EMPLOILe chômage poursuit sa légère hausse, surtout chez les jeunes

Le chômage poursuit sa légère hausse, surtout chez les jeunes

EMPLOILe nombre de chômeurs sans activité a augmenté de 0,2 % au quatrième trimestre en France, après une progression de 0,6 % au troisième
Le nombre de chômeurs (catégorie A, sans activité) a augmenté de 0,2 % au quatrième trimestre 2023 en France. (illustration)
Le nombre de chômeurs (catégorie A, sans activité) a augmenté de 0,2 % au quatrième trimestre 2023 en France. (illustration) - P.Huguen / AFP / AFP
Julie Urbach

J.U. avec AFP

L’augmentation est moins rapide que durant l’été mais le nombre de chômeurs a continué à grossir en France, fin 2023. Et la courbe, qui est plus marquée chez les jeunes, devrait poursuivre sa progression cette année en raison de la faiblesse de l’activité économique.

Dans le détail, le nombre de chômeurs (catégorie A, sans activité) a augmenté de 0,2 % au quatrième trimestre dans la France entière (hors Mayotte), après une progression de 0,6 % au troisième, selon les chiffres publiés jeudi par le ministère du Travail. Le nombre d’inscrits à Pôle emploi (devenu France Travail au 1er janvier) sans activité et recherchant activement un emploi a ainsi augmenté de 4.800 sur le trimestre pour atteindre 3,033 millions. En incluant l’activité réduite (catégories B et C), le nombre de demandeurs d’emploi est lui en hausse de 1 %, soit 54.000 inscrits en plus, et s’établit à 5,406 millions.

C’est surtout chez les jeunes que le phénomène est présent : la hausse de personnes sans activité est de 5,9 % sur un an pour les moins de 25 ans, alors que le chômage a baissé de 0,6 % pour les personnes âgées de 25 à 49 ans. Pour les seniors (50 ans et plus), il baisse de 2,9 % sur un an mais s’inscrit en hausse de 0,6 % sur un trimestre.

Des inquiétudes liées au secteur du logement

En fait, le chômage subit avec un certain décalage le ralentissement de l’activité économique. La Banque de France anticipait en décembre une remontée du taux de chômage en France à 7,8 % en 2025, tandis que l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) le voit à 7,9 % à la fin de cette année, contre 7,4 % au troisième trimestre 2023.

Cette remontée est due « à une baisse de l’activité économique liée à la hausse des taux directeurs de la Banque centrale » européenne, explique Nathalie Chusseau, professeure d’économie à l’université de Lille. En conséquence, « on anticipe une baisse de 50.000 à 60.000 du nombre des emplois » sur l’année 2024, précise-t-elle.

Bonne nouvelle, la baisse prévue de l’inflation cette année va amener les banques centrales à mettre fin à la hausse des taux directeurs, ce qui « va redonner du pouvoir d’achat aux ménages et tirer la demande, donc la production et l’activité », selon l’universitaire. Mais « il y a quand même un gros point noir : la baisse d’activité liée au secteur du logement ». La Fédération française du bâtiment anticipe 90.000 destructions d’emploi en 2024.