réseaux sociauxLa tendance « Of course » se sert des clichés de la société pour les démonter

Utilisée par Mariah Carey, la tendance « Of course » se sert des clichés dans la société pour les démonter

réseaux sociauxLa tendance sur Instagram et TikTok interroge les différents clichés de notre société
Mariah Carey a utilisé la tendance « Of course », mais c'est quoi ?
Mariah Carey a utilisé la tendance « Of course », mais c'est quoi ? - Anthony Behar/ Solen Feyissa  / Sipa USA/SIPA/Canva/Pexels
Lina Fourneau

Lina Fourneau

Talons aiguilles et robe moulante dorée, Mariah Carey se tient droite sur une presse de musculation. « Je suis Mariah Carey, bien sûr que c’est ma tenue du sport », affirme la chanteuse avec une once d’ironie sur sa dernière vidéo, publiée ce lundi. Tout juste remise du marathon que sont les fêtes de Noël pour l’interprète de All i want for Christmas, la diva suit ici le challenge « Of course », populaire depuis plusieurs semaines sur les réseaux sociaux. Le but ? Répondre à tous les clichés autour de son métier, sa situation amoureuse ou son origine.

Sur TikTok, une des vidéos les plus aimées à ce jour - 759.000 fois - se plonge au sein d’un foyer mexicain aux Etats-Unis. « Nous sommes mexicains, bien sûr que nous utilisons une poêle pour aller au four. Nous sommes mexicains, bien sûr que nous avons deux frigos. Un pour les boissons et un pour la nourriture. Nous sommes mexicains, bien sûr que nous avons des couvertures supplémentaires ». D’autres populations dont les cultures sont moins connues à travers le monde prennent également la parole. C’est notamment le cas du peuple autochtone. « Nous sommes autochtones, bien sûr qu’on va montrer notre troupe de buffles », ironise l’internaute.

Déconstruire les préjugés

Dans le secteur professionnel, le challenge « Of course » est aussi l’occasion pour certains métiers de critiquer les aspects négatifs de leur quotidien. Sur TikTok, la prothésiste ongulaire Nails by Xillin met en lumière les défauts de son travail : sa mauvaise posture, le fait d’enchaîner les rendez-vous sans manger ou le fait de traquer ses clientes sur leurs réseaux sociaux pour vérifier qu’elles portent bien ses ongles. Même chose du côté des vidéastes ou même des vétérinaires. « Nous sommes des éditeurs vidéo. Bien sûr que nous allons perdre des heures de sommeil pour répondre à vos demandes de modification », raconte le premier. « Nous sommes vétérinaires, bien sûr que nous mangeons devant une chirurgie », ironise le second.

Mais la tendance va plus loin et peut aussi permettre aux minorités stigmatisées de s’exprimer et déconstruire les idées reçues sur leurs communautés. Mi-décembre, chaussés de leurs équipements de ski, l’activiste suisse Léon Salin et sa compagne Lakna ont publié une vidéo à la montagne en suivant le même challenge. Tous les deux forment un couple cis trans et doivent souvent faire face aux stéréotypes. Avec la tendance « Of course » traduite en français par « Bien sûr », toutes les idées reçues autour de leur couple sont moquées : les questions de savoir si « c’est comme avec un homme », celles autour du sexe de Léon ou de son « vrai » prénom. La vidéo n’a pourtant rien pour faire rire et sert surtout à alerter des dangers, y compris les menaces de mort, que rencontre le couple au quotidien face à cette ignorance.

Mais comme beaucoup de choses sur Internet, la tendance « Of course » peut être détournée et utilisée contre une partie de la société. Sur certaines vidéos, les voix sont supprimées et remplacées par d’autres commentaires. Début janvier, en réaction avec la guerre Hamas-Israël actuelle, une vidéo d’un compte propalestinien se moquait des juifs d’Israël. « Bien sûr qu’on publiera des vidéos bizarres de propagande. Bien sûr qu’on supportera le nettoyage ethnique. Bien sûr qu’on est raciste ». On s’en arrête là pour les citations, on préférait sans aucun doute quand la tendance avait un réel intérêt pour déconstruire les stéréotypes en ligne.