cinéasteQui est Benoît Jacquot, le cinéaste accusé de viol par Judith Godrèche ?

Qui est Benoît Jacquot, le cinéaste accusé de viol par Judith Godrèche ?

cinéasteLe cinéaste de 77 ans accusé de viol sur mineure par Judith Godrèche s’est notamment fait connaître pour ses portraits de femmes
Benoît Jacquot sur le tournage des « Adieux à la reine »
Benoît Jacquot sur le tournage des « Adieux à la reine » - Mohammed Simma/Ad Vitam / 20 Minutes
Caroline Vié

Caroline Vié

L'essentiel

  • Benoît Jacquot s’est fait connaître pour ses portraits de femmes.
  • Le cinéaste a révélé de jeunes actrices mais aussi dirigé des stars confirmées.
  • Outre Judith Godrèche, Virginie Ledoyen, Isild Le Besco, Isabelle Huppert, Catherine Deneuve, Léa Seydoux et Isabelle Adjani ont aussi tourné avec lui.

Benoît Jacquot a été un cinéaste très apprécié avant de faire la « une » de la rubrique faits divers en raison de la plainte pour viol sur mineure que Judith Godrèche a déposé contre lui ce mercredi. Aujourd’hui âgé de 77 ans, le réalisateur de près de trente films a centré sa carrière sur des portraits de femmes, souvent très jeunes. Cela lui a permis de découvrir des comédiennes juvéniles.

Outre Judith Godrèche avec laquelle il a entamé une relation en 1986 alors qu’elle n’avait que 14 ans et lui 40, il a révélé Isild LeBesco et Virginie Ledoyen. Plus récemment, c’est Julia Roy, avec laquelle qu’il a coécrit le film, qui a été la découverte de A Jamais en 2016. Il s’y passionnait de nouveau pour la psychologie d’une très jeune femme.

La « muse » Judith Godrèche

Sa carrière doit beaucoup à sa rencontre avec Judith Godrèche sur Les Mendiants en 1987. Pour elle, il signe La Désenchantée en 1989 sur la confrontation d’une adolescente de 17 ans avec trois hommes d’âges différents. Il bâtit le film autour de la comédienne, un procédé dont il usera de nouveau en 1995 pour La Fille seule avec Virginie Ledoyen qu’il suit en temps réel alors qu’elle doit choisir si elle garde ou non l’enfant qu’elle attend.

Le succès au rendez-vous

Le Septième Ciel avec Sandrine Kiberlain marque son premier succès public. De grandes stars répondent alors à l’appel de Benoît Jacquot qui dirige tour à tour Catherine Deneuve (Princesse Marie, 2004), Isabelle Adjani (Adolphe, 2002), Léa Seydoux (Les Adieux à la reine (2012) ou encore Isabelle Huppert. Cette dernière tourne cinq films avec lui : Les Ailes de la colombe (1980), L’Ecole de la chair (1998) ou Pas de scandale (1999), Villa Amalia (2009) et Par cœur (2022), une collaboration fructueuse qui donne de fort beaux films.

Un cinéaste au féminin pluriel

Les femmes sont au centre de la filmographie de Benoît Jacquot qui les filme passionnément. « Je ne peux filmer une comédienne que si j’en suis amoureux » disait-il au Figaro en 2009. Son rapport aux actrices et aux femmes se révèle de façon éclatante dans Sade (2000) où Daniel Auteuil, 50 ans, dans le rôle du marquis initie Isild Le Besco, alors âgée de 16 ans, aux plaisirs de la chair. Le réalisateur se serait-il identifié à son personnage ? Cela n’a pas empêché Isild LeBesco de continuer à travailler avec lui car les comédiennes restent fidèles au réalisateur qui les magnifie à l’écran.

Des héroïnes marquantes

Souvent en fuite de leur passé ou de leur condition, ses héroïnes vibrent d’un intense désir de vivre et d’aimer que Benoît Jacquot cherche à capturer. Il est aujourd’hui impossible de ne pas revoir sa filmographie sans penser aux accusations de Judith Godrèche.

Dans une enquête pibliée ce jeudi, Le Monde révèle qu’outre Judith Godrèche, plusieurs actrices ont eu à subir ou repousser les avances de Benoît Jacquot sur ses tournages. Vahina Giocante dit avoir refusé les avances du réalisateur, quand elle avait 17 ans sur le tournage de Pas de scandale, sorti en 1999. Suite à son refus, Vahina Giocante n’a plus jamais tourné avec le cinéaste. L’année suivante, sur le tournage de Sade, Benoît Jacquot, 52 ans, entame sa relation avec Isild Le Besco, 16 ans. La comédienne, 41 ans aujourd’hui, a expliqué au Monde qu’elle ne sent pas « pas prête à évoquer cette histoire dans la presse » mais reconnaît, dans un texte transmis au quotidien, avoir subi des « violences psychologiques ou physiques » de la part de Benoît Jacquot.

Sujets liés