ENQUÊTEClassée sans suite, la plainte de Lina pour viol réétudiée

Disparition de Lina : Sa plainte pour viol en réunion, classée sans suite il y a plus d’un an, réétudiée

ENQUÊTEUne « nouvelle étude juridique » de la plainte déposée par Lina, qui n’avait jusqu’ici pas donné lieu à des poursuites
Saint-Blaise-la-Roche, village du Bas-Rhin, où a disparu l'adolescente de 15 ans Lina samedi, le 23 septembre 2023.
Saint-Blaise-la-Roche, village du Bas-Rhin, où a disparu l'adolescente de 15 ans Lina samedi, le 23 septembre 2023. - CHRISTINE BIAU/SIPA / SIPA
Gilles Varela

G.V. avec AFP

Dans le peu d’information qui filtre de l’enquête concernant la disparition de Lina, 15 ans, qui s’est volatilisée il y a quatre mois jour pour jour dans le Bas-Rhin, le parquet de Saverne a annoncé avoir procédé à une « nouvelle étude juridique » de la plainte déposée par l'adolescente en juin 2022. Une plainte pour viol déposée un an avant sa disparition, qui n’a jusqu’ici pas donné lieu à des poursuites.

Un an et demi avant sa disparition à Saint-Blaise-la-Roche, le 23 septembre dernier, Lina avait accusé deux jeunes majeurs de l’avoir violée. Lina, alors âgée de 13 ans, avait porté plainte en juin 2022 pour des faits qualifiés de « viol en réunion ». « Cette plainte avait donné lieu à une enquête à l’issue de laquelle une première analyse juridique a été effectuée. Celle-ci n’avait pas permis de suffisamment caractériser les faits », indique la procureure de Saverne, Aline Clérot.

La mère de Lina « stupéfaite »

Selon le quotidien Dernières Nouvelles d’Alsace, deux hommes majeurs ont reconnu des relations sexuelles, tout en affirmant qu’il s’agissait de rapports consentis. Cependant, « dès l’ouverture de l’enquête en disparition inquiétante de Lina, ces informations ont été immédiatement communiquées et exploitées par les enquêteurs », poursuit la magistrate. Par ailleurs, « une nouvelle étude juridique de la procédure a été effectuée » et « donnera lieu à une décision dans les prochaines semaines », ajoute la procureure. Pour rappel, la disparition fait l’objet d’une enquête, ouverte par le parquet de Saverne et désormais menée par une juge d’instruction de Strasbourg.

Une annonce qui laisse amère la mère de la jeune fille, qui se dit, rapporte son avocat Maître Matthieu Airoldi, « stupéfaite d’apprendre ce revirement du parquet et s’étonne qu’il ait fallu attendre que Lina fasse l’objet d’un enlèvement pour que la décision initiale de classement sans suite soit revue ». « Elle regrette amèrement que toutes ces informations lui aient été communiquées par voie de presse, et non par le parquet de Saverne directement, d’autant plus qu’elle a eu un certain nombre de contacts avec les gendarmes, auprès de qui elle a évoqué cette plainte, sans qu’on ne la tienne informée », a-t-il ajouté. « Cela la laisse songeuse sur la qualité du travail et l’attention portée à une plainte d’une jeune fille de 13 ans, âge auquel le consentement ne peut pas se démontrer. »