récap'Que sait-on sur l’accident au niveau d’un barrage d’agriculteurs en Ariège ?

Manifestation des agriculteurs : Bilan des victimes, enquête, rumeur… Le point sur l’accident en Ariège

récap'Les faits se sont produits ce matin, vers 5h45, aux abords d’un barrage agricole sur la RN20, à Pamiers. Le bilan provisoire est d’un mort et deux blessés
Une femme a été tuée et sa fille et son mari blessés, écrasés par un véhicule à l'aube du 23 janvier 2024 à un barrage routier d'agriculteurs à Pamiers, dans l'Ariège.
Une femme a été tuée et sa fille et son mari blessés, écrasés par un véhicule à l'aube du 23 janvier 2024 à un barrage routier d'agriculteurs à Pamiers, dans l'Ariège. - AFP / AFP
M.F, M.P. et AFP

M.F, M.P. et AFP

L'essentiel

  • Ce matin, aux alentours de 5h45, un accident est survenu au niveau d’un barrage agricole sur la RN20, à proximité de Pamiers, en Ariège. Une voiture a percuté un mur de bottes de foin, en pleine nuit, alors que la route n’était pas éclairée et que des agriculteurs avaient lancé, la veille, un barrage routier.
  • Une agricultrice âgée d’une trentaine d’années, est décédée. Son mari ainsi que leur fille de 14 ans ont été évacués vers des centres hospitaliers distincts. L’adolescente est dans un état préoccupant.
  • Si les circonstances du drame sont encore floues, les premiers éléments laissent penser que l’acte n’est pas « intentionnel ». Une enquête est toujours en cours pour déterminer les circonstances exactes de l’incident. 20 Minutes fait le point.

Etat de choc pour les agriculteurs en colère. Ce matin, vers 5h45, l’une de leurs consœurs, qui exerçait en Ariège, et qui était présente sur le barrage de la RN20, à Pamiers, à hauteur du pont de la RD119, a été tuée dans des circonstances dramatiques. 20 Minutes fait le point sur ce drame alors que le procureur de Foix et le préfet de l’Ariège viennent de prendre la parole

Que s’est-il passé ce mardi matin à Pamiers ?

Une agricultrice a été tuée, son mari et sa fille adolescente ont été grièvement blessés, après avoir été renversés mardi à l’aube sur un barrage routier d’agriculteurs à Pamiers, dans l’Ariège. Dans un communiqué, la préfecture de l’Ariège a fait état d’une « personne décédée » et de « deux blessés graves » dans « un grave accident de la circulation » survenu à 5h45 à Pamiers « sur les lieux de la manifestation agricole ». La préfecture confirmait alors les propos du président de la FNSEA Arnaud Rousseau, invité de la matinale de RMC.

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« Je viens d’apprendre qu’un accident de la route est arrivé dans l’Ariège à Pamiers et que trois de nos adhérents ont subi un grave accident » près d’un point de blocage, avait déclaré Arnaud Rousseau. « Une femme est décédée, son mari et sa fille sont dans un état compliqué visiblement et pris en charge rapidement par l’ensemble des services du Samu », a-t-il ajouté en précisant n’avoir pas plus de détails sur les circonstances du drame.

L’agricultrice décédée, âgée d’une trentaine d’années, était éleveuse de vaches limousines et productrice de maïs semence dans le village de Saint-Felix-de-Tournegat, à quelques kilomètres de Pamiers. Son mari et sa fille adolescente sont dans un état très grave, « avec pronostic vital engagé », selon Jérôme Bayle, figure de la mobilisation des agriculteurs et ami de la victime. Le père de famille, âgé d’une quarantaine d’années, a été évacué vers le Centre hospitalier intercommunal des vallées d’Ariège (Chiva), situé près de Foix, selon les informations du parquet.

Un temps annoncée « décédée à la suite de ses blessures » et ce, vers 12h30, l’adolescente, âgée de 14 ans, est finalement gravement blessée. Le parquet a assuré avoir communiqué son décès sur la foi d’une « information erronée ».

Où en est l’enquête ?

L’enquête judiciaire, confiée au commissariat de Pamiers, a été ouverte en flagrance des chefs « d’homicide involontaire aggravé et de blessures aggravées ». Alors que des rumeurs circulaient sur un geste délibéré du conducteur, le parquet de Foix ainsi que la préfecture de l’Ariège ont d’emblée alerté la population quant à la circulation de fausses informations concernant le drame et invitent à la plus grande prudence.

D’après les premiers éléments de l’enquête communiqués par le procureur, le véhicule circulant dans le sens Toulouse-Andorre, « avec à son bord un couple et une de leurs amies, tous trois de nationalité étrangère, a emprunté la route nationale 20, malgré le dispositif mis en place pour en interdire l’accès ». Lors d’une conférence de presse, le préfet de l’Ariège, Simon Bertoux, a indiqué que ces trois personnes étaient de nationalité arménienne.

Notre dossier sur les manifestations des agriculteurs

« En circulant sur la double voie, leur véhicule a percuté, en pleine nuit, et sans éclairage public à proximité, un mur de bottes de paille […] Le véhicule a alors percuté trois personnes, avant de finir sa course contre la remorque d’un tracteur », a encore expliqué le procureur. Un parquet de Foix qui a précisé qu’au « regard des tout premiers éléments de l’enquête, qui débute à peine, les faits en cause ne paraissent pas revêtir un caractère intentionnel ». Quant au dépistage réalisé en matière d'alcoolémie et de stupéfiants sur le conducteur, âgé de 44 ans et inconnu des services de justice, ils se sont révélés négatifs. Les trois occupants de la voiture ont été placés en garde à vue et seront entendus très rapidement.

Quelles sont les réactions ?

Le barrage routier avait été dressé la veille par des agriculteurs de l’Ariège, dans le cadre du mouvement de protestation national. Le syndicat des Jeunes agriculteurs (JA) et la Fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles (FDSEA) ont rapidement annoncé la levée de ce barrage sur la RN20, où s’est produit l’accident. Les agriculteurs du département ont, quant à eux, tenu à exprimer « leur soutien aux proches et à la famille des victimes » dans un communiqué.

Le Premier ministre, Gabriel Attal, a exprimé sur X (ex-Twitter) sa « peine » et a adressé « son plein soutien à la famille et aux proches des victimes ». Il a ajouté : la « nation est bouleversée et solidaire », avant de préciser que le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau allait se rendre sur place. Une cellule d’urgence médico-psychologique a également été mise en place au profit de la famille des victimes sur l’initiative du parquet de Foix, laquelle intervient pour assurer la prise en charge des proches d’une personne décédée de manière violente.

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