Récit« Dans les régions polaires, le changement climatique est déprimant »

Pôle Nord : « Dans les régions polaires, le changement climatique est déprimant », raconte Laura Jourdan

RécitDepuis un peu plus de sept ans, Laura Jourdan, originaire de Dunkerque, sillonne le Grand Nord et y guide les touristes de passage à travers les glaciers du Svalbard et les ours polaires de l’Arctique, victimes, eux aussi, du changement climatique
« Dans les régions polaires, le changement climatique est déprimant », raconte Laura Jourdan
Emilie Petit

Emilie Petit

L'essentiel

  • Originaire de Dunkerque où elle enseignait les SVT dans un lycée, Laura Jourdan, alors âgée de 27 ans, a décidé de tout quitter sur un coup de tête il y a un peu plus de sept ans.
  • Après des débuts chaotiques, elle s’installe sur un archipel norvégien de 2.000 habitants plongé dans une nuit totale la moitié de l’année : le Svalbard.
  • Elle est, aujourd’hui, guide polaire, et sillonne les plaines du Grand Nord, constatant avec tristesse les effets du changement climatique sur ses terres d’accueil.

C’était il y a un peu plus de sept ans déjà. En 2016, âgée d’à peine 27 ans, Laura Jourdan, jeune professeure de SVT dans un lycée du nord de la France, s’ennuie ferme. A la recherche de grands espaces, de nature et d’aventure, la Dunkerquoise décide alors, sur un coup de tête, de postuler à une offre d’emploi complètement hors de ses sentiers à elle : celle d’un producteur à la recherche de journalistes motivés pour embarquer avec lui direction le Grand Nord, et documenter les effets du changement climatique sur ces grandes plaines glacées. « Je me suis tout de suite projetée là-bas », se souvient-elle.

Mais l’occasion était trop belle. Au bout de quelques jours, Laura et trois autres « collaborateurs » désireux, comme elle, de goûter à la neige fraîche du pôle Nord, s’aperçoivent que ledit producteur est en fait un arnaqueur. « Il nous avait demandé d’investir un peu d’argent dans la production de son documentaire », raconte-t-elle, désabusée. Quelques billets dont elle ne reverra évidemment jamais la couleur.

Sur les routes du Svalbard

« J’ai été franchement traumatisée par cette expérience. Je n’étais vraiment pas bien à ce moment-là. Mais je ne voulais pas rentrer en France », explique-t-elle. Trop d’images d’Epinal s’étaient frayées un chemin dans son imaginaire. « Les glaciers, les orques, les ours polaires… Je voulais absolument voir ce que ce faux producteur nous avait promis ! ».

Aujourd’hui guide polaire dans le Grand Nord, elle a, depuis, sillonné l’Arctique, les grands glaciers du pôle Nord, et connaît comme sa poche le Svalbard, archipel norvégien de 2.000 habitants plongé dans la nuit la moitié de l’année.

Dans la vidéo tout en haut de cet article, Laura Jourdan raconte, face à la caméra de 20 Minutes, son expérience. Et nous parle de la réalité du changement climatique : « quand on vit dans les régions polaires, c’est déprimant ».