Légitime défenseUne femme acquittée du meurtre de son conjoint violent

Pas-de-Calais : Une femme acquittée du meurtre de son conjoint violent

Légitime défenseUne femme de 48 ans a été acquittée du meurtre de son conjoint violent par la cour d’assises du Pas-de-Calais après que son geste a été reconnu comme de la légitime défense
La légitime défense a été reconnue lors du procès d'une femme accusée du meurtre de son conjoint violent (illustration).
La légitime défense a été reconnue lors du procès d'une femme accusée du meurtre de son conjoint violent (illustration). - FRED SCHEIBER/SIPA / SIPA
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Après deux ans et demi de détention provisoire, une femme de 48 ans qui avait tué son compagnon d’un coup de couteau a été acquittée, jeudi. Décision rare en France, les jurés de la cour d’Assises du Pas-de-Calais ont requalifié le meurtre en « coup mortel » et retenu la légitime défense a appris l’AFP auprès de son avocate, maître Fleur Bridoux, confirmant une information de la Voix du Nord.

Dans la nuit du 20 au 21 juin 2021, cette femme de 46 ans à l’époque avait porté un « coup de couteau unique au cœur » de son compagnon, après qu’il s’était jeté sur elle et avait « commencé à l’étrangler ». Tous deux étaient alcoolisés, « elle à 1,6 gramme et lui à plus de 2 grammes », indique l’avocate. Selon elle, sa cliente « a un trou noir, ne se souvient plus si c’est lui qui s’est penché et s’est empalé sur le couteau, ou si c’est elle qui a porté le coup ».

Habituée des coups et des plaintes sans suite

Le procureur avait requis six ans d’emprisonnement et sept ans de suivi socio-judiciaire et demandé la requalification du meurtre en coup mortel. Il avait néanmoins écarté la légitime défense, faisant valoir que « la réponse n’était ni proportionnée, ni concomitante à l’agression », rapporte maître Bridoux.

Toujours selon l’avocate, sa cliente était « régulièrement violentée par son compagnon » depuis le début de leur relation, deux ans plus tôt. Elle avait d’ailleurs « déjà déposé plainte au préalable deux fois, des plaintes qui avaient été classées sans suite », a fait valoir maître Bridoux.

Selon elle, « ce qui a pesé dans la décision sur la légitime défense, c’est que d’anciennes compagnes de ce monsieur sont venues raconter le calvaire qu’il leur avait fait vivre » : violences, isolement social.

Sa cliente avait déjà été condamnée par le passé, conjointement avec un précédent compagnon, pour des violences conjugales réciproques. « Elle lui avait donné un coup de cutter », précise son avocate.