FOOTBALLEncore « à la ramasse », l’OL replonge dans les bas-fonds de la Ligue 1

OL-Stade Rennais : Encore « à la ramasse », Lyon replonge dans les bas-fonds de la Ligue 1 avant l’Olympico

FOOTBALLL’Olympique Lyonnais (16e) est en pleine rechute lors de cette reprise du championnat en janvier, comme le prouve la nouvelle claque subie vendredi à domicile contre Rennes (2-3, 0-3 à la mi-temps)
Les jeunes Mahamadou Diawara et Malick Fofana (18 ans), au premier plan ici, ont subi la marée bretonne vendredi avant d'être remplacés dès la mi-temps par Pierre Sage.
Les jeunes Mahamadou Diawara et Malick Fofana (18 ans), au premier plan ici, ont subi la marée bretonne vendredi avant d'être remplacés dès la mi-temps par Pierre Sage.  - JEFF PACHOUD / AFP / AFP
Jérémy Laugier

Jérémy Laugier

L'essentiel

  • Toujours enlisé dans la zone rouge de la Ligue 1 (à la 16e place), l’Olympique Lyonnais s’est incliné pour la onzième fois de la saison, vendredi contre le Stade Rennais (2-3, 0-3 à la mi-temps).
  • La belle série de trois succès consécutifs en décembre semble loin pour Pierre Sage et ses hommes, qui avaient déjà été battus au Havre (3-1) deux semaines plus tôt.
  • L’entraîneur de l’OL et Corentin Tolisso ont évoqué, après cet énième couac face à Rennes, « un sentiment de honte » vis-à-vis de leurs supporteurs.

Au Parc OL,

« Ridicules, ridicules, ridicules. » Voici ce qu’a scandé le virage nord lyonnais vendredi soir, avant d’accompagner les passes rennaises de « olé, olé, olé ». On disputait la fin de la première période et les trois buts enchaînés en moins de vingt minutes par un duo Terrier-Désiré Doué on fire (22e, 36e et 41e) venaient de faire replonger pour de bon tout un club. Sorti de façon inespérée de la zone rouge pour Noël (15e), au prix de trois succès de rang avec Pierre Sage, l’OL ne pouvait pas plus mal attaquer l’année 2024 en Ligue 1, entre une rechute au Havre le 14 janvier (3-1 et deux défenseurs lyonnais expulsés) et la disaster class du soir contre un Stade Rennais capable de convertir ses trois tirs cadrés à la pause (0-3, 2-3 au final).

Revoilà les partenaires d’Alexandre Lacazette, encore buteur de l’espoir (2-3, 78e), à une 16e place de barragiste, en attendant peut-être pire dimanche (15 heures) en fonction du résultat de Clermont-Strasbourg. C’est la preuve que malgré la dynamique des victoires en décembre et de l’ambitieux mercato hivernal (Perri, Adryelson, Malick Fofana, Orban et désormais Matic), l’OL n’est pas du tout sorti d’affaire. Ses joueurs ont-ils eu le tort de le croire au vu de cette première période cauchemardesque ? « Peut-être, mais le rappel à l’ordre est fort et bien intégré là », assure Pierre Sage. Le pire, c’est que son équipe n’était pas si mal entrée que ça dans le match, face à des Rennais 10es et se présentant avec cinq éléments à vocation offensive.

« Le premier but nous a fait complètement plonger »

« Mais le premier but nous a fait complètement plonger », soupire l’entraîneur de 44 ans. Une caractéristique type d’équipe relégable, qui n’a su refaire surface qu’en deuxième période, lorsque Pierre Sage a misé sur un onze plus cohérent/percutant (Henrique, Nuamah et Orban ont remplacé Fofana, Diawara et Cherki) et que la bande à Julien Stéphan a eu le tort de basculer dans la gestion et l’attentisme. Mais avant cela, on peut s’arrêter sur le déroulé des trois buts concédés, tous symboliques de la fragilité lyonnaise.

  • 22e : Servi par Maxence Caqueret près de la ligne médiane, Rayan Cherki se retourne pour se mettre face au jeu. Une passe anodine de moins de dix mètres pour Ainsley Maitland-Niles se présente à lui sur le côté droit. Mais l’international Espoirs opte pour un exter' du gauche hasardeux vers son partenaire britannique, qui est directement intercepté par Désiré Doué. Cherki est d’emblée éliminé et Rennes lance un 4 contre 4. Problème : Caqueret est passif, Lovren et Mata sont piégés par la fausse piste de Kalimuendo et O’Brien est en couverture à l’opposé, trop loin. Une passe (parfaite) de Doué vers Terrier suffit donc à perforer toute une équipe. Un contrôle orienté de Terrier pour mystifier Lovren, une belle frappe du gauche combinée au placement/plongeon défaillants de Lopes et on retrouve l’OL mené, huit secondes donc après la perte de balle de Cherki.
  • 36e : Piston gauche d’infortune dans le 3-5-1-1 du soir, Fofana se fait croquer par Guéla Doué, dans un duel sur l’aile gauche à la hauteur de la surface de Mandanda. Belocian relance habilement vers Terrier, pas du tout cadré par Tolisso, tout comme Santamaria vers qui il effectue une remise. L’ouverture de ce dernier transperce le bloc lyonnais. Et hop, un duel victorieux pour Désiré Doué face à Mata, puis un missile des 18 mètres qui fait mouche. 17 secondes après la balle perdue par Fofana, l’OL est KO pour de bon.
  • 41e : Supposé être surveillé par Fofana, Truffert est archi (et scandaleusement) seul au deuxième poteau sur un corner de Bourigeaud. Le latéral breton en profite pour plonger vers le but et se retrouve avec une invraisemblable volée aux six mètres à exécuter. Il la croise trop mais Terrier se retrouve lui aussi seul pour pousser le ballon au fond, Tolisso ayant anticipé une volée cadrée de Truffert.
Martin Terrier s'est régalé vendredi avec les espaces laissés par Dejan Lovren et la défense lyonnaise, comme ici sur son superbe premier but inscrit.
Martin Terrier s'est régalé vendredi avec les espaces laissés par Dejan Lovren et la défense lyonnaise, comme ici sur son superbe premier but inscrit. - Laurent Cipriani/AP/SIPA

Déjà 33 buts concédés par l’OL en 19 journées 

Pointant « une équipe statique et lente », ainsi qu’une « initiative de jeu trop plan-plan », Pierre Sage détaille les maux lyonnais de ce premier acte : « On a perdu des ballons dans notre camp sur des situations complètement inexplicables, sans être sous pression. C’était de la transmission pure et dure et on a fait des passes à contrepied. Sur l’attaque rapide de l’adversaire, on est quand même en équilibre défensif, mais on n’agit pas sur le porteur, on le laisse rentrer et on le laisse frapper. Ça fait quand même une succession d’inactivité très importante ». « L’inactivité », c’est bien le qualificatif qui illustre le mieux cet OL en perdition dès le premier tournant mal géré à la 22e minute de jeu.

Au micro de Prime Video, Corentin Tolisso a validé les griefs de son coach. « Je suis dépité, on s’est mis tout seuls dans la difficulté durant cette première période, raconte le champion du monde 2018. Dans les duels, techniquement, tactiquement, on était vraiment à la ramasse. » C’est cash, et ça explique la bronca reçue à la pause par une équipe présentant l’avant-dernière défense du championnat (33 buts concédés en 19 journées, - 14 de goal-average !), autour d’un Dejan Lovren (34 ans) qui a tous les syndromes du joueur carbonisé.

A l'image de son équipe, Pierre Sage n'a pas été inspiré au moment de composer son onze de départ, vendredi contre Rennes (2-3).
A l'image de son équipe, Pierre Sage n'a pas été inspiré au moment de composer son onze de départ, vendredi contre Rennes (2-3).  - JEFF PACHOUD / AFP

« C’était déjà un problème d’amour-propre »

« Les sifflets étaient complètement mérités, reconnaît Pierre Sage. J’avais honte à la mi-temps et je pense que l’ensemble des joueurs aussi. » Pas certain que tous les supporteurs du virage sud, qui ont un peu chahuté leurs joueurs après la rencontre (tout en confirmant soutenir encore et toujours l’équipe), soient de cet avis. Ce scénario aux « deux visages » vu vendredi ferait (encore plus) tache dans huit jours contre le « rival » marseillais, que l’OL accueillera dans la peau d’un relégable. « Ce soir, on n’a pas vu une équipe qui jouait son maintien, insiste Pierre Sage. Plus que le coup d’arrêt comptable, c’était déjà un problème d’amour-propre. On se devait de faire une deuxième mi-temps digne du club qu’on doit être, et pas du club qu’on pense être. ».

NOTRE DOSSIER SUR L'OL

On perçoit bien la nuance, et le décalage qui peut en découler auprès de certains joueurs. Seul joueur envoyé en zone mixte par le club vendredi, le latéral/piston brésilien Henrique (entré en jeu à la mi-temps et buteur à la 57e) estime qu’il s’agit avant tout d’un « manque de concentration » coupable. Avant un bouillant Olympico, Corentin Tolisso a détaillé sur Prime Video sa perception de ce nouveau temps d’échanges avec un virage du Parc OL. « Il y a vraiment un sentiment de honte quand on va devant les supporteurs, indique le milieu de terrain de 29 ans. On sait qu’ils sont là donc on sait qu’il faut qu’on ait un minimum de fierté pour leur faire plaisir. » Un « maximum » ne serait sans doute pas de trop pour défier l’OM de Gattuso.