Vision Pro : Dans le salon, l’avion ou à Times Square… Les usages bluffants et cringe du casque d’Apple
innovation•Les acheteurs américains s’amusent beaucoup avec leur gadget à 3.500 dollars, y compris avec des usages déconseillés par AppleP.B.
Est-ce le futur ? Lancé vendredi aux Etats-Unis, le Vision Pro veut incarner la révolution de « l’informatique spatiale ». Le réel et le virtuel fusionnent devant les yeux ébahis des premiers acheteurs – environ 200.000, selon les estimations. En attendant que le casque de « réalité mixte » d’Apple, vendu 3.499 dollars aux Etats-Unis, débarque en France, sans doute dans les prochains mois, voici une sélection des meilleures – et des pires –
utilisations pour travailler, se divertir ou s’évader.
Le travail avec des écrans tout autour de soi
Vous êtes contents de votre station de travail avec trois écrans et 12 desktops virtuels ? Le Vision Pro promet un work-flow sous stéroïdes dans lequel on peut épingler des fenêtres dans l’espace tout autour de soi, comme le montre le youtuber Himels Tech.
Email devant soit, discussion Slack sur la gauche, écran de télé géant dans le salon, post-it virtuels sur le frigo, recette de cuisine de Gordon Ramsay qui flotte au-dessus de la cuisinière… Apple a réussi une intégration qui n’a rien à envier à ce qu’a imaginé la science-fiction dans Minority Report ou Iron-Man.
Parce que les optiques pour écran transparent sont encore loin d’être au point, le Vision Pro utilise un tour de magie : la vidéo passthrough. Techniquement, on ne voit pas directement son environnement mais une copie convaincante vidéo en temps réel avec laquelle on peut interagir. Le tracking oculaire permet à la machine de voir où l’on regarde. Ensuite, on a le choix entre un contrôle gestuel ou utiliser son clavier et sa souris pour la productivité.
La NBA en multiplex
Le NBA League pass exploite pleinement le Vision Pro. Envie de regarder quatre matches en même temps ? C’est possible. De consulter les stats en temps réel ? Elles s’affichent dans un écran secondaire.
Métro, voiture, avion… Alerte cringe
Techniquement, le Vision Pro peut s’utiliser en nomade relié à « battery pack » externe qui offre en deux et quatre heures d’autonomie, selon les usages. Mais après les « Glassholes » il y a dix ans, qui portaient des Google Glass n’importe où, on a les Vision « bros » aujourd’hui. Apple a beau stipuler qu’il ne faut « jamais utiliser le vision Pro » au volant ou à vélo (ou dans des escaliers, sur un balcon, et toute zone à risque), ça n’empêche pas certains de faire du skateboard et d’autres de se mettre en scène en conduisant.
On ne va pas se mentir, porter l’équivalent d’un masque de snowboard sur le visage à Times Square ou agiter les bras en traversant la rue tient plus des Simpsons ou d’un mauvais épisode de Black Mirror que d’un futur enthousiasmant. Un jour, on aura des lunettes de réalité augmentée comme dans Kingsman : Services secrets pour attraper des Pokémons. En attendant, le Vision Pro est principalement destiné à une utilisation en intérieur. Certes, il est possible d’en prendre plein les yeux en regardant un film 3D de Disney dans le métro… Si on a envie de se faire détrousser d’un appareil qui vaut deux Smic.
En avion, les voyageurs de Gravel sont plutôt séduits par l’immersion d’un « home cinéma portable ». Ils conseillent cependant « d’attendre la seconde version » à cause du peu d’applis natives disponibles.
La méditation pour les nuls
Selon Tim Cook, la méditation « atteint un autre niveau » sur le Vision Pro. Qui peut transporter le novice au milieu du désert ou au sommet d’un volcan à Hawaï au lever du soleil.
Tout le monde n’est pas convaincu. « C’est n’importe quoi. Il n’y a pas besoin d’un casque de réalité virtuelle à 3.500 dollars pour méditer », tacle le technophile Loïc Le Meur. C’est même la beauté de la méditation : « Il n’y a besoin de rien. »