SPECTACLEA quoi ressemblerait une cérémonie d’ouverture réussie pour les JO-2024 ?

JO de Paris 2024 : Ça ressemblerait à quoi une cérémonie d’ouverture réussie ?

SPECTACLEPour l’heure, on connaît l’écrin de cette cérémonie – la Seine –, mais pas encore le contenu du spectacle proposé. Et chez « 20 Minutes », on a imaginé quelques scénarios possibles
Une illustration de la cérémonie d'ouverture des JO-2024, réalisée par le comité olympique, et transformée pour les besoins de cet article, montage à l'appui.
Une illustration de la cérémonie d'ouverture des JO-2024, réalisée par le comité olympique, et transformée pour les besoins de cet article, montage à l'appui.  - Montage 20 Minutes sur une photo de Florian Hulleu / Paris 2024 / AFP / 20 Minutes et AFP
Laure Gamaury

Laure Gamaury

L'essentiel

  • Alors que la jauge de spectateurs admis au spectacle bouge sans cesse, les détails de la cérémonie d’ouverture des Jeux sur la Seine ne sont toujours pas connus.
  • Emmanuel Macron pourrait faire une ola mémorable depuis les quais ou Brigitte Macron pourrait plonger dans la Seine, lors de la cérémonie d’ouverture inédite des Jeux olympiques 2024 à Paris, a-t-on imaginé chez « 20 Minutes ».

Verra-t-on Emmanuel Macron lancer une ola mémorable depuis les quais bas ou sa femme, Brigitte, plonger dans la Seine ? A moins de six mois de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris, les spéculations vont bon train. « Projet très ambitieux, inédit et spectaculaire », comme le qualifie le président de Paris-2024, Tony Estanguet, cette cérémonie est surtout entourée de pas mal de mystères. « On veut attendre le plus possible la billetterie des quais hauts pour se donner le maximum de chances de la réussir », affirmait encore le président du Cojop, mercredi après-midi.

« Le récit que nous avons écrit raconte une histoire de ce qu’est la France – présente le long du fleuve avec tous ses monuments – et de ce que sera la France, confiait Thomas Jolly, directeur artistique de la cérémonie d’ouverture à six mois des Jeux, à l’AFP. J’ai envie que chaque spectateur se sente représenté. La France, c’est à la fois Édith Piaf mais aussi (le rappeur) Jul, (la cantatrice) Natalie Dessay. C’est tout un tas de genres musicaux. La France, c’est le fromage mais aussi le bretzel, le couscous. C’est tout un tas de diversité ». Comme chez 20 Minutes, on a toujours beaucoup d’idées et de créativité, on a tenté d’imaginer à quoi pourrait ressembler une cérémonie réussie. Des suggestions plus ou moins plausibles, mais sans aucune garantie de faisabilité bien évidemment.

Une cérémonie fluviale inédite

Elle sera inédite puisque pour la première fois hors d’un stade. La cérémonie d’ouverture des JO à Paris le 26 juillet, doit donc s’orchestrer sur la Seine avec le défilé des délégations d’athlètes réparties sur 115 bateaux, qui navigueront entre le pont d’Austerlitz et le pont d’Iéna. Une déambulation fluviale sur six kilomètres ou l’occasion pour Thomas Jolly et le comité d’organisation de laisser libre cours à leur imagination. « Normalement, une cérémonie, c’est 45 minutes de show artistique, deux heures de parade et une heure d’éléments protocolaires. J’ai voulu imbriquer ces trois grands axes habituels, qu’on intègre les éléments de protocole dans l’artistique, la parade dans l’artistique et que tout ça fasse une grande fête homogène », a précisé le directeur artistique.

« Mais sans oublier de s’ouvrir sur le monde », note Vincent Dessureault, animateur radio sur WKND 99,5 Montréal, fan des cérémonies d’ouverture comme il le confiait au micro de Geneviève Pettersen au moment de l’ouverture des Jeux d’hiver de Pékin 2022. « Je me lève toujours pour les voir, beaucoup les trouvent un peu plates, mais moi, j’aime beaucoup ça les cérémonies d’ouverture. C’est quand même rare qu’on ait un spectacle international, un pays qui a travaillé là-dessus et je me souviens très bien de l’ouverture absolument extraordinaire des Jeux de Pékin d’été en 2008. C’était fou, j’en revenais pas, à me mettre la gueule à terre, genre waouh ! Ils sont vraiment capables de faire ça, c’était incroyable ».

20 Minutes l’a contacté pour savoir s’il pensait que Paris sera au niveau. « Je pense que la France a tout pour éblouir : une histoire riche, des chansons magnifiques avec en fond une des plus villes du monde. Je crois que le monde a besoin de rêve et de beauté en ce moment ». ça tombe bien, chez 20 Minutes, on ne manque pas d’idées. La Reine d’Angleterre avait sauté en parachute (ou presque) pour atterrir dans le stade olympique de Londres pour la cérémonie d’ouverture des JO-2012 ? Sur fond de rivalité latente entre Français et Britanniques, Paris-2024 fera encore plus extravagant. Après avoir lancé une ola digne de François Mitterand à Albertville en 1992, Emmanuel Macron dévoilera sous son éternel costume bleu marine, une combinaison de plongée intégrale et invitera sa femme Brigitte à un plongeon dans la Seine pour un court ballet de natation synchronisée, devant les sportifs médusés (et ravis). Taux de fantasme : 98 %. Mais en bonne égérie de la start-up nation, le président français n’en finit plus d’être disruptif.

Du bon goût local

Sur France bleu Paris la semaine dernière, Stéphane Gachet, historien du sport, considérait qu’une cérémonie réussie, c’était « une subtile combinaison avec des rituels bien établis et une touche locale ». Pour cette dernière, on évitera le remake de la cérémonie d’ouverture de la coupe du monde de rugby en France à l’automne. En voulant célébrer « l’art de vivre à la française », on a plutôt visionné l’art de se prendre les pieds dans le tapis. Clichée, malaise, la France béret-baguette a raté sa cible. Un comble que Paris-2024 devra éviter. Jean Dujardin n’a d’ailleurs pas été contacté.

« J’aimerais un spectacle très artistique plutôt qu’un défilé de clichés nationaux comme on a vu trop souvent par le passé. Je préfère qu’on nous transporte dans un café parisien par l’art visuel et la musique plutôt que de voir 100 danseurs déguisés en croissant », résume bien Vincent Dessureault.

L’enjeu réside ainsi dans la capacité de la France à faire honneur à son rang plus ou moins revendiqué du pays où l’innovation artistique ne saurait souffrir d’une quelconque auto-censure. La cérémonie d’ouverture des JO d’Albertville, en 1992, avait par exemple réussi à renouveler le genre de manière assez inattendue en allant piocher 3.000 artistes issus du monde de la danse, du cirque, et même des arts forains, pour faire le lien entre le geste sportif et sa beauté visuelle. Le ballet aérien des « oiseaux danseurs » a marqué son époque.

Tir aux pigeons vivants en 1904

Il sera de toute façon impossible de faire plus ringard qu’en 1900, lors des premiers JO organisés à Paris. A l’époque : tir aux pigeons vivants, saut en longueur à cheval, natation avec obstacle ou 60 mètres sous l’eau. Le tout dans la Seine, qui ne s’était pas arrêtée pour l’occasion. Le 26 juillet, seuls les 115 bateaux officiels et sans doute quelques patrouilles fluviales pour assurer la sécurité navigueront, l’occasion de remplacer le célèbre clapping par un plongeon collectif dans le fleuve parisien ? Si Anne Hidalgo l’a fait, pourquoi pas les quelque 100.000 spectateurs qui ont chèrement acquis leur place sur les quais bas.

A moins que Paris-2024 ne préfère un tableau plus classique avec des pêcheurs projetés sur des petites barques lumineuses. L’occasion de rendre hommage à la pêche à la ligne, sport olympique en 1900 mais dont l’épreuve n’a pas été homologuée en raison d’une pollution, précisait Pierre Lagrue dans le podcast Paris 2024, Le grand défi. « Les pêcheurs venus du monde entier n’ont rien remonté ». En 2024, il y aurait au moins une collection de Vélib' rouillés.