FOOTBALLC’était quoi cette deuxième période pourrie des Parisiens contre Brest ?

PSG-Brest : « Une des pires périodes »… Mais c’était quoi cette deuxième mi-temps pourrie des Parisiens ?

FOOTBALLLe PSG, qui menait 2-0 à la mi-temps contre Brest, s’est relâché et a permis à de solides Bretons de ramener le point du match du nul du Parc des Princes, dimanche soir
Luis Enrique était très enervé.
Luis Enrique était très enervé. - Thibault Camus/AP/SIPA / SIPA
Antoine Huot de Saint Albin

Antoine Huot de Saint Albin

L'essentiel

  • Le PSG et Brest se sont séparés sur un match nul (2-2) dimanche soir au Parc des Princes, dans le choc de Ligue 1.
  • Bien qu’ayant deux buts d’avance à la mi-temps, les Parisiens n’ont jamais été sereins face à la surprise de cette première moitié de saison.
  • Lucas Hernandez, le défenseur du Paris Saint-Germain, reconnaissait que son équipe s’était endormie après le repos.

Au Parc des Princes,

Il faut parfois le répéter, mais, avec l’âge, vous parvenez à comprendre. Et, il est rare, après avoir commis une erreur, que vous fassiez exactement la même quelques mois plus tard. D’où le fameux adage « on apprend de nos erreurs ». Et bien, non seulement le PSG n’apprend pas de ses erreurs, ou alors il a révisé la mauvaise leçon, mais en plus il la reproduit. Trois mois pile poil après avoir vu Brest remonter un handicap de deux buts, Paris a connu pareille misère dimanche soir au Parc des Princes, face au même adversaire.

Et, alors qu’en Bretagne, ils avaient pu compter sur un penalty de Kylian Mbappé sur le fil pour l’emporter (2-3), cette fois, les Parisiens ont dû se contenter d’un match nul (2-2), au léger goût de défaite, comme le suggérait Luis Enrique, en conférence de presse, soulignant qu'« aucun entraîneur n’aimait perdre ». Il faut dire que l’entraîneur espagnol venait de vivre quarante-cinq minutes cataclysmiques de son équipe, qui menait pourtant 2-0 à la pause grâce à des buts de Marco Asensio (38e) et Randal Kolo Muani (45e).

« On s’est un peu endormis »

On ne sait pas si la collation à la pause était un peu trop chargée, et les ventres ballonnés en revenant sur la pelouse, ou si le froid parisien a congelé la motivation des coéquipiers d’un Bradley Barcola pourtant en feu durant le premier acte, mais Paris est revenu des vestiaires avec la tête à l’envers. « On a bien commencé le match, mais on mal débuté cette deuxième mi-temps, a reconnu le défenseur parisien Lucas Hernandez en zone mixte, après la rencontre. On s’est un peu endormis. »

Tout le contraire des Bretons, qu’on pensait revoir atteints mentalement après avoir pris deux coups sur la caboche, malgré une première période solide. « A la mi-temps, on s’est dit les choses : soit on prend une valise, soit on montre les muscles et on revient dans ce match », a expliqué l’infatigable Hugo Magnetti. Plus que les muscles, les Brestois ont donné une leçon de jeu aux Parisiens, avec un bloc très haut (entre les quarante mètres et la ligne médiane), un pressing sur le porteur, pas mal de joueurs offensifs et un jeu sur les côtés.

« Toutes les équipes peuvent nous mettre en danger »

« On le sent dès le début… On entame très bien la deuxième période, il y a des espaces qui s’ouvrent et on sait qu’on aura des situations à bien exploiter, a raconté Mahdi Camara, le milieu de terrain brestois. » Des espaces, il n’y a eu que ça, notamment sur les côtés, où Warren Zaïre-Emery occupait le poste hybride d’Achraf Hakimi (moitié latéral droit, moitié milieu de terrain) et Lucas Beraldo devait se débrouiller un peu seul, malgré le soutien de Bradley Barcola. Paris a eu plusieurs avertissements avec des frappes de Lees-Melou (51e) et Magnetti (52e). Avant la sanction, sur un but contre son camp de Danilo Pereira (55e), après un léger cafouillage.

« Le troisième but d’un match est souvent important, on l’a mis, et on a senti des espaces se libérer, relevait Magnetti après coup. Nous, on a gardé notre jeu, notre bloc compact, ça s’est ouvert. » Comme sur l’égalisation magistrale de Mathias Pereira-Lage (80e), d’une Madjer, où Martin Satriano a eu tout le temps du monde pour entrer dans la surface sans être attaqué et adressé un centre parfait pour l’ancien joueur de Clermont. « En deuxième mi-temps, si on ne met pas d’intensité, si on ne met pas ce qu’il faut sur le terrain, toutes les équipes peuvent nous mettre en danger », avouait Lucas Hernandez.

« On a souffert »

Ce qui a eu le don d’énerver Luis Enrique : « Il y a deux parties complètement différentes, avec une première partie où on a eu le contrôle des situations défensives où on a réussi à annihiler le jeu de Brest, une des premières périodes les plus abouties de la saison, détaillait l’ancien coach du FC Barcelone en conférence de presse. Et ensuite, une des pires périodes. Cette seconde période, on a perdu beaucoup de ballons, on a peu créé. On pensait avoir le match en mains, ce n’était pas le cas. […] On a souffert. »

Et le coaching, prudent voir petit bras, de l’Espagnol n’a pas bouleversé l’ordre établi en seconde période. Les entrées de Soler et Dembélé ont été quelconques, alors que Gonçalo Ramos n’a eu droit qu’à quelques minutes. Le banc brestois a, de son côté, fait la différence (Satriano, Pereira-Lage). Et la surprise de cette première partie de saison pouvait même regretter, un peu, de n’avoir pas réussi la remontada complète.

« Quand on met le deuxième but, on se dit au moins un but c’était bien, mais trois pourquoi pas, en souriait Mahdi Camara. On a le coup franc à la fin qui peut faire tourner le match (90e+4), mais un point c’est pas mal je pense. » Lucas Hernandez, lui, préférait que ce scénario serve de leçon au PSG, surtout en vue de l’échéance européenne face à la Real Sociedad, dans deux semaines : « Cette deuxième mi-temps, pour les matchs à venir, il ne faudra pas faire ce type [de prestation]. Vaut mieux que ça se soit passé aujourd’hui que dans quinze jours. » Il faudra quand même beaucoup mieux réviser. Interrogation surprise vendredi prochain contre Strasbourg.