ANALYSETrump écrase le caucus de l’Iowa et conforte son statut de favori

Primaire républicaine aux Etats-Unis : Donald Trump écrase le caucus de l’Iowa et conforte son statut de favori

ANALYSEL’ancien président a dépassé la majorité absolue et devance Ron DeSantis de 30 points, avec Nikki Haley en embuscade
Présidentielle américaine 2024 : Dans l'Iowa, Donald Trump conforte son statut de favori #shorts
Philippe Berry

Philippe Berry

De notre correspondant aux Etats-Unis,

Une vague MAGA a bien déferlé sur le caucus de l’Iowa. Lundi soir, Donald Trump a, comme prévu par les sondages, écrasé le premier round des primaires républicaines, dépassant la barre symbolique des 50 % et confirmant plus que jamais son statut de favori pour remporter l’investiture et affronter Joe Biden lors de la présidentielle du 5 novembre. En terminant 2e, à 21 %, Ron DeSantis évite une humiliation absolue et continue – pour l’instant – sa campagne, contrairement à Vivek Ramaswamy qui a jeté l’éponge pour se ranger derrière Trump. Troisième à 19 %, Nikki Haley, elle, mise tout sur le New Hampshire la semaine prochaine, où elle espère talonner, et faire douter, l’ancien président. Voici les principaux enseignements de la soirée.

Donald Trump s’impose en patron

Après des mois de campagne, les urnes ont parlé. Non seulement Donald Trump dépasse la majorité absolue, autour de 51 %, mais l’ancien président a presque réalisé un carton plein, en s’imposant dans tous les comtés de l’Iowa sauf un – 98 sur 99. Avant Trump, le plus gros score pour un républicain était 41 % (George W. Bush en l’an 2000), et le plus gros écart sur un second n’avait jamais dépassé 13 points.

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« Je pense qu’il est temps maintenant pour tout le monde, pour notre pays de s’unir […]. Qu’il s’agisse des républicains ou des démocrates ou des libéraux ou des conservateurs », a déclaré l’ancien président, qui regarde déjà vers le 5 novembre et une probable revanche face à Joe Biden. Ce dernier a d’ailleurs réagi sur X : « Donald Trump est le net favori de l’autre camp », a jugé Joe Biden, en appelant aux donations pour lutter « contre les républicains MAGA extrêmes ».

Ron DeSantis sauve les meubles et sa campagne (pour l’instant)

« Les médias avaient déjà écrit notre nécro […] Tout le monde était contre nous, mais on a poinçonné notre ticket dans l’Iowa », a lancé Ron DeSantis. Relégué à 30 points derrière Donald Trump, le gouverneur de Floride avait tout misé sur l’Iowa et a pour seule satisfaction d’avoir devancé Nikki Haley. Ses équipes ont dénoncé « l’irresponsabilité des médias », qui ont projeté la victoire de Donald Trump après 30 minutes, alors que de nombreux comtés votaient encore. Sa campagne continue, mais la suite s’annonce très difficile : DeSantis espère survivre aux trois prochains scrutins (New Hampshire, Nevada et Caroline du Sud) et rebondir lors du Super Tuesday le 5 mars, dans des Etats plus favorables.

Solide 3e, Nikki Haley mise gros sur le New Hampshire

Nikki Haley, qui courtise les votes des modérés, avait presque fait l’impasse sur l’Iowa. Mais avec son frémissement dans les sondages et le soutien du milliardaire Charles Koch, l’ancienne gouverneure de la Caroline du Sud s’est prise à rêver. A 19 %, elle est là où on l’attendait, mais elle aurait sans doute préféré devancer DeSantis pour incarner la seule alternative à Donald Trump. La semaine prochaine, elle devrait faire nettement mieux dans le New Hampshire. Les sondages la placent à une douzaine de points de Donald Trump, et elle pourrait profiter de l’abandon de Chris Christie pour mettre la pression sur l’ancien président avant une bataille à domicile en Caroline du Sud.

Ce n’est que le premier scrutin

Donald Trump devrait remporter autour de 20 délégués sur les 40 en jeu dans l’Iowa, contre 8 pour DeSantis et 7 pour Haley. Une goutte d’eau, alors que la barre pour s’assurer de la nomination à la convention cet été est fixée à 1.215. « 49 % des électeurs d’un Etat conservateur évangélique n’ont pas soutenu Donald Trump. Il y a une fenêtre de tir, mais uniquement pour un seul adversaire », juge pour 20 Minutes Doug Heye. « Nikki Haley n’avait presque aucune structure de terrain dans l’Iowa. Son résultat est donc intéressant, mais elle aura besoin au minimum de talonner Donald Trump dans le New Hampshire », estime cet ancien porte-parole du parti républicain. Reste à voir si Nikki Haley osera attaquer frontalement Donald Trump sur le terrain judiciaire. Selon les sondages sortis des urnes, un républicain de l’Iowa sur 3 juge que le favori de la primaire ne serait « pas apte à être président » s’il était condamné au pénal par la justice.