Français« Oppresser » ou « Opprimer », que doit-on utiliser ?

« Oppresser » ou « Opprimer » : Que doit-on utiliser ?

FrançaisParce qu’ils partagent la même étymologie, ces deux verbes sont souvent intervertis… à tort. 20 Minutes vous aide à trouver le mot juste
Les affiches des films Les Temps modernes et Le Dictateur, dessinées par Léo Kouper.
Les affiches des films Les Temps modernes et Le Dictateur, dessinées par Léo Kouper. - Léo Kouper / DR
Frédéric Henry pour 20 Minutes

Frédéric Henry pour 20 Minutes

L'essentiel

  • «Oppresser » appartient au langage médical, psychologique ou corporel.
  • « Opprimer » appartient au langage politique ou interpersonnel.
  • Le second exige un sujet humain ou institutionnel.

«Des opposants oppressés par un régime tyrannique », « cette chaleur m’opprime » : voici deux phrases qui, derrière leurs allures innocentes, sont complètement fautives. On vous explique pourquoi et, vous le verrez, c’est en fait assez simple.

Une étymologie commune

« Oppresser » et « opprimer » descendent tous deux du latin :

  • « Oppresser » vient du latin « opprimere ».
  • « Opprimer » vient du latin « oppressum », lui-même dérivé d’« opprimere ».

En français moderne, les deux mots ont toutefois une signification différente.

Oppresser : un phénomène corporel

« Oppresser » appartient au langage médical ou, par extension, corporel ou psychologique. Littéralement, il s’agit d’appliquer une pression qui empêche de respirer. On peut donc dire :

  • Je n’en peux plus, la douleur m’oppresse.
  • L’angoisse lui oppressait la poitrine.
  • Cette canicule est oppressante.

Opprimer : un phénomène humain

« Opprimer » appartient au langage politique ou interpersonnel : il s’agit d’une personne ou d’une institution qui limite les libertés d’autrui :

  • Le régime syrien opprime sa population.
  • Notre manager nous opprime quotidiennement.
  • Bernard-Henri Lévy se prend pour un défenseur des opprimés.
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Comment s’en souvenir ?

Pour ne plus s’emmêler les pinceaux, vous pouvez retenir cette phrase : « personne n’oppresse personne, tout le monde opprime tout le monde ».

En d’autres termes, si l’oppresseur est un sujet humain ou une institution, il opprime. Si c’est un phénomène ou une émotion, il oppresse.