Manifestation des agriculteurs : Attal sur le terrain dimanche, le « siège » de Paris prévu lundi

Merci de nous avoir suivis, on se retrouve très vite sur 20 Minutes pour suivre l’évolution de cette colère agricole, en attendant le « siège » de Paris prévu lundi.

Selon Le Parisien, la FNSEA et les Jeunes Agriculteurs, qui entendent faire le « siège » de Paris à partir de lundi pour obtenir davantage de la part du gouvernement, ne vont pas toucher directement tous les points névralgiques.

Dit autrement : les autoroutes reliant la capitale seront touchées par les blocages, mais pas forcément le périphérique pour le moment.

Histoire d’avoir toutes les cartes en main, on vous redonne les annonces faites par Gabriel Attal vendredi soir :

La visite de dimanche, annoncée par Matignon ce samedi soir, se déroulera donc à Chisseaux, en Indre-et-Loire. Elle sera suivie d’une prise de parole du Premier ministre en fin de matinée. Pour info, Chisseaux, c’est là :

Gabriel Attal est attendu ce dimanche dans une exploitation agricole en Indre-et-Loire, fait savoir à l’instant son service de presse. Il est annoncé aux alentours de 10 heures.

Voici le détail du communiqué de la FNSEA et des Jeunes agriculteurs (JA) du grand bassin parisien :

« Dès lundi 29 janvier à 14h, les agriculteurs des départements : l’Aisne, l’Aube, l’Eure, l’Eure & Loir, l’lle-de-France, la Marne, le Nord, l’Oise, le Pas-de-Calais, la Seine & Marne, la Seine-Maritime et la Somme, membres du réseau FNSEA et Jeunes Agriculteurs du Grand Bassin Parisien, entament un siège de la capitale pour une durée indéterminée ».

Ces deux syndicats représentent la majorité de la profession au niveau national.

«Tous les axes lourds menant à la capitale seront occupés par les agriculteurs », disent les deux syndicats dans un communiqué commun

L’autoroute A9, fermée vendredi matin en raison d’actions des agriculteurs, a rouvert « dans sa quasi-totalité à 17h30 », dixit Vinci Autoroutes. L'A9 permet de relier Montpellier à l’Espagne.

Les agriculteurs doivent lever ce soir le dernier barrage érigé dans les Bouches-du-Rhône, indique le préfet du département. Une partie de l'A54, qui relie Nîmes à Salon-de-Provence, est fermée depuis plusieurs jours.

Des discussions locales, notamment sur la gestion de l’eau ou les besoins du secteur en main-d’œuvre étrangère, vont être amorcées.

«Environ 4.000 personnes », selon la préfecture, ont participé en Ariège à la marche blanche en soutien à la famille d’Alexandra, éleveuse d’une trentaine d’années, et sa fille de 12 ans, Camille, mortes mardi dernier sur un barrage après avoir été renversées par une voiture.

Le barrage de Carbonne, à une quarantaine de kilomètres de Toulouse, avait été le premier mis en place il y a dix jours. Ce blocage de l'A64 par des agriculteurs a été levé ce samedi, officialise la préfecture de Haute-Garonne.

« Comme ils s’y étaient engagés vendredi 26 janvier au soir à la suite des annonces de Monsieur le Premier ministre, Gabriel Attal, les agriculteurs ont libéré l’autoroute A64 au niveau de Carbonne, ce jour à 12h ». Et le préfet, Pierre-André Durant, de saluer « l’esprit de responsabilité des agriculteurs, qui ont notamment procédé au nettoyage de la section d’autoroute qui était occupée ».

Le secrétaire général des Jeunes Agriculteurs (JA), Pierrick Horel, a indiqué à l’AFP que le fait de cibler Paris pour des blocages la semaine prochaine était envisagé mais n’était « pas tranché ». « On va prendre le week-end pour reposer les esprits et les corps » et pour « recalibrer la mobilisation de la semaine prochaine », a déclaré le responsable.

Des agriculteurs du Lot-et-Garonne, l'un des points chauds de la mobilisation en France, vont « monter à Paris » à partir de lundi pour aller bloquer le marché d'intérêt national de Rungis, a annoncé samedi la Coordination rurale du département. « Nous avons décidé dès lundi matin de partir direction Paris, en tracteurs, pour rejoindre le mouvement. On a décidé de monter à Paris bloquer Rungis », a déclaré José Pérez, co-président de la CR 47.

« On part lundi à 9 heures d'Agen, on prend l'autoroute à Cahors, on monte à Paris en passant par Limoges et on récupère tous les gens qui veulent se joindre à nous », a-t-il ajouté. « On a décidé ça un peu tout seuls, on a échangé avec la Haute-Vienne », a dit José Pérez. « On ne peut pas rester comme ça. Sur Agen, on a tout fait, on ne peut pas faire plus. On ne veut pas faire les "zadistes" le moment de sortir. Ça n'avancera plus sur Agen, on ne peut pas rester là. On est déterminé, lundi, 9 heures, notre cortège partira d'Agen », a-t-il assuré, précisant que le blocage de l'A62 entre Bordeaux et Toulouse, entamé il y a plusieurs jours, allait prendre fin samedi soir.

Plusieurs milliers de personnes participaient samedi à Pamiers (Ariège) à une marche blanche organisée en mémoire de l’éleveuse et de sa fille décédées en début de semaine après avoir été accidentellement percutées sur un barrage d’agriculteurs, a constaté une journaliste de l’AFP. « Il y a une foule considérable […] la solidarité et l’émotion ont dépassé l’Ariège et le monde de l’agriculture », a déclaré Philippe Lacube, président de la chambre d’agriculture de l’Ariège, lors d’un point presse avant le début de la marche.

A partir de 13 heures, des milliers de personnes, vêtues de blanc, roses blanches à la main, ont commencé à remplir la cour du lycée agricole de Pamiers pour rendre hommage à l’agricultrice, Alexandra, qui y avait étudié, et à sa fille Camille qui devait y commencer des études. « On est réunis ici car il nous est arrivé une tragédie. […] On a voulu partir du lycée agricole car Camille devait entrer dans ce lycée en septembre », a précisé Sébastien Durand, vice-président de la FDSEA de l’Ariège et maire de la commune où vit la famille des victimes.

Le père, Jean-Michel, également percuté lors de l’accident et grièvement blessé est toujours hospitalisé mais « va de mieux en mieux », a précisé Sébastien Durand, les larmes aux yeux, après l’avoir vu la veille. Refusant « que le drame soit récupéré », les organisateurs avaient tenu à ce que les élus « viennent en civil », « sans écharpe » et que la presse « se tienne à l’écart du cortège ».

Certains véhicules de transports routiers sont exceptionnellement autorisés à rouler ce week-end après les difficultés de circulation cette semaine déclenchées par les manifestations d’agriculteurs, est-il indiqué dans un arrêté publié samedi au Journal officiel.

Les interdictions de circulation normalement prévues pour les véhicules de transport de marchandises de plus de 7,5 tonnes durant le week-end « sont levées du samedi 27 janvier 2024 à 10 heures au lundi 29 janvier 2024 à 10 heures », après « les difficultés de circulation induites par les manifestations des agriculteurs », décrit l’arrêté. Le but est de « permettre l’achèvement des opérations de transports entamées avant le samedi 27 janvier à 22 heures », ainsi que « le retour des conducteurs routiers dont les opérations de transport ont été perturbées » vers leur « lieu de repos habituel ».

Le déblocage de l’Autoroute A64 au niveau de Carbonne (Haute-Garonne), premier barrage d’agriculteurs à avoir été installé il y a 10 jours, est en cours, a affirmé à l’AFP un des porte-parole des manifestants sur place. « C’est quasi-nettoyé, quasi-fini et dégagé, ce sera fait aux alentours de midi/midi et demi », a déclaré Joël Tournier, l’un des porte-parole du mouvement à Carbonne, avec l’éleveur Jérôme Bayle. « On attend que les services de l’Etat lavent la route avec aussi une entreprise privée qu’on a fait venir pour nettoyer la route », a poursuivi Joël Tournier, éleveur-céréalier, ajoutant qu’il fallait « balayer, dégraisser pour que ce soit nickel »

Le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau a promis samedi d’autres mesures, notamment dans la viticulture, au lendemain de celles annoncées par le Premier ministre Gabriel Attal pour tenter de calmer la colère du monde agricole. « Il y a des premières mesures qui sont annoncées. Elles sont appelées à se décliner sur d’autres sujets bien évidemment », a-t-il dit sur franceinfo.

Il a évoqué des « mesures » qu’il annoncera « la semaine prochaine sur la viticulture », ou encore sur la maladie du mildiou et la « trésorerie ». « J’irai mercredi au niveau européen pour débloquer un certain nombre de sujets. Je pense au sujet de la jachère et je pense que dans la semaine on pourra avoir des réponses. Et le président de la République y mettra tout son poids », a-t-il encore annoncé.

Le syndicat Jeunes Agriculteurs va lever ses barrages d’ici samedi midi mais prévoit de les reprendre en début de semaine prochaine, a annoncé son secrétaire général, Pierrick Horel, sur RMC. « Dans la globalité on va lever les blocages d’ici à ce midi pour les reprendre plutôt en début de semaine prochaine », a dit le représentant du syndicat qui, associé à la FNSEA, représente la majorité de la profession. « On a besoin de se reposer, on a aussi besoin de réadapter la stratégie qu’on va adopter pour la semaine prochaine », a expliqué Pierrick Horel.

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