mauvais élèveL’école Stanislas choisie par la ministre de l’Education pas si exemplaire

Polémique Oudéa-Castéra : Homophobie, sexisme… Des « dérives » au collège Stanislas

mauvais élèveUn rapport de l’Inspection générale de l’Education nationale rapporte des pratiques non conformes avec la loi à l’école privée catholique Stanislas, à Paris
Le devanture du collège privé catholique Stanislas à Paris.
Le devanture du collège privé catholique Stanislas à Paris. - ALI/SIPA / SIPA
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Nouveau rebond dans la polémique déclenchée par la ministre de l’Education nationale. Alors qu’Amélie Oudéa-Castéra s’est une nouvelle fois excusée mercredi matin auprès des enseignants de l’établissement Littré d’où elle a retiré ses enfants, c’est le collège privé catholique Stanislas où ils sont actuellement scolarisés qui est dans le viseur.

Un rapport de l’Inspection générale de l’Education nationale, révélé mardi par Mediapart, fait état de « dérives » homophobes et sexistes et des pratiques non conformes avec la loi. Tour d’horizon.

Des cours de catéchisme obligatoires

Ce rapport de 30 pages, remis au ministère de l’Education le 1er août évoque notamment des « dérives dans l’application du contrat d’association » avec l’Etat de l’établissement, qui accueille des élèves de la maternelle aux classes préparatoires : les cours d’enseignement de la religion catholique y sont obligatoires, ce qui n’est « pas conforme » avec la loi, indique le document, publié en intégralité par Mediapart.

Propos homophobes et anti-avortement

Il révèle également des cas de « dérives » lors de ces cours, dans laquelle des intervenants tiennent des propos homophobes, anti-avortement ou font la promotion des thérapies de conversion, ces catéchistes exprimant « des convictions personnelles qui outrepassent les positions de l’Église catholique, par exemple sur l’IVG » ou « susceptibles d’être qualifiées pénalement sur l’homosexualité ».

Les IST tues en SVT

Ce rapport relève par ailleurs des manquements dans l’application des programmes officiels sur l’éducation à la sexualité, avec notamment « le parti pris de certains professeurs de SVT de ne pas parler des infections sexuellement transmissibles (IST) ».

Ces prises de position, auxquelles s’ajoutent certains « propos tenus lors des conférences d’éducation à la sexualité sur les dangers de la contraception chimique » et des « dérives relevées en catéchèse », sont susceptibles « de porter atteinte à la santé des élèves ».

Le sexisme dans les couloirs

Le rapport met également en exergue « des choix et des comportements qui entretiennent les stéréotypes de sexe », avec notamment « une attention particulière à la tenue des jeunes filles empreinte de sexisme ».

L’Inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche (IGESR) avait été « saisie le 22 février » 2023 par le ministre de l’Education d’une demande d’enquête administrative, suite à des articles de presse pointant des accusations de dérives homophobes et sexistes au sein du lycée Stanislas.

Un « plan d’action » prévu

« Ce rapport a été commandé en février 2023, et bouclé début août 2023. Et aussitôt Gabriel Attal [alors ministre de l’Education] a demandé au rectorat et à l’inspection générale de suivre un plan d’action qui fait presque 15 mesures, a déclaré Amélie Oudéa-Castéra sur France 2. « Ce plan d’action sera suivi avec toute la rigueur nécessaire », a-t-elle ajouté.

« Je précise que ce rapport ne remonte aucun fait d’homophobie, ni aucun cas de harcèlement. Le seul cas d’homophobie a fait l’objet d’un signalement au procureur via la procédure de l’article 40 », a encore dit la ministre, au cœur d’une polémique depuis vendredi.