enquête judiciaireLa ministre de la Santé Firmin Le Bodo entendue pour des cadeaux d’un labo

Cadeaux du laboratoire Urgo : Pourquoi la ministre de la Santé Firmin Le Bodo fait-elle l’objet d’une enquête ?

enquête judiciaireLa ministre fait l’objet d’une enquête judiciaire pour avoir reçu, en tant que pharmacienne au Havre, des cadeaux des laboratoires Urgo de 2015 à 2020 pour une valeur de 20.000 euros
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Des magnums de champagne, montres et coffrets pour des week-ends qui lui coûteront peut-être cher… La ministre de la Santé Agnès Firmin Le Bodo, montée en grade après la démission d’Aurélien Rousseau en décembre, a été entendue mardi par des enquêteurs de la police judiciaire et de la DGCCRF. Elle est visée par une enquête judiciaire ouverte en juin 2023 pour avoir reçu des cadeaux non déclarés en tant que pharmacienne sans les déclarer.

Agnès Firmin Le Bodo a été entendue dans les locaux de la Direction régionale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités (Dreets) de Rouen par les enquêteurs de la police judiciaire et de la Répression des fraudes (DGCCRF) chargés des investigations sur des cadeaux offerts par les laboratoires Urgo, a dit le procureur de la République Bruno Dieudonné.

Magnums de champagne, montres, coffrets pour des week-ends

La ministre fait l’objet d’une enquête judiciaire pour avoir reçu, en tant que pharmacienne au Havre, des cadeaux des laboratoires Urgo pour une valeur de 20.000 euros, selon Mediapart qui avait révélé l’affaire en décembre. Magnums de champagne, montres, coffrets pour des week-ends, bouteilles de vin… La liste des cadeaux que la nouvelle ministre de la Santé par intérim a reçus des laboratoires Urgo est longue. Et embarrassante.

Pharmacienne de profession, Agnès Firmin Le Bodo, qui dirige une officine au Havre (Seine-Maritime), est soupçonnée de s’être fait livrer à 21 reprises, de 2015 à 2020, des produits de luxe. « Urgo cherchait ainsi à fidéliser les pharmaciens et à augmenter leurs marges commerciales », explique Mediapart.

La ministre de la Santé s’est défendue de ces accusations à la fin du mois de décembre. « Il n’y a ni conflit d’intérêts, ni avantage en nature, ni cadeau, il y a des négociations commerciales », avait-elle assuré.

Un grand nombre de pharmaciens concernés

Les cadeaux étaient proposés par Urgo contre une renonciation du pharmacien à une remise commerciale de la part du laboratoire à l’officine. Cette pratique interdite a concerné un grand nombre de pharmaciens et le laboratoire a été condamné en janvier 2023 à une amende de 1,125 million d’euros – dont 625.000 euros avec sursis – par le tribunal correctionnel de Dijon, après une enquête de la répression des fraudes.

Selon des sources professionnelles, la DGCCRF enquête sur tous les pharmaciens ayant accepté ces cadeaux (montres, magnums de champagne, cocotte en fonte, coffrets week-end…).