ligue 1« Il transforme le jeu »… Le Ghanéen Ernest Nuamah a survolé OL-OM

OL-OM : « Il transforme le jeu »… Comment Ernest Nuamah a-t-il survolé l’Olympico ?

ligue 1L’ailier ghanéen de 20 ans a signé une première période époustouflante, dimanche à Décines, pour permettre à l’Olympique Lyonnais de battre son rival marseillais (1-0)
Ne parlez pas d'Ernest Nuamah au pauvre Quentin Merlin, qui a énormément souffert face à l'explosivité de l'ailier ghanéen de l'OL.
Ne parlez pas d'Ernest Nuamah au pauvre Quentin Merlin, qui a énormément souffert face à l'explosivité de l'ailier ghanéen de l'OL.  - Laurent Cipriani/AP/SIPA / SIPA
Jérémy Laugier

Jérémy Laugier

L'essentiel

  • Nettement battu par l’OM deux mois plus tôt au Vélodrome (3-0), l'Olympique Lyonnais a pris sa revanche dimanche en l’emportant sur son rival 1-0.
  • A l’origine de l’unique but de cet Olympico, Ernest Nuamah a émerveillé le Parc OL dimanche, surtout durant la première période, où il a fait vivre un calvaire au nouveau latéral marseillais, Quentin Merlin.
  • L’ailier ghanéen de 20 ans, arrivé l’été dernier via un prêt de Molenbeek, a livré son match référence au meilleur moment, après cinq mois difficiles à Lyon.

Au Parc OL,

L’OL a beau avoir investi à tout-va sur le mercato cet hiver, avec sept signatures, son meilleur renfort est peut-être finalement Ernest Nuamah, auteur contre l’OM dimanche (1-0) de sa première véritable masterclass après cinq mois d’une adaptation complexe à Lyon.

Le talent de l’ailier ghanéen de 20 ans (prêté par Molenbeek l’été dernier dans un montage très « textorien ») sautait aux yeux dès sa première apparition en septembre sous le maillot lyonnais. Malgré un carnage face au PSG (1-4) pour la der de Laurent Blanc, Ernest Nuamah s’était montré épatant par son audace, sa vitesse d’exécution et sa protection de balle.

Mais reconnaissons-le, vu que le gaillard a ensuite traversé de nombreux matchs comme un fantôme, au sein d’un collectif en plein naufrage, on a (trop) vite cru qu’il allait s’ajouter à la liste des Romain Faivre, Mateus Tetê, Jeffinho and co. Comprendre des jeunes talents offensifs aspirés à la vitesse de l’éclair par la morosité ambiante dans le groupe lyonnais, après des débuts convaincants et rafraîchissants.

Gattuso bluffé par « l’impact physique de Nuamah »

Seulement un but et une passe décisive en 15 apparitions en Ligue 1, il n’y avait vraiment pas de quoi hurler (encore) au crack pour le meilleur joueur de la précédente saison en D1 danoise (avec le FC Nordsjaelland). Mais ça, c’était avant qu’il ensorcelle littéralement le pauvre Quentin Merlin, en plein calvaire face à lui. L’ancien latéral nantais, lancé dans le grand bain dimanche par Gennaro Gattuso, n’est pas près d’oublier les démarrages supersoniques d’Ernest Nuamah. Vite revenu avec appétit d’une CAN cata pour le Ghana, avec une élimination dès la phase de poules et 28 minutes de jeu au total pour lui, celui-ci a fait admirer toute sa palette, entre technique de dribbles, explosivité et puissance.

Alexandre Lacazette sait qu'il doit une bonne partie de son but contre l'OM à Ernest Nuamah, auteur du centre décisif.
Alexandre Lacazette sait qu'il doit une bonne partie de son but contre l'OM à Ernest Nuamah, auteur du centre décisif. - OLIVIER CHASSIGNOLE / AFP

Impliqué dans tous les bons coups, il s’est montré décisif sur un centre tendu en première intention dans la zone idéale, conclu en deux temps par Alexandre Lacazette (1-0, 37e). Cinq minutes plus tard, Ernest Nuamah a délivré son accélération la plus irréelle, sur attaque placée avec départ arrêté. Une fois Quentin Merlin et Leonardo Balerdi mystifiés avec une facilité déconcertante, il a lâché un autre centre parfait en direction de son capitaine. Cette fois, le montant droit de Pau Lopez a sauvé l’OM, mais le dynamiteur de Kumasi a bluffé tout le stade. Gennaro Gattuso y compris : « En première période, la différence s’est faite sur la qualité de leurs joueurs, notamment Nuamah qui créait du danger et qui a eu un impact physique ».

« Il pousse toujours l’adversaire à reculer »

S’il a nettement baissé de rythme après l'heure de jeu, comme tout l’OL, et qu'il a croqué deux belles balles de break (54e et 80e), Ernest Nuamah a offert quatre passes clés dans la soirée, et a remporté neuf duels, ses plus hauts totaux jusque-là cette saison. « A chaque match, pas à pas, je veux progresser, a-t-il timidement commenté dans la foulée au micro de Prime Video. C’est peut-être mon meilleur match, mais je veux en faire plus. Il y aura encore de meilleures choses de ma part. » On a hâte de voir ça, d’autant que grâce à ce mercato XXL à l’échelle de la Ligue 1, il sera forcément bien accompagné sur le front de l’attaque, entre Alexandre Lacazette, Saïd Benrahma, Gift Orban, Malick Fofana voire Rayan Cherki. « Le club a été très fort sur ce mercato pour prendre des bons joueurs qui sont dans l’état d’esprit de nous aider », souligne Alexandre Lacazette, auteur dimanche de son dixième but de la saison.

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Ernest Nuamah, pas avare en efforts et qui ne se fend d’aucun geste d’humeur sur le terrain, semble être dans ce moule-là lui aussi. Et sa prestation du soir a sans doute fini de convaincre Pierre Sage à son sujet. « Il transforme le jeu car il pousse toujours l’adversaire à reculer, apprécie l’entraîneur lyonnais. Il est difficile de défendre contre lui et il ouvre aussi des espaces pour les autres joueurs. » Autant vous dire qu’il pourrait vite hanter bien d’autres défenseurs que Quentin Merlin, d’autant plus que l’angoissant spectre de la relégation pourrait vite disparaître et libérer le jeune gaucher de cette pression négative. Lui aussi déterminant dimanche, Ainsley Maitland-Niles confirme à son tour : « Ernest est bien sûr un joueur fantastique. Vous pouvez le voir à la façon avec laquelle il passe les adversaires en dribbles ». Pensée émue pour l’expérimenté latéral gauche lillois Ismaily, qui devrait se coltiner la tornade ghanéenne mercredi (18h30) en Coupe de France.

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