Essai BYD Seal : Tesla a du souci à se faire

Qui arrêtera BYD ? Récemment arrivé en Europe, le constructeur chinois est parvenu à s’imposer comme l’un des plus sérieux concurrents de Tesla, avec qui il se dispute la première place du marché mondial de la voiture électrique. Sa nouvelle berline Seal, qui débarque tout juste en France, fait monter encore d’un cran la pression qui pèse sur le constructeur américain.

Avec sa silhouette trois volumes, ses lignes claires et son design épuré, la Model 3 est directement dans le viseur. Cela se confirme à bord avec une présentation minimaliste, et un tableau de bord flanqué d’une gigantesque dalle tactile de 15,4 pouces, gimmick Tesla. Mais la Seal s’en démarque par la qualité de sa présentation, au dessin bien moins simpliste que l’Américaine, qui plus est avec une variété et une qualité de matériaux supérieures.

On apprécie aussi le toit vitré panoramique, le confort des sièges Sport, mais aussi la présence des bonnes vieilles commandes physiques pour les fonctions d’usage. Le volume de coffre, en revanche, se révèle juste (malgré les 53 litres additionnels du coffre avant) : il faut se contenter de 400 litres seulement.

Comme une thermique

Là où la Seal surprend le plus, c’est au volant ! C’est là qu’on réalise vraiment les progrès qu’ont fait les constructeurs chinois, et notamment BYD, en si peu de temps. Première surprise : la précision de sa direction. Ça peut paraître anecdotique, mais la plupart des voitures électriques ont une conduite totalement aseptisée, à cause d’une direction mollassonne qui virevolte en ligne droite et donne l’impression de conduire un « jouet ». Et bien pas ici ! Elle est ferme et accompagne le mouvement avec beaucoup de maîtrise, comme sur une thermique : un gage tout autant de confort que de sécurité.

La suspension multibras à l’arrière et la transmission intégrale, qui équipent notre version d’essai, ne sont pas étrangères à cette étonnante stabilité. Cette dernière gère intelligemment la répartition du couple aux quatre roues en fonction des conditions de route, pour éviter les ballottements même dans les virages les plus serrés. Les routes du Médoc sont pourtant capricieuses !

Sans compromis

Les deux moteurs électriques développent 530 chevaux de puissance combinée, contre 312 chevaux en version mono moteur à deux roues motrices. En revanche, la batterie est la même sur les deux versions : avec 82,5 kWh de capacité, elle fournit des autonomies respectives de 570 et 520 kilomètres, aidée par une pompe à chaleur montée en série.

Point noir ? Sa consommation, plus élevée que les chiffres indiqués (18,2 kWh/100km). Mais, avec 150 kW de puissance acceptée, la BYD Seal peut être rechargée de 30 % à 80 % en vingt-six minutes, ce qui reste correct. Pour le reste, sa dotation en équipements complète dès l’entrée de gamme Design, et ses tarifs serrés (à partir de 46.990 euros), en font une alternative plus que sérieuse à la concurrence pourtant bien installée.

Et le jury européen de la Voiture de l’année semble aussi de cet avis, puisqu’il l’a retenue parmi les sept prétendantes au titre 2024.