EnquêteQue sait-on de « l’arnaque aux voyages » dont se plaignent des familles ?

Marseille : Que sait-on de « l’arnaque aux voyages » dont se plaigne une trentaine de familles ?

EnquêteUne trentaine de familles ont déposé plainte à Marseille, contre une association qui leur avait vendu des voyages jamais réalisés
Des voyages, à destination de Dubaï, de New York, Disneyland, Bali, de stations de ski ou encore sous forme de croisières, étaient proposés à des prix très attractifs, mais non exécutés. (Illustration)
Des voyages, à destination de Dubaï, de New York, Disneyland, Bali, de stations de ski ou encore sous forme de croisières, étaient proposés à des prix très attractifs, mais non exécutés. (Illustration) - SYSPEO/SIPA / SIPA
Alexandre Vella

Alexandre Vella

L'essentiel

  • Une trentaine de familles de Marseille indiquent avoir déposé plainte contre une association auprès de laquelle elles avaient réservé des voyages.
  • Mais voilà, ces voyages ont tous été « annulés » et pas remboursés.
  • Destinations, procédé, témoignages… 20 Minutes fait le point sur cette « arnaque aux voyages ».

Une excursion pour deux à New York, un voyage en famille à Dubaï, ou encore une visite à Disneyland… Autant de promesses de séjours jamais tenues et pourtant payés rubis sur l’ongle par une trentaine de familles auprès de l’association « Grand cœur » des quartiers nord de Marseille, a repéré La Provence. Des plaintes ont été déposées et le député de secteur Sébastien Delogu (LFI) a effectué un signalement au procureur de la République et contribué à médiatiser l’affaire. Destinations, procédé, témoignage… 20 Minutes fait le point sur cette « arnaque aux voyages ».

C’est quoi le problème ?

Payer pour une prestation qui n’est pas réalisée s’apparente à de l’arnaque ou de l’escroquerie. Les voyages, à destination de Dubaï, de New York, Disneyland, Bali, de stations de ski ou encore sous forme de croisières, étaient proposés à des prix très attractifs mais non exécutés, ou dans un cas au moins, de façon parcellaire. Et aucun remboursement n’a été assuré. Selon les témoins, le procédé était souvent le même, une fois le séjour payé, la prestataire tardait à envoyer les documents avant indiquer avoir un problème avec son intermédiaire puis de continuer à gagner du temps, invoquant des soucis de santé ou de famille.

Une trentaine de familles a priori victimes se sont, pour l’heure, manifestées, organisées en collectif et expliquent avoir déposé des plaintes pour des faits constatés entre juillet et décembre.

Qui sont les victimes et comment se sont-elles reconnues ?

C’est en témoignant individuellement d’abord de leurs mésaventures sur Facebook dans divers groupes de Marseille que les victimes ont commencé à se reconnaître : « J’ai simplement vu sur Facebook qu’une personne avait eu le même souci que moi et j’ai commenté son post en le lui signalant », explique Sabrina. Mariée depuis 2005 à Lionel, Sabrina attendait depuis toujours ce séjour à New York, vendu 2.060 euros pour deux personnes du 22 décembre au 1er janvier, vols, hôtels et petits-déjeuners inclus. « Depuis notre mariage nous n’avons jamais vraiment pu voyager. On attendait que les enfants soient grands ».

Ils sont à présent une trentaine, à tenir des récits similaires et à s’organiser sur un fil WhatsApp. Les victimes estiment l’ensemble du préjudice entre 40.000 et 45.000 euros. Avec la médiatisation de leurs histoires, ils s’attendent à voir d’autres personnes se signaler.

C’est quoi cette « agence » qui vend des voyages ?

Les familles plaignantes ont eu recours « aux services » de l’association « Grand cœur », représenté par Fatima A, qui restait injoignable ce jour. Elle faisait la promotion de ses voyages notamment sur Facebook, semblait avoir bonne réputation et inspirait confiance. « C’est une association du 13e arrondissement, où j’ai grandi », indique Sabrina, qui réside à présent dans le 11e. « Mes sœurs et frères étaient au collège avec elle, elle était élue pour représenter les habitants chez le bailleur social Habitat 13 ». Autant de raison de ne pas voir venir une telle déconvenue.

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