Short un jour, short toujoursIls vivent toute l’année en bermuda… mais pourquoiiiiiiiiii ?

« Sentir le froid, c’est se sentir vivant »… Ils décident de vivre en short toute l’année

Short un jour, short toujoursAlors qu’une grande partie de la France affronte depuis ce mardi soir un épisode de froid, certains continuent de vivre en bermuda, assurant ne pas souffrir de la baisse drastique des températures
Vous avez tous déjà croisé un homme en short quand vous étiez glacé par le froid. Une image qui suscite autant d'admiration que d'incompréhension.
Vous avez tous déjà croisé un homme en short quand vous étiez glacé par le froid. Une image qui suscite autant d'admiration que d'incompréhension. - Montage R. Caucino/F. Scheiber/Canva / Canva
Camille Allain

Camille Allain

L'essentiel

  • Après un début d’hiver assez doux, la France a plongé dans des températures plus fraîches ces derniers jours.
  • Si certains frissonnent, d’autres s’affichent tranquillement en short ou tee-shirt, expliquant à qui veut l’entendre qu’ils n’ont « pas froid ».
  • Les hommes que nous avons interrogés expliquent qu’ils font le choix du short par confort, mais aussi par volonté de ne pas avoir trop chaud, même en hiver.

Personne ne les remarque tant que les températures sont clémentes. Tapis dans l’anonymat de la population, ils sont comme tout le monde. C’est quand vient l’hiver et son lot de températures glaciales que leur costume fait sensation. Qui ? Les adeptes du short. Alors qu’une bonne partie de la France grelotte depuis plus d’une semaine, ces hommes affichent avec fierté leur différence. En exhibant leurs mollets comme un pied de nez au froid, ils font frissonner tous ceux qui sont calfeutrés sous leur bonnet. Qui sont-ils ? Pourquoi font-ils cela ? 20 Minutes s’est entretenu avec ces professionnels du bermuda. Qui sont loin d’être fadas.

Samedi soir, Lucas était au Roazhon Park pour encourager le Stade Rennais. Comme des milliers de supporters, le Breton avait enfilé son maillot du SRFC et l’affichait en tribune. Sauf que lui, il n’avait que ça sur les épaules ! Alors que tout le stade était emmitouflé dans de vilaines doudounes et tremblait dans une température légèrement négative, Lucas avait choisi sa tenue habituelle : short, t-shirt et casquette. Son écharpe de supporter ? Il ne l’avait même pas enroulée ! « Je ne suis pas frileux, je ne l’ai jamais été. C’est comme ça », répond sobrement le Breton âgé de 32 ans. Pour justifier sa petite tenue, il n’est pas beaucoup plus bavard, comme si la question l’étonnait. « Je suis plus à l’aise comme ça. C’est un confort d’être en short. Ce que je n’aime pas, c’est quand on vient me toucher les bras ou les jambes pour vérifier si je ne suis pas froid ».

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Publiée sur X (ex-Twitter), la photo de cet alien a fait sensation, beaucoup s’étonnant de le voir ainsi braver le froid. Ce fut également le cas quand le basketteur américain Sam Merrill s’était exhibé en short lors de la venue des Cleveland Cavaliers à Paris en janvier. « Quand les gens me voient, ils ne comprennent pas. Ils ont une forme d’empathie qui fait qu’ils ont froid pour moi. C’est embêtant, parce que moi, je suis bien. Je ne suis pas fou, je n’ai juste pas le même rapport. Pour moi, sentir le froid, c’est se sentir vivant », témoigne Baptiste. Lui habite à Bordeaux et fait aussi partie du clan. Ce solide gaillard qui vit toute l’année en bermuda et en t-shirt admet subir des regards insistants et « bizarres » quand il affiche ses jambes dans le froid. « Je mets parfois un pantalon quand je sors en ville avec ma copine parce que ça lui fait plaisir. Sinon, les gens te regardent bizarrement. Moi, je m’en fous, j’assume. Mais elle, elle a parfois un peu honte ».

« On jouait dans la boue, sous la pluie »

Âgé de 32 ans, le Bordelais a pris goût au short lorsqu’il a commencé le rugby dans son Pays basque natal. « On jouait dans la boue, sous la pluie, dans la neige. Je crois que je m’y suis habitué ». Pour Charbel, la préférence pour le bermuda s’est déclarée plus tardivement. A son arrivée au CNRS de Montpellier en 2019, ce natif du Liban a suffoqué dans des locaux surchauffés. « Je venais à vélo et j’avais hyper chaud en arrivant. J’ai commencé à venir en short et c’était beaucoup plus confortable. Comme si c’était plus facile de me réguler ». A 29 ans, Charbel reconnaît cependant qu’il supporte « mal la chaleur », au point qu’il a effectué des analyses de la thyroïde. « Mais tout est normal chez moi. C’est juste que je n’ai jamais froid ».

Ceux que nous avons interrogés sont tous d’accord sur un point. S’ils choisissent le short, c’est avant tout pour une question de confort. « C’est là où tu es le plus à l’aise, tu n’es pas gêné. Pour moi, c’est une question de simplicité ». Jérôme est chauffeur de poids lourd en zone longue. Chaque jour, il passe huit ou neuf heures au volant de son camion, traversant la France plusieurs fois par semaine. A ses yeux, le short est le meilleur moyen de s’adapter aux différences de climat qu’il peut rencontrer. « Quand j’ai un peu froid, ce n’est jamais aux jambes. Je mets juste une veste et puis c’est bon ».

Nos quatre fantastiques ne sont pas les seuls à vivre ainsi toute l’année mais ils affichent tous quelques points communs : ils sont tous des hommes, plutôt solides et qui aiment bouger. Car soyons honnêtes, nous ne sommes pas tous égaux face aux variations du climat. Les hormones peuvent notamment jouer sur notre ressenti, expliquant, en partie, pourquoi les femmes sont souvent perçues comme plus frileuses que les hommes.

Ils ne sont jamais malades !

Des expériences menées sur des rongeurs avaient permis d’établir que des mâles privés de leur testostérone devenaient plus frileux, comme l’indique Le Monde. Voilà pourquoi les hommes ont tendance à mieux résister au froid quand ils sont jeunes que quand ils sont vieux, la production de testostérone diminuant avec l’âge. Le réchauffement du corps des femmes en période d’ovulation est aussi un facteur diminuant leur résistance au froid.

Tout savoir sur la nouvelle vague de froid

Les scientifiques ont également découvert que la graisse corporelle jouait également un rôle important dans la résistance à la fraîcheur, tout comme la masse musculaire. En général, les personnes plus sportives sont moins frileuses, leurs muscles générant davantage de chaleur au repos. « Ce qu’il faut, c’est rester actif et bouger », assure Baptiste, qui préconise aussi les bains ou douches à l’eau froide pour raffermir la peau. Qu’ils vivent en short, en t-shirt ou les deux, l’ensemble des hommes que nous avons interrogés sont par ailleurs catégoriques sur un point : ils ne sont presque jamais malades !