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Les représentants de la Coordination rurale, deuxième syndicat agricole français, ont jugé « constructif » leur entretien mardi avec Gabriel Attal. Mais ils n’ont pas appelé à lever leurs blocages en attendant des mesures « concrètes » et « rapides » du gouvernement. « On continue à siéger et on attend ces mesures avant de quitter » les points de blocage, a affirmé Véronique Le Floc’h, présidente du syndicat, à l’issue d’un échange d’une heure et demi avec le Premier ministre.

Les agriculteurs protestent notamment contre des charges financières et des normes environnementales jugées trop lourdes. La représentante de la Coordination rurale a entre autres réclamé un « retour en arrière » sur le gazole non routier (GNR), pour lequel les agriculteurs bénéficient d’une fiscalité allégée, mais que le gouvernement a remise en cause. Elle a également demandé la suppression des frais de succession pour la transmission des exploitations « dans le cadre familial ».

Le secrétaire général du syndicat, Christian Convers, qui a trouvé le chef du gouvernement « vraiment à l’écoute », a encore souhaité « un moratoire » d’un an sur les sanctions associées aux contrôles ainsi qu’une « année blanche » pour les prêts des agriculteurs. « Les agriculteurs ne vont pas se satisfaire d’annonces de communication […] Maintenant, il nous faut des décisions concrètes, a prévenu Christian Convers. Sinon les agriculteurs, ils ne vont pas s’arrêter là. Il y a une désespérance qui s’est vraiment installée. »

Le thread de nos collègues de 20 Minutes à Rennes.

Entre 120 et 150 agriculteurs bloquent une plateforme logistique du groupe de grande distribution Leclerc à Castelnaudary (Aude). « On est à la plateforme Socamil à 150 (manifestants) et 50 tracteurs et on veut faire pression sur Michel-Edouard Leclerc qui fait de la fausse communication », a déclaré à l’AFP Jérôme Barthès, vice-président des JA de l’Aude, la préfecture confirmant le blocage des « accès à la Socamil par 120 personnes environ ».

La marge sur les produits agricoles, « c’est lui qui la prend, c’est pas les agriculteurs », a martelé Jérôme Barthès, demandant à ce que Michel-Edouard Leclerc, médiatique représentant du leader de la grande distribution E. Leclerc « descende à Castelnaudary pour discuter ». « C’est un blocage à durée indéterminée tant qu’on n’a pas obtenu ce qu’on veut », a-t-il ajouté.

Les éleveurs de bovins ont reproché ce mardi au gouvernement de s’être montré « ambigu » en poussant pour une baisse du coût de l’alimentation des Français au risque de détériorer les revenus des agriculteurs. Alors que les éleveurs de vaches à viande figurent parmi les plus faibles revenus agricoles, Patrick Bénézit, le président de la Fédération nationale bovine (FNB), association spécialisée du syndicat majoritaire FNSEA, juge notamment que le gouvernement manque d’allant à faire appliquer les lois dites Egalim qui devaient assurer que les agriculteurs ne soient payés en deçà de leurs coûts de production.

Il estime même que le ministre de l’Économie Bruno Le Maire « encourage les distributeurs à contourner » ces lois dans l’espoir de faire baisser les prix dans les rayons. « Parce que le discours que nous avons depuis plusieurs mois de la part de Bercy, c’est un discours qui vise à autoriser la grande distribution à faire une pression maximale sur les fournisseurs et donc à autoriser les fournisseurs à faire une pression maximale sur les producteurs », selon cet éleveur du Cantal, aussi deuxième vice-président de la FNSEA. Les agriculteurs craignent une nouvelle fois de faire les frais des négociations commerciales qui se jouent actuellement entre les enseignes de supermarchés et leurs fournisseurs de l’industrie.

Et la société de transports bordelaise prévient déjà ses usagers et usagères.

D'après la préfecture du Finistère, des actions de blocage par les agriculteurs on démarré sur la RN165 à hauteur de Quimper. Des actions similaires devraient être menées dans le secteur de Morlaix sur la RN12. Il est conseillé aux usagers d'anticiper ou de reporter leurs déplacements.

Vu que l’autoroute A7, qui permet de descendre vers Marseille (ou de monter vers Lyon, c’est selon) est bloquée dans les deux sens, la préfecture de l’Isère a mis en place le plan au charmant nom de « PaLoMar », pour dévier les flux entre Paris et Marseille… via Grenoble. Les usagers en provenance du sud de la France devront emprunter les itinéraires conseillés en fonction de leur provenance l’A51 et l’A49, A48, A43 pour rejoindre Lyon. Depuis le nord, à Chanas, en Isère, la sortie est obligatoire en venant de Lyon, les véhicules légers sont redirigés vers la départementale 86 et les poids lourds sont réorientés vers la nationale 7.

Gabriel Attal a fustigé les « larmes de crocodile » de la gauche à l’égard des agriculteurs qui multiplient les actions en France comme ailleurs en Europe, protestant notamment contre des charges financières et des normes environnementales jugées trop lourdes. « A chaque fois que nos agriculteurs, que nos éleveurs familiaux, ont un projet d’extension de leur élevage » ou « qu’un projet est lancé […] sur une retenue d’eau pour lutter contre la sécheresse, sur des investissements pour nos exploitations, ce sont vos amis qui s’y opposent », a-t-il énuméré en visant surtout insoumis et écologistes.

« A chaque problème, vous répondez par une norme. À chaque difficulté, vous répondez en général en pointant du doigt nos agriculteurs », a dénoncé Gabriel Attal. « Certains discours portés sur nos agriculteurs les présentent comme des bandits, comme des pollueurs de nos terres, comme des tortionnaires de leurs animaux. On aimerait aussi entendre vos indignations et votre défense du modèle agricole », a-t-il poursuivi.

Première région agricole française, la Bretagne est pour l’heure assez discrète sur le plan des actions de blocage. Si plusieurs actions sont annoncées dans les jours à venir, les responsables syndicaux locaux ne veulent pas s’emballer. « Nous n’avons pas envie de tout casser, on peut faire des actions relayées mais comprises », a fait savoir la FDSEA du Morbihan à nos confrères de Ouest-France.

Petite info service si vous nous écoutez en roulant dans le sud-est de la France : « En raison des manifestations qui affectent les conditions de circulation sur plusieurs axes du réseau VINCI Autoroutes, les fermetures nocturnes qui étaient prévues au niveau de la bifurcation A7/A54 le mardi 23 et le mercredi 24 janvier sont annulées », indique le concessionnaire.

«Le Président de la République et le gouvernement doivent répondre à cette question : que veulent-ils ? laisser nos agriculteurs produire et ou les laisser disparaître ? », s'interroge Xavier Bertrand, président des Hauts-de-France, en visite sur un point de blocage à Beauvais, dans l'Oise.

D’un côté, le député socialiste explique que la grogne des agriculteurs est la conséquence des méfaits du libéralisme. De l’autre, André Villiers, député Horizon (le parti d’Edouard Philippe, allié des macronistes) dit que les agriculteurs sont épris d’indépendances et de liberté et qu’on les entrave. Faites votre choix.

Ça a d’ailleurs démarré avec Dominique Potier, dépité socialiste et « paysan ».

A 14h30, 55 tracteurs, 32 véhicules légers et 110 manifestants sont regroupés au niveau du péage Jules Vernes, sur l'A29, et mettent en place un barrage filtrant. 4 kilomètres de bouchon sont formés dans le sens Saint-Quentin / Amiens.

Et oui, il n'y a pas que la FNSEA. Gabriel Attal recevra la Coordination rurale mardi soir, puis la Confédération paysanne mercredi matin, ont indiqué les 2e et 3e syndicats agricoles français à l'AFP, regrettant que le Premier ministre n'ait dans un premier temps reçu que la puissante FNSEA et le mouvement des Jeunes agriculteurs. « Nous serons reçus ce soir à 17h à Matignon », a confirmé Véronique Le Floch, présidente de la Coordination rurale.

Une centaine d'agriculteurs et une cinquantaine de tracteurs bloquent l'autoroute.

C'est ce que rapporte le quotidien La Provence. La profession était moins mobilisée jusqu'à présent en Provence-Alpes-Côte-d'Azur. Une première opération pourrait avoir lieu mercredi dans le Vaucluse.

C'est ce que souhaite le chef de l'Etat en réponse au mouvement de contestation des agriculteurs: « J'ai demandé au gouvernement d'être pleinement mobilisé pour apporter des solutions concrètes aux difficultés ».