NEGOCIATIONSAprès le feu vert turc, reste Orban sur la route de la Suède vers l’Otan

Otan : Avec le feu vert turc, Viktor Orban est désormais l’ultime obstacle à l’adhésion de la Suède

NEGOCIATIONSLe parlement turc a donné mardi son accord à l’entrée de la Suède dans l’Otan, mais la Hongrie montre encore des réticences
Otan: A quoi sert l'Alliance atlantique?
20 Minutes avec AFP

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Stockholm vient de faire un grand pas vers l’Otan, mais pas encore le dernier. Avec le vote favorable du Parlement turc, la Hongrie constitue désormais l’étape finale pour permettre à la Suède d’adhérer à l’Alliance atlantique.

Le feu vert donné mardi par le parlement turc à une écrasante majorité, met un point final à 20 mois de tractations qui ont testé la patience des alliés occidentaux d’Ankara, désireux de faire front uni face à Moscou.

Washington salue le vote turc

Le Premier ministre suédois, Ulf Kristersson, a salué « un pas de plus » vers l’adhésion de son pays à l’Otan. Tout comme le chef de l’Alliance, Jens Stoltenberg, qui a aussi appelé la Hongrie à achever sa « ratification nationale au plus vite ».

Washington a aussi salué le vote en faveur de Stockholm, un « partenaire solide et compétent dont l’appartenance à l’Otan renforce autant les Etats-Unis que l’alliance » de défense transatlantique, a estimé Jake Sullivan, conseiller à la sécurité nationale de la Maison-Blanche.

Orban demande du « respect »

« L’adhésion prochaine de la Suède, tout comme celle de la Finlande qui a déjà eu lieu, renforcera encore » l’Otan, a pour sa part fait valoir le porte-parole du gouvernement allemand, Steffen Hebestreit. C’est « une réaction directe à la guerre d’agression russe contre l’Ukraine », a-t-il rappelé. Et pour le ministre norvégien des Affaires étrangères, Espen Barth Eide, l’adhésion de la Suède à l’Otan rendra les pays nordiques « plus sûrs ».

La Hongrie reste donc désormais la seule réfractaire. Viktor Orban demande depuis des mois du « respect » à Stockholm, dont il dénonce la politique de « dénigrement » et ses remarques régulières sur la dérive autoritaire du pays d’Europe centrale.

Faute de signal de leur part et pressé par ses partenaires de l’Otan, le dirigeant nationaliste a donc pris les devants. « J’ai envoyé aujourd’hui une lettre au Premier ministre Ulf Kristersson pour l’inviter en Hongrie afin de discuter de l’entrée de la Suède dans l’Alliance atlantique », a-t-il écrit sur X. Dans son courrier, il évoque la nécessité de « bâtir une solide confiance mutuelle » à travers « un dialogue politique plus intense ».

Le lien entre Budapest et Moscou

La réponse est tombée quelques heures plus tard. « Je ne vois pas de raison pour négocier », a réagi le ministre suédois des Affaires étrangères. « Lors du sommet de Madrid l’année dernière, la Hongrie […] a octroyé à la Suède le statut d’invité » en vue d’une adhésion à l’Otan, sans poser de réserve, a souligné Tobias Billström. Il s’est en revanche dit prêt à « des discussions », relevant « les nombreux points communs » et « la coopération militaire » entre les deux pays.

La Hongrie a certes donné son soutien de principe mais elle traîne des pieds depuis des mois. Certains experts y voient une stratégie de chantage de Viktor Orban pour obtenir des concessions de l’UE, d’autres le signe de sa proximité avec Vladimir Poutine.