Suède : Laissant la colère agricole à Attal, Macron en visite d’Etat dans le royaume

Alors que la grogne des agriculteurs ne retombe pas, Emmanuel Macron va laisser son Premier ministre Gabriel Attal gérer les affaires intérieures et exposer sa ligne dans son discours de politique générale. Le président entame en effet ce mardi une visite d’Etat de deux jours en Suède, sur le point d’adhérer à l’Otan, largement consacrée à l’avenir de la défense européenne et au soutien à l’Ukraine.

Les images des tracteurs sur les autoroutes menant à Paris risquent par contre d’être en fort contraste avec celles du faste des réceptions par le roi Carl XVI Gustaf et la reine Silvia.

Emmanuel Macron avant Gabriel Attal

Emmanuel Macron doit s’exprimer dans l’après-midi - juste avant la déclaration de politique générale de Premier ministre devant le Parlement -, à l’occasion d’une conférence de presse avec le chef du gouvernement suédois Ulf Kristersson. Les deux hommes doivent signer un nouveau partenariat stratégique bilatéral, selon l’Elysée, et la défense sera au cœur des échanges entre les deux pays.

« Face à de nouvelles menaces sur le sol européen, la France et la Suède prendront des mesures concrètes pour renforcer leurs relations en matière de défense, notamment dans le secteur de l’industrie, et en devenant alliées au sein de l’Otan dès que possible », soulignent les deux dirigeants dans une tribune aux quotidiens Les Echos et Dagens Nyheter.

L’invasion de l’Ukraine par Moscou, il y a bientôt deux ans, a bouleversé la donne en Suède : longtemps neutre sur le plan militaire, Stockholm a décidé d’entrer dans l’Alliance atlantique. La Hongrie reste le dernier obstacle à cette adhésion, dont Ulf Kristersson a prévu de parler jeudi à Bruxelles en marge du Conseil européen, avec son homologue hongrois Viktor Orban.

L’innovation également au menu de la visite

Emmanuel Macron, qui se rendra en Ukraine en février, va aborder les questions de défense lors d’un discours ce mardi devant des jeunes officiers suédois de l’Académie militaire de Karlberg. La Suède « est un pays qui a la même vision de la souveraineté que la France » avec « la volonté de développer des capacités sur un spectre très large, que ce soit des capacités opérationnelles et industrielles », explique un conseiller du président français, soulignant une approche commune de la nécessité d’entrer en « économie de guerre ».

L’autre thème majeur de cette visite d’Etat, la première d’un président français en Suède depuis celle de Jacques Chirac en 2000, est l’innovation « face au défi de la transition verte et numérique », explique l’entourage d’Emmanuel Macron. Il visitera pour cela mercredi, à Lund dans le sud du pays, l’European Spallation Source (ESS), une installation de recherche scientifique sur les neutrons cofinancée par la France avec douze autres pays européens. Le renforcement des coopérations dans le nucléaire civil, et celui de relations commerciales déjà florissantes avec des échanges d’une valeur de 22 milliards d’euros, seront aussi à l’ordre du jour.