moneyLe maire de Londres accuse le Brexit d’avoir coûté des milliards

Le maire de Londres accuse le Brexit d’avoir coûté des milliards aux Britanniques et veut un rapprochement avec l’UE

moneySadiq Khan, maire de Londres, a appelé jeudi le Royaume-Uni à resserrer ses liens avec l’Union européenne, accusant le Brexit d’avoir coûté des dizaines de milliards de livres sterling à l’économie britannique et avoir favorisé l’inflation
Le maire de Londres, Sadiq Khan,  accuse le Brexit d’avoir coûté des dizaines de milliards de livres sterling à l’économie britannique
Le maire de Londres, Sadiq Khan, accuse le Brexit d’avoir coûté des dizaines de milliards de livres sterling à l’économie britannique - James Veysey/Shutterstock/SIPA / SIPA
Gilles Varela

G.V. avec AFP

Les Britanniques ne semblent pas encore sortis du débat sur le Brexit. En témoignent les nombreuses discussions, études, déclarations, qui animent quotidiennement le Royaume-Uni. Dernière déclaration fracassante en date, celle du maire de Londres, Sadiq Khan. Ce dernier a appelé jeudi le Royaume-Uni à resserrer ses liens avec l’Union européenne, accusant le Brexit d’avoir coûté des dizaines de milliards de livres sterling à l’économie britannique.

Dans un communiqué, l’édile travailliste soutient qu’un nouvel accord « dynamiserait » l’économie et contribuerait à « élever le niveau de vie des Britanniques ». Selon une étude commandée à Cambridge Econometrics par la mairie de Londres, le Brexit a déjà coûté 140 milliards de livres (162 milliards d’euros) à l’économie britannique, dont 30 milliards de livres (35 milliards d’euros) pour la capitale.

Cambridge Econometrics estime également que le Brexit a causé une perte de deux millions d’emplois dans le pays dont 300.000 dans la capitale. Et l’avenir ne semble pas très réjouissant pour l’économie d’outre-Manche : selon ces mêmes données, les pertes économiques pour le Royaume-Uni s’élèveront à 300 milliards de livres (350 milliards d’euros) d’ici à 2035 si rien n’est fait, dont 60 milliards de livres pour Londres.

Les avis divergent toujours

« Nous devons être honnêtes, le Brexit n’est pas une préoccupation périphérique que nous pouvons laisser au passé. C’est un facteur clé de la crise du coût de la vie » provoquée par l’inflation, insiste Sadiq Khan, candidat à un troisième mandat aux municipales de mai.

Une prise de position qui tranche avec la réticence des principaux partis politiques, y compris le sien, à évoquer les répercussions du référendum de 2016, à quelques mois d’élections législatives pour lesquelles les travaillistes sont donnés largement en tête. Selon un sondage réalisé en décembre par l’institut Opinium pour le journal dominical Observer, seuls 22 % des Britanniques pensent que le Brexit a eu un effet positif sur le pays en général, une proportion qui tombe à 12 % concernant spécifiquement l’économie.

Un porte-parole du Premier ministre conservateur Rishi Sunak a cependant rétorqué au maire de Londres que l’activité économique britannique avait « connu une croissance plus rapide » que celle de l’Italie et de l’Allemagne depuis 2016. Le gouvernement vante pour sa part les opportunités offertes par la sortie de l’Union européenne, célébrant les accords de libre-échange signés avec des pays comme l’Australie ou son adhésion au partenariat commercial transpacifique.