AntifasRennes saccagée lors d’une manifestation contre la loi Immigration

Rennes : « Ils ont fait ce qu’ils voulaient ! »… Le centre-ville saccagé lors d’une manif contre la loi Immigration

AntifasDes individus cagoulés ont cassé des vitrines de commerce, dégradé des espaces publics et tagués de très nombreux bâtiments
Des commerces du centre-ville de Rennes ont été saccagés jeudi soir lors d'un rassemblement contre la loi Immigration. Des vitrines ont été brisées et des tags recouvrent les bâtiments.
Des commerces du centre-ville de Rennes ont été saccagés jeudi soir lors d'un rassemblement contre la loi Immigration. Des vitrines ont été brisées et des tags recouvrent les bâtiments.  - C. Allain/20 Minutes / 20 Minutes
Camille Allain

Camille Allain

L'essentiel

  • Une manifestation d’opposants à la loi Immigration a dégénéré jeudi soir dans le centre-ville de Rennes.
  • Environ 450 personnes ont défilé dans le centre-ville, dégradant des commerces et des bâtiments publics.
  • Quelques heures après la manifestation des agriculteurs, l’absence de réaction des forces de l’ordre interroge, notamment la maire Nathalie Appéré, en colère.

Le calme était revenu ce vendredi matin. Grâce au travail des équipes techniques cette nuit, la ville de Rennes avait retrouvé un visage tout juste décent. Mais partout dans le centre historique, on pouvait voir les marques du saccage perpétré la veille par quelques centaines d’individus cagoulés. Au lendemain d’une manifestation contre la loi Immigration, Rennes s’est réveillée avec la gueule de bois.

Par où commencer ? Peut-être par le plus idiot. Dans la soirée, des manifestants n’ont pas trouvé meilleure idée que de renverser une voiture garée sur une place handicapée. « C’est mon seul moyen de locomotion, donc bravo », a témoigné la propriétaire à nos confrères du Mensuel de Rennes. La petite voiture noire n’est malheureusement pas la seule à avoir été dégradée jeudi soir. Au moins quinze commerces ont vu leurs vitrines être fracassées, selon le parquet de Rennes. Une enquête pour dégradations et vols en réunion a été confiée à la division de la criminalité territoriale de la police, a fait savoir le procureur Philippe Astruc.

Des tags partout, partout, partout

Des enseignes comme K-Way ou Crazy Republic, déjà prises pour cible lors de précédentes manifestations, ont été attaquées à coups de marteau ou de pierre. Partout, les murs des bâtiments sont recouverts de tags appelant tantôt à l’insurrection, au logement pour tous, à l’anarchie et souvent accompagnés de messages antifas. La façade du Parlement de Bretagne a été aspergée de peinture et l’arrière de la mairie a été recouvert de tags. « Je suis très en colère ! Ces gens veulent semer le chaos. Les Rennais en ont ras le bol. Et j'en ai ras le bol. Parce que nous l'avons trop subi. C'est un scénario que l'on a déjà trop connu par le passé », déplore la maire Nathalie Appéré.

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Habituée aux dégradations lors de manifestations d’extrême gauche, Rennes sait que les grandes enseignes décrites comme emblèmes du capitalisme sont régulièrement visées. Mais cette fois, les individus cagoulés ont tapé n’importe où, allant jusqu’à défoncer la vitrine d’une boutique de couture, toujours ouverte au vent ce vendredi matin. « Je suis dépitée, c’est toujours la même chose », souffle une commerçante du secteur.

Où étaient les forces de l’ordre ?

Les dégradations avaient commencé très tôt, à l’appel d’opposants à la loi Immigration. Ce qui interroge ce matin, c’est pourquoi des centaines d’individus (450 selon la préfecture) ont pu ainsi saccager le centre-ville en toute impunité. « Pendant une heure et demie, ils ont fait ce qu’ils voulaient ! », témoigne un membre de la municipalité socialiste. La maire Nathalie Appéré va dans le même sens. « J'ai appelé le préfet quand j'ai vu ce qu'il se passait. On m'a dit : oui, oui, on va intervenir. Aujourd'hui, je veux comprendre. Les Rennais veulent comprendre ».

Environ 500 personnes ont manifesté le jeudi 25 janvier pour protester contre la loi Immigration, à Rennes, occasionnant d'importants dégâts.
Environ 500 personnes ont manifesté le jeudi 25 janvier pour protester contre la loi Immigration, à Rennes, occasionnant d'importants dégâts.  - J. Picaud/Sipa

Après la manifestation des agriculteurs (qui n’avait donné lieu à aucune dégradation), un escadron de gendarmerie mobile était pourtant toujours présent dans la capitale bretonne. Mais seule une compagnie d’intervention de la police locale était sur place, réduite à être témoin des dégradations à distance. « On est à Rennes, ils devraient le savoir ! On les avait avertis », s’agace un élu de la majorité croisé ce matin. D’après nos informations, la CRS 82 est arrivée dans la nuit pour sécuriser le centre-ville et permettre aux équipes techniques de nettoyer. Trop tard.