prévisionsBlocus de Paris, autoroutes… A quoi s’attendre demain ?

Manifestations des agriculteurs : A quoi faut-il s’attendre lundi ?

prévisionsLa FNSEA a prévu une « semaine de tous les dangers », Gérald Darmanin un « dispositif défensif »
Les agriculteurs prévoient de bloquer plusieurs points stratégiques d'accès à la capitale.
Les agriculteurs prévoient de bloquer plusieurs points stratégiques d'accès à la capitale. - FERNAND FOURCADE/SIPA / SIPA
Xavier Regnier

X.R.

Le bras de fer entre les agriculteurs et le gouvernement tourne à la bataille rangée, malgré les annonces faites par Gabriel Attal vendredi. De part et d’autre, on a sorti le registre militaire pour évoquer les actions des jours à venir. Blocus de Paris, autoroutes toujours occupées, mobilisation des forces de l’ordre… On fait le point sur ce qui attend la France pour cette « semaine de tous les dangers », selon les mots de la FNSEA.

Sept points de blocage de Paris pour les Jeunes agriculteurs

Ce sont les premiers à avoir prévu de monter à Paris. Les Jeunes agriculteurs du Bassin parisien, en cheville avec la FNSEA, ont annoncé un « siège de la capitale pour une durée indéterminée » à partir de lundi à 14 heures. Dans le détail, sept points névralgiques d’accès à la capitale, qui n’ont pas été dévoilés, seront bloqués par des tracteurs. Seront mobilisés sur ces barrages : « les agriculteurs des départements : l’Aisne, l’Aube, l’Eure, l’Eure-et-Loir, l’Ile-de-France, la Marne, le Nord, l’Oise, le Pas-de-Calais, la Seine-et-Marne, la Seine-Maritime et la Somme », indiquent les syndicats.

Selon les informations du Parisien, les autoroutes A1, A4, A5, A6, A12, A13 et A15 seraient concernés, avec des points de blocages situés environ 30 kilomètres en amont de Paris. Plus tard dans la semaine, un blocage du périphérique pourrait être envisagé.

Un « dispositif défensif » pour protéger Rungis et les aéroports

Ce blocage de Paris est appelé à durer, et les agriculteurs prévoient déjà la relève. Dans le nord du pays, « les départements vont se relayer » et « tour à tour », des tracteurs « prendront la route pour se rendre à Paris », explique à l’AFP Lucie Delbarre, secrétaire générale FDSEA du Pas-de-Calais. La Coordination rurale du Lot-et-Garonne prévoit pour sa part de « monter à Paris » pour « bloquer » le marché de Rungis.

Le blocage de points névralgiques comme le marché de Rungis et les aéroports de Roissy et d’Orly est d’ailleurs l’une des grandes craintes du gouvernement. Le gouvernement a annoncé que 15.000 membres des forces de l’ordre seraient mobilisés lundi pour empêcher notamment que les tracteurs n’entrent dans « Paris et les grandes villes ». A l’issue d’une réunion interministérielle de crise, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a également fait part d’une « modération » demandée aux forces de l’ordre qui ne devront pas « intervenir sur les points de blocage » mais les « sécuriser ». Les forces de l’ordre doivent être déployées dès dimanche soir sur ces points chauds.

Et ailleurs en France ?

Lucie Delbarre a également annoncé le blocage dès lundi matin de l'A16 au niveau de Boulogne-sur-Mer. Aucune annonce n’a encore filtré sur les barrages qui se sont maintenus ce week-end, mais une décrue n’est pas à exclure pour alimenter les troupes à Paris. L’autoroute A7 est toujours coupée entre Chanas (Isère) et Orange en direction de Marseille et entre Avignon et Chanas en direction de Lyon, selon l’exploitant Vinci Autoroutes. Egalement dans le Sud-Est, d’autres coupures affectent les autoroutes A48, A480, A49, A71, A75 et A79. Et dans la Meuse, l'A4 est bloquée entre Manheulles et Haudiomont, selon les Jeunes Agriculteurs.

Malgré la levée du barrage de l'A64, celui de l'A63 près de Bayonne est toujours bien en place. En Bretagne, de nombreux barrages restent en place sur des voies express, notamment à Caulnes (Ille-et-Vilaine), Carhaix (Finistère) et Lorient (Morbihan). En revanche, le blocage de l'A10 au niveau de Saintes a été levé.

Sujets liés