Fin de partieL’asso lilloise d’extrême droite « La Citadelle » officiellement dissoute

L’asso d’extrême droite « La Citadelle » officiellement dissoute

Fin de partieLe ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a eu la peau de l’association d’extrême droite de Lille « La Citadelle », dissoute ce mercredi matin en Conseil des ministres
Aurélien Verhassel, ancien cadre de Génération identitaire, dans le bar de son association « La Citadelle » (illustration).
Aurélien Verhassel, ancien cadre de Génération identitaire, dans le bar de son association « La Citadelle » (illustration). - M.Libert / 20 Minutes / 20 Minutes
Mikaël Libert

Mikaël Libert

L'essentiel

  • L’association « La Citadelle » a été officiellement dissoute par décret signé par le président Emmanuel Macron sur proposition du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, qui lui reproche de promouvoir une idéologie xénophobe et discriminatoire.
  • La maire de Lille, Martine Aubry, qui réclamait la fermeture de « La Citadelle » depuis sa création, en 2013, s’est félicité de cette dissolution.
  • Le décret de dissolution énumère en trois pages tous les griefs reprochés à l’association, que cette dernière pourrait contester devant le Conseil d’Etat si elle le décidait.

C’est une décision qui pendait au nez de l’association depuis quelques mois déjà et dont l’issue ne faisait aucun doute. Le dernier post Facebook de « La Citadelle », datant de jeudi dernier, invitait d’ailleurs ses membres à fêter « pour la dernière fois » la chandeleur entre ses murs. Ce mercredi, c’est officiel, le Conseil des ministres a entériné la dissolution de cette association qualifiée extrême droite qui « incite à la xénophobie, à la discrimination, à la haine et à la violence », se félicite Gérald Darmanin, ministre de l’intérieur.

« Merci au Ministre. Ceux qui portent des appels à la haine n’ont pas de place dans notre pays ! », a tweeté la maire de Lille. Car, ce dont Martine Aubry rêvait depuis des années, Gérald Darmanin l’a obtenu en deux mois. Il faut dire que si la maire de Lille avait eu les mêmes armes que le ministre de l’Intérieur, elle en aurait usé depuis longtemps. Quoi qu’il en soit, le résultat est là et « La Citadelle » n’est plus. Tenue par un ancien cadre de Génération identitaire, pointée du doigt par un documentaire d’Al Jazeera, théâtre de soirées controversées, l’association a été dissoute. « Fermeté absolue contre les diffuseurs de haine », a martelé sur « X » Gérald Darmanin, auteur du décret signé par le président de la République valant arrêt de mort pour une Citadelle vaincue.

« Haine », « discrimination », « xénophobie »

Dans le texte de trois pages, sont énumérés les griefs reprochés à l’association. « Nonobstant son objet social », la « promotion des identités locales », l’association « promeut en réalité […] une idéologie incitant à la discrimination, à la haine et à la violence envers les personnes d’origine extra-européenne et les personnes de confession musulmane ». Selon le décret, l’association « justifie de manière récurrente […] la mise en œuvre d’une idéologie xénophobe ». Des allégations étayées par des exemples d’interventions médiatiques de son président « M. A ».

Il est en outre dénoncé que l’association « propage depuis plusieurs années » un discours « assimilant de manière systématique les personnes extra-européennes à des délinquants ». Des arguments sur trois pages que l’on ne va pas vous énumérer ici. Néanmoins, il reviendra à l’association de s’en défendre point par point si son président décidait de contester la dissolution devant le Conseil d’Etat. Contactée par 20 Minutes, « La Citadelle » n’a pas encore donné suite.