C’est ce qu’on appelle « faire contre mauvaise fortune bon cœur ». Depuis l’annonce de sa nomination au poste de ministre de la Culture, les critiques à l’encontre de Rachida Dati se multiplient. Sa meilleure ennemie, Anne Hidalgo, maire de Paris, n’a d’ailleurs pas traîné pour souhaiter « bon courage aux acteurs du monde de la culture compte tenu des épreuves qu’ils vont traverser ».

Ce vendredi matin encore, le clan de la maire de Paris en a rajouté une couche par la voix d’Emmanuel Grégoire, premier adjoint d’Anne Hidalgo et qui a souvent croisé le fer avec la maire du 7e arrondissement, en la qualifiant d'« adversaire sans foi ni loi et une femme qui a une relation à l’éthique douteuse ».

Une des rares politiques à ne pas avoir peur des hommes

Mais si Rachida Dati a souvent animé le Conseil de Paris par ses invectives envers la majorité municipale, une membre de cette dernière lui a apporté une forme de soutien inattendue.

Interrogée ce jeudi soir chez nos confrères de France Info, Alice Coffin, élue du 12e arrondissement a tout de même commencé par rappeler que Rachida Dati était la cheffe de la droite parisienne, « ce qui se fait de pire dans ce pays au niveau politique, anti-écologique et anti-social ». Mais la journaliste et militante a ensuite souligné certaines qualités chez son adversaire politique : « C’est une femme politique qui fait partie des extrêmement rares qui n’ont pas peur des hommes. Elle a toujours usé de son verbe […] pour les dézinguer quand c’était nécessaire, pour prendre position. »

Mettre hors d’état de nuire les auteurs de violences sexistes et sexuelles

Alice Coffin poursuit ses louanges en rappelant les prises de position de Rachida Dati et son signalement pour harcèlement moral et sexuel envers le député LREM de Paris Gilles Legendre. Elle rappelle même avoir été défendue à plusieurs reprises par la nouvelle ministre lorsqu’elle a reçu des remarques sexistes au Conseil de Paris.

Des prises de position fortes qui pourraient être bien utiles au ministère de la Culture, selon Alice Coffin, au regard du climat actuel du secteur. Face aux accusations de viols et d’agressions sexuelles contre Gérard Depardieu, soutenus par beaucoup de personnes du milieu mais aussi par le chef de l’Etat, Emmanuel Macron, et à toutes les révélations depuis l’éclatement de #MeToo, la journaliste attend de Rachida Dati qu’elle « continue d’user de son verbe » pour les mettre « hors d’état de nuire ».

« Elle peut le faire même au sein de son propre gouvernement, explique Alice Coffin avant d’ajouter qu’elle attend de Rachida Dati qu’elle ose parler contre Gérald Darmanin et contre Éric Dupond-Moretti : « s’il y en a une qui peut le faire, c’est Rachida Dati. »