DÉONTOLOGIELa cheffe du service politique du Monde contrainte de quitter son poste

« Le Monde » : Conjointe d’un conseiller d’Attal, la cheffe du service politique quitte son poste

DÉONTOLOGIERayan Nezzar, avec lequel Ivanne Trippenbach est en couple depuis plusieurs années, a été nommé conseiller, chef du pôle action et comptes publics, auprès du Premier ministre
Le quotidien « Le Monde » dans un kiosque à Paris le 13 juillet 2023.
Le quotidien « Le Monde » dans un kiosque à Paris le 13 juillet 2023. - Aurelien Morissard/AP / SIPA
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

L’arrivée de Gabriel Attal à Matignon a des conséquences jusque dans les couloirs du Monde. La cheffe du service politique du journal, Ivanne Trippenbach, a annoncé samedi qu’elle quittait cette fonction et changeait de service devant « l’émoi suscité » par le fait que son conjoint soit un conseiller du Premier ministre.

« Au vu de l’émoi suscité, j’ai décidé de quitter la direction du service politique du Monde et me réjouis de rejoindre le service des grands reporters », a-t-elle écrit sur X. « Depuis que j’exerce le métier de journaliste - chacun de mes articles en atteste - tous ceux que j’ai croisés savent que je le fais avec indépendance et liberté », a-t-elle ajouté.

« Quelle que soit sa vie privée, on peut être une femme libre »

« À chaque étape de mon parcours, j’ai toujours informé mes employeurs de ma situation personnelle, en toute transparence. C’est ici, de mon point de vue, que réside l’éthique inhérente au journalisme. Jamais aucune femme ne devrait être réduite à son conjoint. Quelle que soit sa vie privée, on peut être une femme libre et une journaliste indépendante », a poursuivi Ivanne Trippenbach.

Mardi, le site Arrêt sur Images avait fait état de « remous » au sein du quotidien Le Monde depuis que Rayan Nezzar, avec lequel la journaliste est en couple depuis plusieurs années, a été nommé conseiller, chef du pôle action et comptes publics, auprès du Premier ministre, le 9 janvier. Il travaillait déjà avec Gabriel Attal lorsqu’il était ministre de l’Education.

Selon une enquête de Mediapart publiée avant l’annonce du retrait de Ivanne Trippenbach, plusieurs membres de la rédaction du quotidien du soir s’étaient inquiétés d’un risque de conflit d’intérêts, et « une réunion du comité d’éthique et de déontologie du groupe Le Monde (avait) été convoquée en urgence, lundi 29 janvier, afin de résoudre la crise ».