CRISEFace à la colère des agriculteurs, Gabriel Attal reçoit ce lundi la FNSEA

Agriculture : Face à la colère des agriculteurs, Gabriel Attal reçoit ce lundi la FNSEA

CRISEDans plusieurs pays européens, dont la France, les agriculteurs sont en colère du fait d’un sentiment d'« abandon » des pouvoirs publics dans un contexte difficile de transition climatique
A64 investie, centrale de Golfech bloquée... Les agriculteurs en colère lancent de nouvelles actions
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Gabriel Attal va tenter ce lundi de déminer le dossier agricole. Face à la colère des agriculteurs qui se propage en Europe sans épargner la France, il va recevoir à 18 heures à Matignon la puissante FNSEA ainsi que les Jeunes agriculteurs.

Les deux syndicats attendent des « actes concrets » après le report de « quelques semaines » d’un projet de loi qui doit être étoffé. « Nos agriculteurs ne sont pas des bandits, des pollueurs, des personnes qui torturent les animaux, comme on peut l’entendre parfois », a lancé le Premier ministre samedi dans le Rhône, en signe d’apaisement.

L’exécutif redoute l’embrasement

Il faut dire que la colère gronde. Depuis jeudi soir, plusieurs dizaines d’exploitants bloquent l’autoroute A64, à hauteur de Carbonne, en Haute-Garonne. Une action provoquée par des charges financières et des normes environnementales jugées trop lourdes. La hausse progressive de la fiscalité sur le gazole non routier (GNR) amplifie le ras-le-bol.

Le gouvernement craint un embrasement alors que des Pays-Bas à la Roumanie en passant par la Pologne ou l’Allemagne, les agriculteurs multiplient les actions contre la hausse des taxes et le Green Deal européen. Le tout, sur fond d’inflation et de concurrence des importations ukrainiennes. Le Royaume-Uni n’est pas épargné : des producteurs de fruits et légumes vont également manifester ce lundi devant le Parlement à Londres.

En France, la profession est aussi échaudée par les reports successifs du projet de loi agriculture, promis il y a plus d’un an par Emmanuel Macron et finalement moins ambitieux que la « loi d’orientation agricole » initialement annoncée. Dimanche, le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau a annoncé un nouveau délai. Le texte, qui devait être présenté mercredi en Conseil des ministres, ne le sera que dans « quelques semaines » avec pour objectif d’être débattu au Parlement « au premier semestre 2024 ».

Une profession marquée par le vieillissement

« On n’est plus à une semaine près », a réagi le vice-président de la FNSEA Luc Smessaert. Il réclame notamment « d’arrêter la surtransposition » des normes européennes et « d’appliquer à 100 % » la loi Egalim de 2021, qui vise à protéger la rémunération des agriculteurs.

Le projet de loi entend favoriser le renouvellement des générations en agriculture, une nécessité à l’heure où la population des près de 500.000 chefs d’exploitation vieillit. « Une simplification drastique des normes » est nécessaire, a en outre estimé le ministre de l’Économie Bruno Le Maire sur TF1. Le ministère de l’Agriculture s’est pour sa part félicité du budget « historique » - 4 milliards d’euros pour les trois prochaines années dont 1,3 milliard en 2024, dévolu à l’agriculture.

A défaut d’avancée rapide, la FNSEA a déjà menacé d’amplifier les actions et de chahuter la visite d’Emmanuel Macron au Salon de l’agriculture, qui se tiendra à partir du 24 février à Paris. Du côté de Bruxelles, une réunion des ministres de l’Agriculture est prévue en début de semaine.