QUI EST IN ? QUI EST OUT ?Qui sont les gagnants et les perdants du gouvernement Attal ?

Gouvernement Attal : Qui sont les gagnants et les perdants ?

QUI EST IN ? QUI EST OUT ?La principale surprise de ce gouvernement est l’arrivée de Rachida Dati, au ministère de la Culture
Rachida Dati, pendant la campagne des élections municipales parisiennes de 2020. (archives)
Rachida Dati, pendant la campagne des élections municipales parisiennes de 2020. (archives) - CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP / AFP
Rachel Garrat-Valcarcel

Rachel Garrat-Valcarcel

Le 44e gouvernement de l’histoire de la Ve République compte onze ministres et trois ministres délégués, soit quatorze membres mais attention demain vendredi ou dans les jours à venir des secrétaires d’Etat pourraient être nommés, ce qui brouille aussi les commentaires sur les équilibres. On trouve aussi sept femmes, mais seulement quatre sont ministres sur les onze. Voilà pour les chiffres pour le reste, on vous fait la liste.

La surprise

Et c’est une grosse surprise : Rachida Dati (LR, maire du 7e arrondissement de Paris) va devenir ministre de la Culture. Avec elle, c’est une sarkozyste historique qui rentre au gouvernement. Elle est aussi le symbole du virage largement à droite de l’exécutif avec le gouvernement Attal. Le problème c’est qu’elle est mise en examen pour corruption passive et recel d’abus de pouvoir dans une affaire liée à Renault-Nissan et Carlos Ghosn. Le point fort, c’est que rallier la leader de l’opposition municipale à Paris peut ouvrir la voie à une union des oppositions macronistes et de droite aux municipales de 2026. Une condition indispensable, bien que non suffisante, pour avoir une chance de faire basculer la Mairie de Paris.

Les gagnantes et gagnants

Emmanuel Macron et Gabriel Attal manquaient de femmes en haut de l’ordre protocolaire gouvernemental, en toute logique les gagnants sont surtout des gagnantes. A commencer par Catherine Vautrin (Horizon, présidente du Grand Reims), qui avait été à deux doigts de devenir Première ministre en 2022. Elle va prendre en main un grand ministère du Travail, de la Santé et des Solidarités. Amélie Oudéa-Castéra, qui n’avait visiblement pas assez de boulot au ministère des Sports et des JO à 200 jours de l’évènement, se voit ajouter un petit morceau : l’Education nationale. Prisca Thévenot (Renaissance, élue des Hauts-de-Seine), jusque-là secrétaire d’Etat à la jeunesse, est promue au porte-parolat. Marie Lebec (RE, députée des Yvelines), devient ministre déléguée aux Relations avec le Parlement.

Pour autant, tous les postes régaliens, les plus importants, sont désormais tous tenus par des hommes. Car Stéphane Séjourné (secrétaire général de RE, député européen), très proche d’Emmanuel Macron, devient ministre des Affaires étrangères. Il reste le patron du parti présidentiel mais il ne devrait pas mener la liste aux élections européennes. Jusqu’à il y a deux ans, Stéphane Séjourné a été pacsé à Gabriel Attal.

Les piliers

C’est désormais habituel depuis sept ans : Bruno Le Maire (RE) reste ministre de l’Economie et des finances, il est même renforcé avec le portefeuille de l’énergie, qui quitte donc le giron de l’écologie. Gérald Darmanin (RE, élu du Nord), même affaibli par le fiasco de la loi immigration, reste à l’Intérieur. Éric Dupond-Moretti reste ministre de la Justice et Sébastien Lecornu (RE, élu de l’Eure), favori il y a quelques semaines pour aller à Matignon, reste ministre des Armées.

Les décimés et décimées de l’aile gauche

C’est le Chemin des Dames. Il ne reste presque plus aucun membre venu de l’aile gauche de la majorité dans les hauts postes du gouvernement. Clément Beaune (RE, élu de Paris), ancien ministre délégué aux Transport, paye de toute évidence sa demi-fronde contre la loi immigration. Après une menace, il n’avait finalement pas démissionné, le président ne lui a pas laissé le choix. Pour Olivier Véran (RE, élu de l’Isère), jusque-là porte-parole, donné partant déjà l’été dernier, ce sont plus ses propos sur Gérard Depardieu qui sont visés. Rima Abdul-Malak, désormais ex-ministre de la Culture, coche, elle, les deux cases.

Olivier Dussopt (RE, élu de l’Ardèche), désormais ex-ministre du Travail, paye, lui, sans doute son procès pour favoritisme, la décision de justice est attendue le 17 janvier. C’est carrément le patron de Territoire de progrès (TdP), le petit parti censé organiser l’aile gauche de la macronie. Cela fait déjà beaucoup, sans compter Élisabeth Borne (RE, élue du Calvados) elle-même, qui ne sera plus à Matignon. Elle est, comme Clément Beaune, membre de TdP. Agnès Pannier-Runacher (RE), aussi membre de TdP, ex-ministre de la Transition énergétique, pourrait peut-être revenir par la fenêtre dans des nominations complémentaires, mais plus comme ministre de plein exercice.

Les perdants et perdantes

Aurore Bergé (RE, élue des Yvelines) perd son ministère de plein exercice et devient « seulement » ministre délégué à l’Egalité entre les femmes et les hommes.

Agnès Firmin-Le Bodo (Horizon, élue de Seine-Maritime), ministre de la Santé par intérim depuis la démission d’Aurélien Rousseau avant Noël, est logiquement poussée vers la sortie à cause de ses problèmes judiciaires. Catherine Colonna va quitter le ministère des Affaires étrangères où sa performance était critiquée de toute part. Franck Riester (RE, élue de Seine-et-Marne), jusque-là ministre délégué aux Relations avec le Parlement, poste discret mais clef, encore plus en situation minoritaire, était donné partant depuis des mois, c’est désormais fait. L’ex-ministre était surnommé « Francky la boulette », c’est vous dire si son travail était apprécié dans la majorité.