’a fait que quelques blessés légers. « C’était vraiment brutal. À peine en altitude, la façade du hublot s’est détachée », a témoigné un passager du vol, Kyle Rinker, sur la chaîne américaine CNN.

« Des inspections immédiates de certains Boeing 737 MAX 9 »

Selon la NTSB, personne n’était assis aux deux places à côté de la cloison qui s’est envolée. Mais selon des passagers cités par le quotidien de Portland, The Oregonian, un adolescent assis dans la rangée a eu sa chemise arrachée par la décompression, lui occasionnant des blessures légères.

Après ce dysfonctionnement très rare, la FAA a « exigé des inspections immédiates de certains Boeing 737 MAX 9 avant qu’ils ne puissent reprendre le vol », ce qui concerne 171 avions dans le monde, a-t-elle précisé sur X (ex-Twitter). En conséquence, les compagnies aériennes et les organismes de sécurité du monde entier ont immobilisé certains Boeing 737 MAX 9 dans l’attente d’inspections, et des dizaines de vols ont été annulées.

Ainsi, United Airlines, qui possède la flotte de 737-9 la plus importante au monde, a annoncé à l’AFP laisser au sol 46 appareils, 33 ayant déjà été examinés. Alaska Airlines a précisé samedi sur X (ex-Twitter), qu’après avoir inspecté « plus du quart » de sa flotte de 65 appareils 737 MAX-9, elle n’avait encore trouvé aucun « élément préoccupant ».

Les compagnies Aeromexico, Copa Airlines – qui exploite 21 de ces appareils – et Turkish Airlines – qui en détient 5 – ont elles aussi annoncé avoir cloué leurs avions au sol pour vérifications.

En revanche, l’agence européenne de sécurité aérienne (EASA) a indiqué qu’aucun opérateur en Europe n’utilise le 737 MAX 9 avec les options techniques concernées.

« Nous avons beaucoup, beaucoup de chance que cela ne se soit pas terminé de façon plus tragique », a déclaré à la presse la présidente de la NTSB, tandis que le secrétaire américain aux Transports Pete Buttigieg, parlait d’un « incident terrifiant » sur X.

Une réunion sur la sécurité a été convoquée pour mardi par le directeur général de Boeing, dans l’usine du constructeur située dans l’Etat de Washington (nord-ouest).

L’incident est un nouvel épisode d’une série noire pour le 737 MAX, avion vedette de Boeing, qui a connu ces dernières années une série de problèmes techniques et deux crashes : ces derniers ont fait 346 morts en octobre 2018 et mars 2019, entraînant l’immobilisation au sol du 737 MAX durant vingt mois et l’imposition de changements dans le système de contrôle en vol.

Plus récemment, Boeing a dû ralentir ses livraisons à cause de problèmes sur le fuselage, en particulier sur la cloison étanche arrière de l’appareil.

A fin décembre, le constructeur avait livré plus de 1.370 exemplaires du 737 MAX et son carnet de commandes dépassait les 4.000 unités.