enquête disciplinaireLe procureur de Limoges sur la sellette après des propos sexistes

Le procureur de Limoges sur la sellette après des propos graveleux et sexistes

enquête disciplinaireLe magistrat faisait l’objet depuis plusieurs mois d’une enquête administrative de la part de l’inspection générale de la Justice (IGJ), chargée d’évaluer d’éventuels manquements d’ordre déontologique
Le procureur de la République de Limoges, Baptiste Porcher, pourrait faire l'objet de sanctions après une audience disciplinaire mardi, devant le Conseil supérieur de la magistrature.
Le procureur de la République de Limoges, Baptiste Porcher, pourrait faire l'objet de sanctions après une audience disciplinaire mardi, devant le Conseil supérieur de la magistrature. - FRANCOIS LO PRESTI / AFP
Elsa Provenzano

E.P.

Le procureur de la République de Limoges a-t-il manqué de déontologie ? Arrivé à Limoges en 2020, il est passé en audience disciplinaire devant le conseil supérieur de la magistrature mardi.

Ce sont des membres du Parquet qui ont alerté en août 2022 le parquet général sur des comportements inappropriés, rapporte Le Parisien. Il est question de propos graveleux, sexistes et de regards déplacés sur leurs poitrines, si on en croit les témoignages de six collaboratrices. Des signalements qui ont conduit à une enquête administrative de la part de l’inspection générale de la Justice (IGJ), pour d’éventuels manquements d’ordre déontologique.

Une décision le 12 mars

Le procureur mis en cause nie les regards déplacés et parle d’un humour « second degré » pour justifier les propos mis en cause. « Je faisais des blagues, oui. Mais des blagues misogynes, non », s'est défendu à l'audience Baptiste Porcher, cité par le magazine L'Obs. « Ça peut être de l'humour noir. Quand on est à la permanence (d'un parquet), on a l'horreur tous les jours. C'est une façon de prendre de la distance », a-t-il dit.

Le Parisien rapporte que le magistrat aurait dit d’une jeune auditrice de justice qu' : « elle serait capable de passer sous le bureau pour obtenir un stage. » Dans le cadre de l’audience disciplinaire, les réquisitions du directeur des services judiciaires au nom des gardes des Sceaux ont pointé « une perte totale de repères déontologiques ». On saura le 12 mars s'il est muté. Cette sanction potentielle paraît « excessive » aux yeux de Me Morice, selon qui le procureur a cessé toute plaisanterie après un rappel déontologique en juin 2021.