Pourquoi les Anglais roulent-ils à gauche ?

Spontanément, on se dit que conduire à droite ou à gauche est un choix purement arbitraire. Après tout, les prises électriques sont différentes d’un pays à l’autre. Dans le cas de la conduite, il est vrai que c’est une décision réglementaire, mais elle trouve ses racines dans une réalité historique.

Chevauchait-on à droite ou à gauche ?

Pendant des millénaires, les routes étaient empruntées non pas par des voitures, mais par des cavaliers. Voyager n’était pas sans risques : entre les guerres et les bandits de grand chemin, mieux valait s’armer d’une épée. Or, la majorité des cavaliers étaient droitiers. C’est ainsi que depuis au moins l’Antiquité, l’habitude fut prise de chevaucher à gauche des chemins : en cas de rencontre avec un individu hostile, il était plus facile de dégainer à temps et de croiser le fer.

L’avènement du « conestoga »

Au début du XVIIIe siècle, le « conestoga » s’impose sur les routes américaines, puis dans le reste du monde. Ce chariot volumineux, tiré par plusieurs chevaux, était plus facile à manier si le cocher s’asseyait sur le dernier animal à gauche. L’habitude vint alors de rouler à droite. D’une part, la visibilité était meilleure si l’on croisait un autre chariot, car on voulait éviter que les roues de deux véhicules s’entrechoquent. D’autre part, comme on fouettait les chevaux de la main droite, cela évitait de blesser par accident le cocher d’en face.

Le temps des réglementations

Au Royaume-Uni, les petits chemins rendaient ces véhicules peu pratiques, aussi conserva-t-on l’habitude de rouler à gauche. Un premier décret britannique légiféra en ce sens dès 1773. En Amérique du Nord et en France, les premières lois imposant la conduite à droite arrivent deux décennies plus tard. Aujourd’hui, la majorité du globe a suivi notre exemple, mais les anciennes colonies britanniques persistent à rouler à gauche. Pour savoir qui conduit comment, vous pouvez consulter cette carte du monde.