DEMOGRAPHIEMoins de bébés, plus d’habitants… la population française en 5 chiffres

Insee : Moins de bébés, un peu plus d’habitants… la population française en cinq chiffres

DEMOGRAPHIEAu 1er janvier, 68.373.000 personnes vivaient dans une France vieillissante marquée par un nombre de naissances au plus bas depuis 1946
Une foule à Nice Le 9 décembre 2023 (illustration).
Une foule à Nice Le 9 décembre 2023 (illustration). - SYSPEO / SIPA
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

L'essentiel

  • Dans sa dernière étude sur la population française, l’Insee révèle que 68.373.000 personnes vivaient en France au 1er janvier 2024.
  • Le solde naturel, à savoir la différence entre le nombre de naissances et de décès, s’est établi à +47.000 personnes. Un chiffre au plus bas depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale principalement du fait de la baisse des naissances (678.000, -6,6 %) plus rapide que celle des décès (631.000, -6,5 %).
  • Les 65 ans ou plus représentent 21,5 % de la population, les moins de 15 ans comptent eux pour 17 %.

La France compte un peu plus d’habitants mais fait moins d’enfants. C’est le constat livré mardi par le bilan démographique de l’Insee, montrant un pays vieillissant. De la croissance de la population, au nombre de mariages en passant par la pyramide des âges, 20 Minutes vous dévoile les chiffres à connaître sur la population française.

  • Légère croissance de la population

Au 1er janvier 2024, 68.373.000 personnes vivaient en France, dont 66,1 millions en métropole et 2,2 millions dans les cinq départements d’outre-mer. Comme en 2022, la population a augmenté de 0,3 %, un rythme de croissance qui ralentit par rapport aux +0,4 % en 2019, 2020 et 2021 et +0,5 % en 2017 et 2018.

Cette hausse est principalement liée au solde migratoire (estimé à +183.000 personnes), soit la différence entre le nombre personnes entrées et celles sorties du territoire. Elle a également été tirée par le solde naturel de la population, à savoir la différence entre le nombre de naissances et de décès. Ce solde, qui s’est élevé à +47.000 personnes, a toutefois atteint son « plus bas niveau depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale », précise l’Institut national de la statistique dans ce bilan démographique annuel.

  • Forte baisse des naissances

Le bas niveau du solde naturel s’explique principalement par la baisse des naissances, plus rapide que celle des décès. En 2023, 678.000 bébés ont vu le jour dans le pays, soit 6,6 % de moins que l’année précédente, ce qui correspond au plus faible nombre de naissances sur un an depuis 1946.

Ce recul de la natalité est surtout dû à la baisse du taux de fécondité, qui s’est établi à 1,68 enfant par femme l’an dernier, contre 1,79 en 2022. Il avait diminué chaque année entre 2015 et 2020, après avoir oscillé autour de deux enfants par femme entre 2006 et 2014. En 2023, ce taux de fécondité baisse pour les femmes de tout âge, y compris pour celles âgées de 30 ans ou plus, « pas ou peu concernées par le recul de la fécondité » avant la crise sanitaire du Covid-19.

Plaidant pour une « relance de la natalité », Emmanuel Macron a annoncé mardi soir lors de sa conférence de presse la création d’un « congé de naissance » pour remplacer le congé parental actuel, ainsi que le lancement d’un « grand plan » pour lutter contre le fléau de « l’infertilité ». Mais pour Sylvie Le Minez, responsable de l’unité des études démographiques de l’Insee, « il y a sans doute énormément de facteurs en jeu » comme « le contexte économique de forte inflation » et l’enjeu de « conciliation entre vie familiale et (vie) professionnelle » qui pourraient refroidir certains d’avoir des enfants.

La France restait toutefois en 2021 (dernier comparatif possible) le pays le plus fécond de l’Union européenne, avec 1,84 enfant par femme, selon Eurostat.

  • Beaucoup moins de décès

Pour 2023, l’Insee comptabilise 631.000 décès, un nombre en recul de 6,5 % par rapport à 2022, année marquée par les conséquences de la pandémie de Covid-19 et des épisodes de fortes chaleurs. En 2023, les épisodes caniculaires de l’été ont par contre été « nettement moins meurtriers ».

Quant à l’espérance de vie à la naissance, elle a fortement progressé pour s’établir à 85,7 ans pour les femmes (+0,6 an) et à 80 ans (+0,7) pour les hommes, une première. Depuis le milieu des années 1990, elle croît moins vite pour les femmes que pour les hommes, réduisant ainsi l’écart entre les deux sexes.

  • Une population vieillissante

Concernant la pyramide des âges, au 1er janvier 2024, 21,5 % des habitants avaient 65 ans ou plus. La tendance n’est pas nouvelle : cette proportion augmente en effet depuis plus de trente ans. Et le vieillissement de la population s’accélère depuis le milieu des années 2010, avec l’arrivée à ces âges des générations nombreuses du baby-boom. Les moins de 15 ans représentaient eux en début d’année 17 % de la population.

  • Mariages et Pacs restent à un niveau élevé

Quelque 242.000 mariages ont été célébrés en France l’an dernier, dont 235.000 entre personnes de sexe différent et 7.000 entre personnes de même sexe. Le nombre de mariages se stabilise au niveau élevé de 2022, ce qui s’explique en partie par un rattrapage des unions reportées pendant la pandémie, selon l’Insee. Le nombre de Pacs se situe également à un niveau élevé (210.000), comme l’année précédente.