EnvolAirbus explose ses records de vente d’avions

Airbus n’a jamais autant vendu d’avions

EnvolL’avionneur européen a annoncé avoir engrangé 2.094 commandes nettes l’an passé, pulvérisant son précédent record
Un airbus A320-214 d'Air France, à l'aéroport Nice Côte d'Azur, le 22 décembre 2023.
Un airbus A320-214 d'Air France, à l'aéroport Nice Côte d'Azur, le 22 décembre 2023.  - SYSPEO/SIPA / SIPA
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Airbus rebondit comme jamais quand Boeing est au plus bas. Alors que le constructeur américain est de nouveau empêtré dans une crise avec son avion-phare, son concurrent européen n’a jamais eu autant de commandes de son histoire. En 2023, Airbus est parvenu à livrer le nombre d’appareils qu’il s’était fixé.

L’avionneur européen a annoncé jeudi avoir engrangé 2.094 commandes nettes l’an passé, pulvérisant son précédent record datant de 2013 (1.503 commandes nettes). Le groupe a surfé sur les succès de ses monocouloirs de la famille A320 et ses long-courriers A350. Hors annulations et modifications de commandes, habituelles dans cette industrie de temps long, Airbus a obtenu 2.319 commandes brutes, dont 1.835 A320 et 300 A350, là aussi un plus haut historique.

Une vigueur plus précoce que prévu

Après la pandémie, « nous avions initialement prévu que l’aviation se redresserait entre 2023 et 2025, mais ce que nous avons vu en 2023, c’est que parallèlement au marché des monocouloirs, celui des gros-porteurs est revenu bien plus tôt que prévu et avec vigueur », a commenté Christian Scherer, le directeur général d’Airbus Avions commerciaux, cité dans un communiqué.

Confrontées à la nécessité de réduire leur empreinte environnementale pour atteindre la neutralité carbone en 2050 comme le secteur s’y est engagé et à un trafic aérien mondial qui devrait doubler à cet horizon, les compagnies aériennes sont engagées dans un vaste mouvement de modernisation de leur flotte. Pour assurer leur croissance future, elles s’efforcent de réserver au plus tôt les créneaux de livraisons disponibles auprès des avionneurs. Ceux-ci s’étirent jusqu’au début de la prochaine décennie.

L’ère des méga-commandes

Les méga-commandes se sont donc accumulées en 2023 pour Airbus, qu’il s’agisse de la compagnie indienne à bas coûts IndiGo, qui a signé la plus importante en volume de l’histoire de l’aviation civile (500 A320), d’Air India (250 appareils dont 40 A350) ou encore de Turkish Airlines (230 avions dont 60 A350). Christian Scherer y voit une tendance amenée à perdurer : « 70 % de la flotte mondiale en service est actuellement de générations précédentes, ça fait beaucoup d’avions à remplacer, sans même parler de la croissance », a-t-il estimé.

Le carnet de commandes d’Airbus de 8.598 appareils au 31 décembre lui assure de nombreuses années de production. L’avionneur s’est engagé dans une forte montée en cadence pour y répondre. Il compte ainsi passer de 48 A320 produits chaque mois en 2023 à 75 et de cinq à dix A350 mensuels à l’horizon 2026.

Mais des difficultés à livrer

Mais l’avionneur connaît des difficultés persistantes d’une partie de sa chaîne de 18.000 fournisseurs, pour certains fragilisés par la pandémie, l’inflation et les difficultés d’approvisionnement, ce qui retarde les livraisons promises. Le groupe est malgré tout parvenu à remettre 735 avions à ses clients en 2023, dépassant légèrement son objectif de 720.

L’an passé, Airbus, qui tablait déjà sur 720 appareils, avait dû renoncer à ses objectifs en fin d’exercice. Il n’en avait finalement livré que 661. Les livraisons constituent un indicateur fiable de la rentabilité dans l’aéronautique, car les compagnies aériennes paient la majeure partie de la facture au moment où elles prennent possession des avions.

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