planons un peuPourquoi 2024 sera (quand même) cool dans l’Espace

Espace : Pourquoi l’année 2024 sera (quand même) riche et cool

planons un peuMalgré le décalage de la mission habitée vers la Lune Artémis 2, l’année 2024 reste stratégique et prometteuse en matière d'exploration et de missions spatiales
La sonde Hera de l'Agence spatiale européenne doit décoller en octobre 2024 vers l'astéroïde Dimorphos, déjà percuté en 2022 par la mission Dart de la Nasa. Elle revient enquêter sur nos capacités à éviter un jour une collision fatale pour la Terre.
La sonde Hera de l'Agence spatiale européenne doit décoller en octobre 2024 vers l'astéroïde Dimorphos, déjà percuté en 2022 par la mission Dart de la Nasa. Elle revient enquêter sur nos capacités à éviter un jour une collision fatale pour la Terre. - ESA / ESA
Hélène Ménal

Hélène Ménal

L'essentiel

  • Aucun humain n’approchera la Lune en 2024, mais des robots feront le job et bien d’autres aventures spatiales attendent curieux et spécialistes.
  • Du départ de l’enquêtrice Hera à l’expérience d’une nouvelle éclipse totale de Soleil, voici un petit tour des rendez-vous étoilés qui vont jalonner l’année.
  • En France, 2024 sera marquée par – on l’espère – le premier décollage depuis Kourou de la hautement stratégique fusée Ariane 6.

Autant évacuer tout de suite les mauvaises nouvelles. La Nasa s’est chargée de refroidir l’atmosphère post-réveillon en annonçant que, non, aucun astronaute ne sera de retour du côté de la Lune en cette année 2024. Il faudra attendre fin 2025 pour voir la mission habitée Artémis 2 faire le tour de l’astre de la nuit, et probablement 2026 pour voir un humain y reposer le pied. Pas de décollage non plus pour le premier rover franco-allemand Idéfix. Il devait embarquer en septembre en direction de Mars (plus exactement de sa lune Phobos), dans la mission nippone Martian Moons Exploration (MMX). Mais l’agence spatiale japonaise vient aussi de reporter ce voyage, capable de rapporter des échantillons, à 2026.

Mais ces retards au décollage n’empêcheront pas l’année spatiale 2024 d’être spéciale, riche en émotions, en promesses d’exploration et en frissons. 20 Minutes vous aide donc à cocher les moments où il faudra avoir la tête dans les étoiles

19 janvier : faute d’humains, les robots seront dans la Lune

En attendant les humains, ce sont les robots qui « vont jouer les éclaireurs sur la Lune, pour laquelle l’élan continue », assure Olivier Sanguy, responsable de l’actualité spatiale à la Cité de l’Espace de Toulouse. Le spécialiste donne rendez-vous dès le 19 janvier pour la mission japonaise SLIM (Smart lander for investigating Moon), à son avis « injustement méconnue ». « En raison d’une seconde de décalage dans les transmissions, il est impossible de télécommander un alunissage, explique-t-il. Soit on se pose à la hussarde, façon Apollo, quitte à rencontrer un obstacle, soit on utilise d’autres technologies ». Pour SLIM, les Japonais vont tester pour la première fois un procédé intégré « de reconnaissance faciale appliquée au sol lunaire », capable de repérer cratères ou rochers et de les éviter au dernier moment.

En mai normalement, les Chinois – qui annoncent un vol habité pour 2029 – doivent réaliser une autre prouesse lunaire avec leur mission Chang’e 6. Elle doit rapporter pour la toute première fois des échantillons de la face cachée. Et permettre aussi, soyons chauvins, a l’instrument français DORN de mesurer les émanations de radon.

8 avril : l’éclipse solaire totale

Envie d’un moment mystique ou magique ? Il est encore temps de prendre vos billets pour le Texas, le nord du Mexique ou même l’est du Canada, les spots principaux pour assister à l’éclipse totale de Soleil du 8 avril. Les spécialistes prédisent une occultation totale du Soleil par la Lune pouvant durer jusqu’à 4 minutes.

Alors que l’éclipse totale suivante, celle du 12 août 2026, ne sera vraiment impressionnante que vue de Sibérie ou du Pôle Nord, celle de cette année – la quinzième du XXIe siècle tout de même – promet d’être extrêmement médiatisée. « Nous sommes dans une bande géographique très habitée avec potentiellement de fortes possibilités de déplacements des populations, ce sera donc une éclipse très suivie », prédit Olivier Sanguy. La Nasa prévoit d’en faire des tonnes sur la vulgarisation astronomique, histoire de faire redescendre quelques « terreplatistes ».

A partir du 15 juin : le lancement stratégique d’Ariane 6

L’Europe spatiale, qui n’a tiré que trois fusées en 2023 contre 107 pour la seule firme Space X d’Elon Musk, retient son souffle en attendant de retrouver un accès indépendant à l’Espace pour lancer ses satellites institutionnels et commerciaux. Tout repose sur le vol inaugural du lanceur Ariane 6, qui a désormais quatre ans de retard. Le décollage depuis Kourou est pour l’heure annoncé par l’Agence spatiale européenne (ESA) entre le 15 juin et le 31 juillet.

Octobre : la sonde Hera de retour sur « les lieux du crime »

La survie de l’humanité tiendra peut-être un jour à la réussite de la mission du « soldat » Hera. Cette sonde de l’ESA doit décoller en octobre vers le minuscule astéroïde Dimorphos. Une vieille connaissance désormais, puisque c’est lui qui a été percuté le 26 septembre 2022, façon Bruce Willis dans Armageddon, par la mission Dart de la Nasa.

Ce test, réalisé pour savoir si l’on pourra dévier un jour un objet céleste menaçant la Terre, a été une réussite : un cratère de 17 mètres s’est formé sur Dimorphos, et son orbite autour de l’astéroïde – plus gros – Didymos a été modifiée. Hera est chargée de « retourner sur la scène du crime » pour recueillir d’autres données sur les conséquences de la collision permettant de renforcer notre système de défense planétaire.

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