replay« Pour que la France reste la France »… Toute la conf' de presse de Macron

« Pour que la France reste la France »… L’essentiel de la conférence de presse d’Emmanuel Macron

replayLes réformes gouvernementales, l’actualité plus strictement politique et enfin l’international avec en particulier les guerres en Ukraine et au Proche-Orient, Emmanuel Macron a balayé moult sujets ce mardi soir lors de sa conférence de presse fleuve
Conférence de presse : Les 5 infos à retenir de l'échange avec le président
Marion Pignot

M.P. avec AFP

L'essentiel

  • Ce mardi soir, depuis la salle des fêtes de l’Elysée et en « prime time » à la télévision, Emmanuel Macron a tenu une grande conférence de presse, exercice auquel il ne s’est pas prêté depuis cinq ans, hors campagne pour sa réélection.
  • Présenté par son entourage comme une « nouvelle étape » de son « rendez-vous avec la Nation » inauguré par la nomination de Gabriel Attal, l’échange avec les journalistes devait être l’occasion de faire des « annonces concrètes », notamment sur le « réarmement civique » esquissé lors des vœux pour 2024.
  • La présidence tablait sur trois volets de 30 à 40 minutes chacun : d’abord les réformes gouvernementales, puis l’actualité plus strictement politique avec les élections européennes à l’horizon, et enfin l’international avec en particulier les guerres en Ukraine et au Proche-Orient. Soit environ deux heures de conférence de presse retransmise sur TF1, France 2 et les chaînes d’information, « dans la tradition gaullo-mitterandienne », comme l’a dit un conseiller élyséen. On fait le point sur les principales annonces.

Une grande conférence de presse en prime time à la télévision : Emmanuel Macron a présenté mardi soir le « nouveau cap » qu’il confie au gouvernement de Gabriel Attal, pour relancer un quinquennat à la peine. Rendez-vous était donné à 20h15, avec le souci de s’adresser au plus grand nombre à cette heure de grande écoute. Le chef de l’Etat a fait un certain nombre d’annonces sur le « réarmement » économique mais aussi « civique » de la France, selon son maître-mot, dans un propos liminaire d’une vingtaine de minutes. Il a ensuite répondu aux questions des 200 à 300 journalistes dans le décor imposant de la salle des fêtes de l’Elysée. On fait le point sur les annonces d’Emmanuel Macron pour « une France plus forte et plus juste », version « il a dit quoi sur »...

Sur Amélie Oudéa-Castéra

La ministre de l'Education Amélie Oudéa-Castéra « a eu un propos public qui a été maladroit » sur la scolarisation de ses enfants dans une école privée, et elle « a eu raison de s'excuser », a estimé Emmanuel Macron. « J'ai plutôt de l'indulgence parce qu'il m'est arrivé d'avoir des propos au tout début de mes responsabilités politiques qui avaient blessé, tout particulièrement des femmes », a fait valoir le chef de l'Etat, interrogé sur la polémique qui a entaché la nomination d'Amélie Oudéa-Castéra.

« La ministre a eu un propos public qui a été maladroit. Elle s'en est excusée, elle a bien fait », car « quand on blesse surtout sans s'en rendre compte, on a raison de s'excuser », a-t-il ajouté, convaincu que « la ministre réussira à sa tâche avec les enseignants ».

Sur Rachida Dati

Emmanuel Macron a assuré mardi soir qu'il n'avait pas parlé des prochaines élections municipales à Paris avec Rachida Dati, l'ex-ministre de Nicolas Sarkozy, devenue ministre de la Culture dans le gouvernement Attal.

Le chef de l'Etat a expliqué avoir proposé à l'ex-LR Rachida Dati, qui ne cache pas son ambition de devenir maire de la capitale, de devenir ministre de la Culture « parce que son énergie, son talent, sa liberté ne se réduisent pas à une appartenance politique ». « Nous n'avons pas parlé de Paris, vous aurez du mal à me croire quand je vous dis ça, mais c'est vrai », a-t-il ajouté.

Sur le nucléaire

Le président Emmanuel Macron a affirmé mardi soir qu'il annoncerait « dès l'été les grands axes pour les 8 prochains » EPR, dans le cadre de la relance du nucléaire, après le lancement de six nouveaux réacteurs EPR, lors d'une conférence de presse. « J'ai annoncé les sites des six nouveaux réacteurs, les travaux, les investissements et tout le travail commencent à EDF. Dès l'été, j'annoncerai les grands axes pour les huit prochains", a-t-il déclaré, rappelant son engagement de relancer le nucléaire lors de son discours de Belfort de février 2022.

Sur la guerre Hamas-Israël

Emmanuel Macron a annoncé mardi l'organisation le 7 février d'un hommage aux victimes de l'attaque du mouvement islamiste palestinien Hamas en Israël. « Le 7 février prochain, au monument pour les victimes du terrorisme » situé sur l'esplanade des Invalides à Paris, « je rendrai hommage à ces victimes aux côtés de leurs proches, de leurs familles et de tous ceux qui voudront nous y rejoindre », a affirmé le président lors d'une conférence de presse. Le chef de l'Etat a rappelé que la France avait « perdu 41 de ses enfants » dans ces attaques et qu'elle avait « encore trois otages » dans la bande de Gaza.

Sur le « plein-emploi »

Le chef de l’Etat a annoncé mardi soir un « acte II de la réforme du marché du travail » avec des « règles plus sévères » en cas de refus d’une offre d’emploi et un « meilleur accompagnement » des chômeurs. « Le gouvernement incitera à la création et la reprise d’un emploi avec, dès le printemps prochain, un acte deux de la réforme du marché du travail lancée en 2017 », qui avait déjà vu des réformes des règles d’indemnisation du chômage et la mise en place de la réforme des retraites l’an dernier, a-t-il déclaré.

Ainsi, il y aura « des règles plus sévères quand des offres d’emploi sont refusées et un meilleur accompagnement de nos chômeurs par la formation, mais aussi l’accompagnement à l’emploi sur des choses très concrètes comme le logement ou les transports », a-t-il ajouté. L’objectif de ces futures mesures est « d’atteindre le plein-emploi », objectif fixé à horizon 2027 et correspondant à un taux de chômage de 5 % contre 7,4 % actuellement.

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Sur nos enfants

Emmanuel Macron s’est dit convaincu mardi soir que « que nos enfants vivront mieux demain » qu’aujourd’hui, souhaitant « rendre la France plus forte et plus juste » grâce à un gouvernement « le plus resserré et le plus jeune » de la Ve République.

« Je veux ici essayer de dire le sens profond de cet acte, rendre au fond la France plus forte et plus juste », a déclaré le président de la République lors d’une conférence de presse. « Je suis convaincu que nous avons tous les atouts pour réussir » et que « nous n’en avons pas fini avec notre histoire de progrès et que nos enfants vivront mieux demain, que nous ne vivons aujourd’hui ».

Sur les écrans (et nos enfants)

Emmanuel Macron a dit souhaiter déterminer « le bon usage des écrans pour nos enfants, dans les familles, à la maison comme en classe », sur la base d’un rapport d’experts que le chef de l’État a réunis la semaine dernière.

Sur l’éducation nationale (et nos enfants)

« Dès la rentrée 2024, l’instruction civique sera refondée. Son volume horaire sera doublé - une heure par semaine dès la cinquième - avec en appui les grands textes fondateurs de la nation », a ajouté Emmanuel Macron, qui souhaite également « que le théâtre devienne un passage obligé au collège dès la rentrée prochaine ».

Emmanuel Macron a annoncé mardi soir que la tenue unique pour les élèves serait expérimentée dès cette année dans une centaine d’établissements scolaires volontaires et généralisée en 2026 si les résultats sont concluants. Il a également souhaité rétablir des cérémonies de remise des diplômes « dès cette année » au collège, « un rite républicain d’unité, de fierté et de reconnaissance », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse.

Le président a également annoncé que son gouvernement irait vers « une généralisation du service national universel » (SNU) en classe de seconde. Revenant sur les émeutes après la mort du jeune Nahel tué par un policier, il a évoqué « le réengagement » des familles et l'accompagnement des familles monoparentales « pour les aider », plaidant aussi pour « une réponse plus adaptée dans le système scolaire », et « une réponse pénale plus claire ». « C'est un ensemble », a-t-il argumenté, ajoutant que « oui, le service national universel fait partie de la réforme. C'est pourquoi j'aurai l'occasion d'y revenir dans les prochaines semaines. Mais nous irons vers une généralisation du service national universel en seconde ».

Promesse de campagne du chef de l'Etat, le SNU a été lancé en 2019. Il comporte un « séjour de cohésion » et une « mission d'intérêt général » et ne concerne jusqu'à présent que des jeunes volontaires.

Sur le trafic de drogue

Emmanuel Macron a annoncé vouloir dix opérations « place nette » par semaine contre le trafic de drogue, « dans toutes les catégories de ville », dans une volonté de restaurer « l’ordre ». « Nous allons accroître le rythme à partir de la semaine prochaine. Dix opérations de ce type seront conduites chaque semaine », a déclaré le président lors de sa conférence de presse. Le président a également ajouté vouloir lutter contre « l’islam radical », notamment grâce à la loi qui a permis de mettre fin « au système des imams détachés » depuis le 1er janvier.

Tout sur la conférence de presse d'Emmanuel Macron

Sur les inégalités

Emmanuel Macron a admis mardi soir qu’il n’avait pas « radicalement changé (les choses) » contre le « déterminisme social et familial », estimant que « l’inégalité de départ » est « la pire des injustices ». « Nous n’avons pas les mêmes chances et je dois reconnaître avec netteté qu’après six ans et demi […], nous avons amélioré des choses mais nous ne les avons pas radicalement changées », a déclaré le président de la République lors d’une conférence de presse. « L’avenir des enfants de la République reste encore par trop déterminé par le nom de famille, l’endroit où l’on est né, le milieu auquel on appartient. C’est la pire des injustices, l’inégalité de départ » alors que « la promesse républicaine, c’est celle de l’égalité des chances ».

Sur « grand plan » contre l’infertilité

Emmanuel Macron a annoncé mardi la création d’un « congé de naissance » de six mois pour remplacer le congé parental, ainsi que le lancement d’un « grand plan » pour lutter contre le « fléau » de l’infertilité, deux mesures visant à relancer la natalité en France. « Après l’allongement du congé de paternité, je crois profondément que la mise en place d’un nouveau congé de naissance serait un élément utile dans une telle stratégie », a fait valoir le chef de l’Etat lors d’une conférence de presse.

Face à l’infertilité en hausse, « un grand plan de lutte contre ce fléau sera engagé pour permettre justement ce réarmement démographique », a ajouté Emmanuel Macron.

Sur la santé

Emmanuel Macron a souhaité mardi « régulariser nombre de médecins étrangers qui tiennent parfois à bout de bras nos services de soins », afin de lutter contre les déserts médicaux. Pour « mettre fin au scandale des déserts médicaux », il faut « permettre des coordinations plus simples » entre médecine de ville et hôpital, et avec les professions paramédicales, mais aussi « régulariser nombre de médecins étrangers qui tiennent parfois à bout de bras nos services de soins, et que nous laissons dans une précarité administrative qui est complètement inefficace », a plaidé le chef de l’Etat.

Puis le président a défendu un doublement des franchises médicales, à 1 euro, jugeant que cette hausse du reste à charge était une « bonne mesure » de responsabilisation des assurés sociaux. « Dire qu'on va passer de 0,50 à 1 euro » par boîte de médicaments, « je n'ai pas le sentiment qu'on fait un crime terrible, mais je pense que ça responsabilise et que c'est une bonne mesure », a-t-il jugé, tout en estimant qu'il faudrait continuer à protéger les personnes touchées par des affections de longue durée avec un plafond de « 50 euros par an ».

Sur Gérard Depardieu

Emmanuel Macron a assuré n'avoir « aucun regret » d'avoir défendu la présomption d'innocence de Gérard Depardieu, mis en examen pour viol et visé par plusieurs plaintes, tout en regrettant de ne « pas avoir assez dit combien la parole des femmes » victimes de violences « est importante ». Pour le reste c'est en vidéo ci-dessous :

Sur les impôts

Le président de la République Emmanuel Macron a annoncé mardi que la baisse d’impôts de deux milliards d’euros qu’il envisage pour les classes moyennes aurait lieu dès 2025.

« On aura entre autres, dans notre trajectoire financière, deux milliards de baisses d’impôts sur nos compatriotes qui sont dans ces catégories en 2025 », a annoncé Macron lors de sa conférence de presse. Cette mesure est envisagée depuis le printemps 2023, mais son timing exact avait évolué au cours des mois, avec une possibilité qu’elle soit repoussée en fin de quinquennat.

Sur le prix de l'électricité

Le président a assuré que le prix de l'électricité allait « revenir dans la norme ». « Là où ça aurait dû augmenter de plus de 100% l'année dernière, ça a dû augmenter de 25% (...) Et on va continuer d'avoir un prix de l'électricité nettement inférieur à nos voisins », a-t-il ajouté, tout en refusant de se substituer au gouvernement « pour faire les annonces précises » attendues prochainement.

Le tarif réglementé de l'électricité, dont bénéficient la majorité des foyers, est revu deux fois par an, le 1er février et le 1er août.

Sur le Rassemblement national

Emmanuel Macron a accusé le Rassemblement national de Marine Le Pen et Jordan Bardella d'être le « parti de l'appauvrissement collectif » et « du mensonge », appelant également à « s'attaquer à ce qui fait voter pour eux ». « Lutter contre l'immigration clandestine, c'est, je pense, une des réponses au Rassemblement national », a assuré le président de la République. Le RN « est le parti du transformisme, c'est-à-dire qu'il y a six ans et demi il était pour sortir de l'Europe et de l'euro et maintenant il est pour y rester mais pour ne plus respecter les traités comme l'extrême gauche, même programme », a également dénoncé Emmanuel Macron. « Pour ceux qui ont voté aujourd'hui Madame Le Pen... Ne les sifflez pas ! (...) Je les respecte. Mais je ferai tout durant les cinq années qui viennent pour qu'ils n'aient plus aucune raison de voter pour les extrêmes », avait déclaré Emmanuel Macron après sa victoire en 2017.

Et enfin sur l'Ukraine

Emmanuel Macron a annoncé qu'il se rendrait « en février » en Ukraine et que la France allait livrer à ce pays 40 nouveaux missiles longue portée Scalp et « des centaines de bombes ». « J'irai moi-même en février en Ukraine » et « nous allons procéder à des livraisons nouvelles: une quarantaine de missiles Scalp et plusieurs centaines de bombes », a affirmé le président. Il a aussi indiqué que la France était « en train de finaliser un accord » de sécurité avec Kiev du type de celui conclu vendredi entre le Royaume-uni et l'Ukraine sur dix ans, qu'il annoncera lors de sa visite sur place. Le reste est à lire ici.